"On fait plus d'interpellations que durant les premiers mois de Place Nette", assure le préfet de Mayotte

François-Xavier Bieuville, le préfet de Mayotte
Alors que le bureau des étrangers de la préfecture est bloqué par un collectif pour dénoncer l'insécurité, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville se défend dans Zakwéli. Il met en avant les dernières mesures prises pour lutter contre les violences et contre l'immigration clandestine.

Le collectif des citoyens de Mayotte 2018 bloque le bureau des étrangers de la préfecture ce lundi 14 octobre pour dénoncer l'insécurité dans le département. "On a eu 40 interpellations en quelques semaines, on fait plus d'interpellations que durant les premiers mois de Mayotte Place Nette", se défend dans Zakweli le préfet, François-Xavier Bieuville. "Je ne veux pas m'endormir sur les lauriers d'une baisse générale de la délinquance, -4% c'est un bon chiffre, mais je ne peux pas tolérer ces violences."

François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte est l'invité de Zakwéli de ce

Le représentant de l'État met notamment en avant les dispositifs mis en place pour cela, comme le groupement partenarial opérationnel initié à Koungou la semaine dernière pour avoir une meilleure coopération avec la municipalité. À Labattoir, comme à Longoni, la question de la légitime défense est au cœur de la mort de jeunes hommes. "Il y a la loi, si la personne est en situation de légitime défense, elle a le droit de se défendre, après il faut connaître les conditions de cette légitime défense", précise le préfet. "Quand votre vie est en danger, vous pouvez vous défendre si vous n'avez pas d'autres solutions, si au juge de dire ensuite si la défense est légitime ou non."

Pas de charters ni de prise d'otage

"Les mots ont un sens", répète François-Xavier Bieuville, revenant notamment sur les troubles à la prison de Majicavo le 28 septembre. "Ce n'était ni une prise d'otage, ni une rébellion, ni des évasions spectaculaires comme certaines presses voudraient le faire croire", raconte le préfet. "Les surveillants se sont protégés eux-mêmes en s'enfermant dans une salle pour se mettre à l'abri." Depuis, une fouille a été organisée, des armes et des téléphones ont été retrouvés. Pour la deuxième prison, les services de l'État sont "en passe d'identifier le terrain."

Même rectification au sujet de la mise en place de vols groupés vers la République démocratique du Congo. "Ce ne sont pas des charters, nous avons un cadre juridique, un accord de coopération a été signé par l'un de mes prédécesseurs avec la RDC et avec la direction générale des étrangers en France", détaille le préfet. "Nous reconduisons des gens en situations irrégulières avec leur consentement, ce n'est pas une opération sauvage sans cadre juridique."

Depuis le début de l'opération, six vols ont été réalisés pour une centaine de reconduites. Un travail est en cours pour négocier des accords similaires avec d'autres pays d'Afrique. "Je crois comprendre que les autorités françaises, et probablement le ministre ou ses représentants, devraient de nouveau se déplacer dans ces pays pour essayer de sceller ces accords", avance François-Xavier Bieuville. Sur le rideau de fer maritime, un ponton à M'tsamboro et des radars en mer, des études sont en cours : "j'ai toute confiance pour que ce rideau de fer fonctionne dans les prochains mois."