Rétrospective 2021 : quatre événements liés à la culture survenus cette année-là

Nouvel et dernier épisode de la série rétrospective de l'année 2021. Pour la clôturer, retour sur quatre événements qui ont marqué le domaine de la culture en Guyane. Traditions, musiques, spectacle, ces moments restent en mémoire des Guyanais.

1Un petit carnaval 2021

En début d’année 2021, le carnaval a été fortement perturbé par la crise sanitaire. En décembre 2020, la Préfecture a annoncé l’annulation du carnaval. Cependant, des groupes informels se sont formés, bravant l’interdiction du Préfet. Certains carnavaliers sont sortis en cavalcade dans les rues de Cayenne. 

Les forces de l’ordre sont intervenues à plusieurs reprises. Justement, ces interventions ont provoqué des vives réactions. Une partie des Guyanais, dont des personnalités publiques, ont dénoncé l'usage de gaz lacrymogène et d'un chien de la brigade canine pour disperser les défilés non autorisés.

Notez que les jours gras ont, eux, pu se tenir. En février 2021, la Préfecture a autorisé sous conditions, des défilés dans les quartiers. Quelques petits groupes spontanés ont défilé en musique dans le respect des gestes barrières et des mesures sanitaires. Quant aux groupes officiels, ils n’ont pas pu défiler en raison du manque de temps de préparation.

2Trois personnalités de la culture guyanaise sont décédées

Kiko, Jean Appolinaire, Raymond Gustave… ces trois hommes nous ont quittés en 2021. En avril, 200 personnes ont tenu à accompagner le fondateur du groupe reggae Blackwood, Pierre Rey, vers sa dernière demeure. Parmi les nombreux hommages des élus et des personnalités rendus à cet artiste, celui de l'ancienne Garde des Sceaux, Christiane Taubira. 

"Tant de vies dans ta vie. Artiste, ton art de vivre et ton talent. Artisan minier, ta volonté et ton savoir. Citoyen engagé, ton entêtement et ton humour. Ça te fait quoi ? 150 ans ? Presque Mathusalem. Et pourtant..."

Christiane Taubira

En Juin, Jean Appolinaire s’est éteint. Il était un homme de culture, un défenseur de la tradition Kalin’a. Cet amoureux du Sanpula, le tambour traditionnel, a formé de nombreux musiciens à Iracoubo et à Awala-Yalimapo. Gardien de la mémoire et de l’écriture de la langue Kali’na, il avait collaboré avec Félix Tiouka pour la sortie de l’ouvrage Na’na Kali’na édité en 2000. 

Né en 1946 à la Pointe Isère, Jean Appolinaire a été conseiller municipal à Mana, sous la mandature d’Emmanuel Bellony, à la fin des années 70 et au début des années 80.

Au mois d’octobre, Raymond Gustave a tiré sa révérence. Depuis son plus jeune âge, il s’adonnait à sa passion, la musique traditionnelle créole guyanaise. Grand tanbouyen, il a beaucoup partagé cette passion avec les jeunes de sa commune (Saint-Georges de l’Oyapock). "I té toujou gen oun sèl palò mo papa té kontan di : Anyen ki pa ka konté. Randé moun servis pou moun-an randé’w servis", avait confié son fils, Jean-Michel Gustave. 

Raymond Gustave

3Alicia Aylies a sorti son premier single

Dans les moments plus gais, il y a la sortie du titre "Mojo", d’Alicia Aylies. Un son afro pop produit par le label indépendant Rude Empire du Guyanais Jahyanaï King. Sur sa collaboration avec la reine de beauté, l'artiste producteur guyanais a salué des échanges fructueux aussi bien pour le coaching vocal que pour les paroles de la chanson, un vrai travail d'équipe. Avec cette musique, l'ex Miss France, devenue mannequin a osé réaliser un rêve de petite fille : "J'ai toujours chanté depuis petite et depuis 2020 je ne me mets plus de barrières".  

Alicia Ayliès sort un titre Mojo produit par Rude Empire de Jahyanaï King

4Mee-Naïdhy Faubert intègre la comédie musicale Le Roi Lion

Enfin, pour clôturer l’année 2021, Mee-Naïdhy Faubert a offert une prestation aux téléspectateurs du théâtre Mogador, à Paris. Depuis le mois de novembre 2021, jusqu’au mois de juillet 2022 la Guyanaise de 10 ans joue dans la célèbre comédie musicale du Roi Lion. En plus d’être une collégienne et une danseuse professionnelle, elle est aussi une gymnaste passionnée depuis toute petite. 

Mee-Naïdhy Faubert

La jeune artiste est bien partie pour aller plus loin encore, notamment dans les comédies musicales. Après une grande carrière de danseuse professionnelle à Los Angeles, la ville de ses rêves, elle se voit bien rentrer en Guyane. "Pour ouvrir mon école, quand j’aurai 40 ans ou 50 ans", conclut Mee-Naïdhy.