Les Outre-mer sont confrontés à une variété de risques naturels majeurs, tels que les cyclones, les séismes ou tsunamis. Les actions de sensibilisation des pouvoirs publics et des populations sont menées depuis plusieurs années. Objectif : faire prendre conscience à tous de la nécessité de se préparer pour faire face à ces phénomènes. Pour Gaël Musquet, météorologue et spécialiste de la prévention des risques naturels, les actions menées portent leurs fruits, mais nécessitent plus de "régularité, or la prévention a un coup". La prévention est le parent pauvre dans le dispositif, souligne Gaël Musquet.
Les Outre-mer plus exposés aux aléas que l’Hexagone
Un constat s’impose : les territoires ultramarins sont beaucoup plus exposés aux aléas naturels que l'Hexagone. Ces aléas seront de forme et d’intensités diverses en fonction des saisons et des océans. Toutefois, certains territoires sont plus exposés que d’autres. Au sein du CEREMA, l’établissement public chargé de faire des d'études sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement, un inventaire précis des risques encourus pour chaque territoire existe. Séverine Bès de Berc, la directrice Outre-mer du CEREMA, les aléas sont pris en compte dans les différentes missions confiées à la structure. De passage à Mayotte après Chido, Cyrille Hanappe, architecte spécialisé en architecture des risques majeurs constate qu’à peine plus d’un mois après Chido, "les bidonvilles ont été reconstruits au même endroit ; à contrario, les maisons en dur dont les toitures ont été arrachées par la force du vent, sont toujours en attente".
Le changement climatique accentue les catastrophes
Avec le changement climatique, ces catastrophes naturelles prennent une autre dimension. Elles sont désormais plus violentes ; malgré ces risques connus, ces territoires ne sont pas suffisamment préparés pour y faire face. Mais certains acteurs politiques ont pris conscience de la situation et s’investissent davantage, surtout "les femmes à la tête d’une collectivité comme en Martinique" souligne Gaël Musquet. Le changement climatique reste par ailleurs la nouvelle donne dans les travaux du CEREMA et des architectes.
Comment faire face ?
Au-delà des actions de prévention, de protection et de formation, politiques et scientifiques doivent travailler ensemble pour informer au mieux les populations. Tous les moyens doivent être utilisés pour faire passer le message. "L’acculturation de tous est nécessaire" pour Séverine Bès de Berc, tout comme la coopération entre les acteurs locaux et l’Etat. Pour faire face, des solutions sont mises en œuvre, notamment en Polynésie. Entre l'érosion du littoral et la montée des eaux, les habitants en bord de mer doivent désormais construire en hauteur, en respectant de nouvelles normes de sécurité imposées depuis 2023 par les autorités du pays. Des maisons sur pilotis, une décision qui ne convainc pas l’architecte Cyrille Hanappe. Les territoires, avec chacun ses spécificités, doivent faire du sur-mesure ; des stratégies d’adaptation nécessaires, soulignent Gaël Musquet et Séverine Bès de Berc.
Les invités de l’émission :
Gaël Musquet, spécialiste de la prévention des risques naturels
Séverine Bès de Berc, directrice Outre-mer du CEREMA. Un établissement public chargé de faire des d'études sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement
Cyrille Hanappe, architecte et professeur d’architecture à l'ENSA Paris-Belleville, spécialisé en architecture des risques majeurs
Une émission présentée par : Siti Daroussi
Rédacteur en chef : Didier Givodan
Production : Pôle Outre-mer de France Télévisions
Durée : 52 minutes - © 2025