Eau : Mayotte et Guadeloupe, même combat ? Oui, selon les maires et les CCAS de Guadeloupe, qui appellent l’Etat à l’action

Le CCAS des Abymes a distribué des packs d'eau, dans certains quartiers où l'eau est impropre à la consommation - 09/10/2023.
L’Association des maires de Guadeloupe et l’Union départementale des CCAS réclament, pour la Guadeloupe, les mêmes mesures que celles déployées à Mayotte. Les deux territoires sont enlisés dans des crises similaires de l’eau. La ressource manque et les populations peinent à faire face. Or, à Mayotte, l’Etat va payer les factures des usagers, au moins de septembre à décembre. Interpellé par le député guadeloupéen Olivier Serva, ce mardi, le ministre délégué en charge des Outre-mer, Philippe Vigier, a répondu par la négative.

Les problèmes de distribution d’eau sont tels, dans l’archipel, qu’ils nécessitent une intervention de l’Etat, en soutien aux populations communales impactées par cette situation. C’est l’avis de Jocelyn Sapotille et d’Eliane Guiougou, qui ont cosigné, ce mardi 10 octobre 2023, un communiqué commun en leur qualité de président de l’Association des maires de Guadeloupe (AMG) et de présidente de l’Union départementale des Caisses communales d’action sociale (CCAS). Dans ce document, ils appellent à l’action et lancent "un appel pressant à l’Etat afin de fournir de l’eau potable aux populations, face à cette situation de crise sanitaire".

Les deux élus exposent les faits : depuis plusieurs mois, les habitants de plusieurs localités de nos îles sont confrontés à une situation de plus en plus préoccupante, en matière d’approvisionnement en eau potable. "Les conséquences de cette crise sont graves, touchant de manière disproportionnée les plus vulnérables, notamment les enfants, les personnes âgées et les malades", expliquent-ils.
Or, ils rappellent que "l’accès à l’eau potable est un droit fondamental inscrit dans la déclaration universelle des Droits de l’Homme" et qu’il est "de la responsabilité de l’Etat de garantir ce droit à tous les citoyens, quel que soit leur lieu de résidence".

Nous saluons les mesures prises récemment à Mayotte, pour résoudre les problèmes similaires et appelons l’Etat à agir de manière similaire, en Guadeloupe.

Communiqué du 10/10/2023.

Le 5 octobre dernier, après un comité interministériel sur la crise de l'eau à Mayotte, la première ministre Elisabeth Borne a promis que les factures des mois de septembre à décembre 2023 ne seraient pas à acquitter par les consommateurs ; elles seront prises en charge par l’Etat. "On continuera en janvier si l'eau n'est pas revenue de façon courante aux robinets des Mahoraises et des Mahorais", a précisé le ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier.
Par ailleurs, en début de mois, 500 000 litres d'eau ont été acheminés depuis La Réunion pour approvisionner le département.
Et des travaux d’urgence sont menés, pour résorber les fuites sur le réseau.
Sur place, la pénurie est notamment due à une sécheresse considérée comme exceptionnelle.

En Guadeloupe, où les causes de pénuries, de coupures ou de contamination de la ressource sont multiples, de Jocelyn Sapotille et d’Eliane Guiougou estiment que les maires ne peuvent rester seuls à soutenir leurs populations.
Ils réclament aussi des "travaux rapides et exceptionnels pour apporter de l’eau en qualité et en quantité pour l’ensemble des Guadeloupéens".

La même requête a été portée, ce mardi, par le député Olivier Serva, qui s'est adressé au ministre délégué en charge des Outre-mer, à l'Assemblée nationale. Demande rejetée par Philippe Vigier, qui invite le Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de Guadeloupe (SMGEAG) à prendre sa part.

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L’AMG est, enfin, au diapason de la récente intervention d’Eric Jalton, que nous évoquions dans l’article ci-dessous :

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