Alors que près de 100 000 Guadeloupéens sont privés d'eau depuis le passage de la tempête Philippe, le député de la 1ère circonscription de Guadeloupe, Olivier Serva (LIOT), a demandé à l'État de prendre en charge les factures des usagers, comme le gouvernement s'est engagé à le faire dans le cas mahorais. La demande a été rejetée par le ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, qui invite le Syndicat Mixte de Gestion de l’Eau et de l’Assainissement de Guadeloupe (SMGEAG) à prendre sa part.
"À chaque tempête son lot de pénuries d’eau et de pollution aux bactéries. À chaque tempête le SMGAG et l'État s’illustrent par leur impréparation", s'est emporté Olivier Serva lors des questions au gouvernement de ce mardi 10 octobre à l'Assemblée nationale. Le député dénonce certaines recommandations de l'ARS, qui invite les habitants à faire bouillir l'eau et à la laisser reposer avant de l'utiliser. "[Les réserves] participent à la prolifération de la dengue, qui tue chez nous, déjà dix morts cette année", rappelle le député, qui déplore également les précieux jours de classe perdus par les élèves guadeloupéens en cas de coupure. En début de semaine, les écoles des Abymes et de Pointe-à-Pitre ont dû fermer par manque d'eau.
"Le syndicat peut participer à soulager la facture"
"80% de l’eau qui coule au robinet, c’est de l’eau de pluie. Lorsqu’il y a des évènements climatiques, il peut y avoir des incidents", a temporisé le ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, qui considère que la situation guadeloupéenne n'est "pas comparable" avec la crise qui touche Mayotte. Dans le département de l'océan Indien, qui souffre d'infrastructures inadaptées et d'une sécheresse exceptionnelle, les tours d'eau, déjà drastiques, viennent d'être davantage restreints. Dès demain, les Mahorais n'auront plus accès à l'eau que pendant 18h un jour sur trois.
Philippe Vigier a insisté sur les investissements déjà consentis par l'État en Guadeloupe, qui a fait fusionner les quatre syndicats de l'eau en un seul en 2021. "L’État a mis beaucoup d’argent sur la table, 340 millions d’euros d’investissements que nous apportons pour les quatre prochaines années. L’État a apporté précisément 47 millions d’euros en fonctionnement au syndicat", a précisé le ministre.
L’État a été présent. (…) Ces soucis de facture, je les comprends. Je crois que le syndicat, qui a été vraiment financé, peut participer à soulager la facture.
Philippe Vigier, ministre délégué aux Outre-mer
Outre la mise en place d'un dispositif similaire à celui mis en place à Mayotte, Olivier Serva réclame également "une distribution massive" de packs d'eau dans les zones touchées par la pénurie et le plafonnement du prix du pack à 1 euro. Le ministre délégué aux Outre-mer n'a pas répondu sur ces autres points. Il est attendu en Martinique du 11 au 13 octobre.