"Blocage total" du centre pénitentiaire de Baie-Mahault, après l’agression d’un agent

Centre pénitentiaire de Baie-Mahault.
Trop c’est trop ! Les syndicats de personnels du Centre pénitentiaire de Baie-Mahault expriment leur colère, ce lundi, en bloquant les accès au site ; leur mouvement est reconductible, à moins qu’ils obtiennent satisfaction quant à leurs revendications. L’état de l’agent pénitentiaire ébouillanté dimanche est dit "impactant". C’est un énième agent agressé au sein de la prison, où la surpopulation carcérale est importante.

Ils avaient annoncé, hier, leur intention de se mobiliser aux aurores, ce lundi 28 octobre 2024 : les syndicats de surveillants pénitentiaires bloquent les accès au Centre pénitentiaire de Baie-Mahault, à Fonds Sarail, depuis 5h00 du matin. Ils dénoncent, par cette manifestation de colère, la énième agression d’un collègue, survenue hier, peu après midi.

Un agent, âgé de 52 ans, a été hospitalisé au Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe, après avoir été ébouillanté par un détenu ; ce dernier l’aurait aspergé de l’eau brûlante d’un cuiseur de riz. La victime, gravement brûlée, a été touchée au visage et au bras gauche. Si ses jours ne sont pas en danger, il risque fort de garder des séquelles de cet acte de violence.

À LIRE AUSSI : Un surveillant ébouillanté par un détenu au centre pénitentiaire de Baie-Mahault – 27/10/2024.

Une exaspération des personnels

L’intersyndicale mobilisée ce lundi a plusieurs revendications. La première est que l’agresseur soit incarcéré dans un autre établissement. Les personnels grévistes demandent par ailleurs des moyens humains, notamment pour assurer la sécurité du site de Baie-Mahault. Ils demandent aussi à être reçus par la Mission Outre-mer dédiée à la situation dans les prisons des territoires ultramarins.

Nous avons un ras-le-bol avec l’administration carcérale. Les syndicats, nous avions déjà tiré la sonnette d’alarme, concernant la surpopulation carcérale, qui engendre des agressions sur les personnels et entre personnes détenues. Ça n’a pas loupé hier !

Jean-Jacques Racamy, secrétaire générale de l’UFAP UNSA Justice Guadeloupe

Une liste d’exigences a été envoyée à Paris.

Une première journée prison morte

Si les personnels n’obtiennent pas de réponse ce lundi, quant à leurs demandes, ils menacent de poursuivre le blocage du centre pénitentiaire demain. À l’heure actuelle, nul ne peut ni entrer, ni sortir.

Nous faisons un blocage total. Rien ne sort, rien ne rentre. Il faut, à un moment donné, que l’administration assume ses responsabilités. Nos revendications remontent à plusieurs mois, voire des années, mais elles ne sont pas prises en considération ! Cette fois, nous frappons fort !

Jean-Jacques Racamy, secrétaire générale de l’UFAP UNSA Justice Guadeloupe

Rapidement maîtrisé dans sa cellule après l’agression de dimanche, par l'équipe de sécurité pénitentiaire (ESP) de la prison, le responsable a été conduit au quartier disciplinaire. Cet homme est déjà visé par plusieurs rapports, à cause de son comportement violent récurrent.

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