Une nouvelle casse est survenue dimanche dernier sur la canalisation provisoire de Séguineau au Lorrain. Des tuyaux de 800 mm de diamètre attendent d’être posés depuis des années sur ce site stratégique pour l’alimentation de milliers d’usagers, qui redoutent le prochain carême.
Le feuilleton de Séguineau est devenu plus que pesant pour une bonne partie des usagers du centre et du sud de Martinique, qui craignent désormais la prochaine saison sèche. Ce carême risque en effet d’être ponctué comme en 2020, par des ruptures de canalisation, des débits insuffisants et des coupures d’eau tournantes.
Dimanche 21 février 2021, en début de matinée, l’une des quatre canalisations toujours provisoires, a rompu "à cause de l’augmentation de la pression, vu que la consommation est plus importante le weekend" explique le président de l’association écologique PUMA (Pour Une Martinique Autrement).
Florent Grabin ne rate pas l’occasion de fustiger une fois de plus, "les choix de l’exécutif de la CTM, donneur d’ordre sur ce réseau" tient-il à rappeler, à la suite de cette énième casse.
Lorsqu’il y a une surpression, les tuyaux provisoires cèdent tout simplement et c’est cela l’explication.
Ce que nous demandons depuis des années, c’est le procédé qui est actuellement en cours d’achèvement sur la route de Fonds-Saint-Jacques à Sainte-Marie, la RN1 où a été mis en place un nouveau conduit de 800 mm, conforté par des blocs de gabion, avec autour, plusieurs tranchées drainantes pour évacuer l’eau souterraine autour de l’ouvrage.
"Une volonté politique et non politicienne"
Sur cette portion de route, c’est le poids des camions qui a affaissé la voie, ce qui a provoqué le déboitement du gros tuyau de 800 enfoui sous la chaussée.
Cette méthode déployée à Fonds-Saint-Jacques c’est exactement ce qu’il faut faire sur le terrain Bally à Séguineau.
Mais tout cela est conditionné à une volonté politique et non politicienne comme c’est le cas depuis plusieurs mois. Et pendant ce temps, les abonnés sont toujours pénalisés.
Le spectre d’un nouveau calvaire dans les semaines qui viennent est donc bien réel chez les usagers concernés, régulièrement impactés depuis 2020. Ces derniers sont spectateurs d’un bras de fer toujours en cours entre la CTM et le propriétaire du terrain de Séguineau, un site traversé par une longue canalisation défectueuse, en attente d’être remplacée par des tuyaux plus résistants de 80 centimètres de diamètre, capables de supporter la pression d’un très haut débit.
Florent Grabin ne cache pas son scepticisme dans ce dossier.
Tant que Séguineau ne sera pas réparé durablement, il n’y aura pas une distribution optimale de l’eau potable dans le centre et le sud de la Martinique. Donc je redoute fortement qu’on soit dans quelques semaines, dans la même configuration de pénurie que l’an dernier.
Et on sait très bien que ce chantier va prendre un certain temps, au bas mot 3 semaines, une fois que l’ordre de service sera signé par la collectivité majeure, si brusquement les responsables devenaient raisonnables et déterminés à régler le problème en urgence, sinon les casses ponctuelles vont continuer.
D’ailleurs, il va falloir bien que l’on dise un jour à la population combien coûtent ces ruptures à répétition.