25 listes en présence

Provinciales 2019

Le dimanche 12 mai, 25 listes se disputeront les suffrages des 169 635 électeurs de Nouvelle-Calédonie admis à voter aux élections provinciales. Tous les dossiers déposés ont été validés par les services de l'Etat.
Détail des candidatures, et analyse.

 

Grandes tendances

L'arrêté officiel ne réserve pas de surprise. A la date-limite du 23 avril au soir, 25 listes avaient déposé un dossier auprès du haut-commissariat. La réponse des services de l'Etat est tombée le jeudi 25 au matin: 25 listes sont autorisées à participer au scrutin du dimanche 12 mai.

Consultez notre carte interactive. 

Le détail des listes est pour sa part à lire ici, ou en feuilletage:

ENJEU D'AVENIR
Ce scrutin proportionnel à un tour permettra de composer les trois assemblées provinciales pour les cinq ans à venir. Il en découlera également le prochain «visage» du Congrès. Les équipes qui seront élues auront donc la tâche de négocier avec l'Etat la sortie de l'accord de Nouméa et l'instauration d'un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie.

EMIETTEMENT ET RENOUVELLEMENT
Onze listes font campagne dans le Sud, six dans le Nord et pas moins de huit aux Loyauté. Pas tout à fait un record, puisqu'elles étaient 31 à s'aligner aux provinciales de 2004. Mais l'émiettement général de l'échiquier est une marque de ces provinciales.
Les camps traditionnels affichent leurs scissions, et une kyrielle de petites formations se trouvent sur les rangs dont certaines sont nées durant la campagne.
Autre tendance forte, la quête d'un renouvellement et d'un rajeunissement de la classe politique.

CINQ LISTES MENEES PAR DES FEMMES
En tout, 934 candidates et candidats se présentent. La loi impose une stricte parité dans la composition des listes, avec une alternance entre les unes et les autres. Mais on retiendra que cinq sont menées par une femme:
- Avenir en confiance (Sonia Backès);
- ACT (Martine Cornaille);
- MNIS Nord (Axelle Normandon);
- Dynamique autochtone (Omayra Naisseline);
- et MNIS îles (Germaine Nemia Bishop).

UNE LISTE SPECIALE 
Rappelons que c'est un corps restreint qui peut voter à ce scrutin, et pas le même qu'à l'occasion du référendum. Selon le chiffre définitif communiqué par le haussariat le 29 avril, la LESP - «liste électorale spéciale pour les élections provinciales» - est arrêtée à 169 635 personnes

LA BARRE DES 5%
Dans chacune des provinces, les sièges seront attribués aux listes qui auront obtenu un nombre total de suffrages au moins égal à 5 % des électeurs inscrits dans la circonscription.

L'hôtel de la province Sud, à Nouméa.

FICHE D'IDENTITE
Elle compte treize communes et la partie Sud de Poya, abrite près de 200 000 habitants selon le dernier recensement, a un budget de 56 milliards CFP cette année: la province Sud est la plus peuplée, la plus équipée et la mieux dotée.
Son assemblée compte quarante élus dont 32 siègent également au Congrès. Elle est présidée depuis 2014 par Calédonie ensemble à travers Philippe Michel, âgé de 59 ans.
108 516 électeurs peuvent participer au scrutin.
Le résumé d'Erik Dufour.

LES LISTES

Le nombre de listes en présence dans le Sud a presque doublé, comparé aux précédentes provinciales. Les voici, par ordre de présence sur les panneaux d'affichage:
1. Mouvement néo-indépendantiste et souverainiste Sud (tête de liste, Luther Voudjo)
2. Rassemblement national (Alain Descombels)
3. L'Avenir en confiance (Sonia Backès)
4. Parti travailliste et forces progressistes pour l'unité et le changement (Cyprien Poaero)
5. Calédonie nouvelle et réunie (Edouard Léoni)
6. L'Eveil océanien (Milakulo Tukumuli)
7. FLNKS (Roch Wamytan)
8. Alliance citoyenne pour la transition, construire notre pays en Mélanésie (Martine Cornaille)
9. Construire autrement (Joël Kasarherou)
10. Destin commun calédonien (Giovanni Talafili)
11. Calédoniens ensemble, pour un avenir du pays dans la paix, aux couleurs de la France (Philippe Gomès)


Notre débat télévisé du 9 mai entre les candidats du Sud est à retrouver ici.

CLIVAGE

Au moins cinq listes sont clairement identifiées pour le maintien de la Calédonie dans la France. Trois, sont indépendantistes. Et les autres, pour lesquelles l’enjeu se trouve ailleurs, ne souhaitent pas s’inscrire dans ce clivage.

Une séance d'assemblée provinciale Sud.

NOUVELLES TETES
Signe du renouvellement politique, seules trois listes sont représentées au sein de l’assemblée actuelle. Renouvellement qui est une réalité au regard des têtes d’affiche. Citons pour exemple Martine Cornaille, Luther Voudjo ou Joël Kasarherou. Le passage de relais se lit aussi au niveau des suivants de liste.

RAJEUNISSEMENT
• Calédonie ensemble explique avoir changé la moitié de son équipe, avec notamment des quadras et des trentenaires. Même si le choix de la tête de liste s’est finalement porté sur le fondateur du parti, Philippe Gomès.

• Le FLNKS suit une stratégie similaire. Sa liste unitaire joue l’expérience et le symbole avec Roch Wamytan en tête, tout en tentant de faire une place aux jeunes à partir de la sixième position.

• La coalition loyaliste L'Avenir en confiance 
(Républicains calédoniens, Rassemblement-LR, Mouvement populaire calédonien) entend pour sa part dépasser le panachage, pour promouvoir une nouvelle génération d’élus. Alors qu'à l'inverse, ont disparu des historiques tels que Pierre Frogier (même si son fils Brieuc apparaît), Eric Gay, Bernard Deladrière, Harold Martin...
L'analyse de Bernard Lassauce et Patrick Nicar.

UN DUEL, ET DES INCERTITUDES
• Dans le foisonnement des candidats, un duel s'impose, celui qui va se jouer entre la majorité sortante Calédonie ensemble et l'Avenir en confiance. 

• Une confrontation qui sera arbitrée par la percée, ou pas, des «petites» listes. Sachant que pour participer à l'attribution des sièges dans l'assemblée provinciale Sud, il faut obtenir un peu plus de 5 400 voix.

• Une autre question est de savoir si le renouvellement et le rajeunissement des listes se retrouveront de façon marquée dans les hémicycles. Et c'est loin d'être sûr, au vu des équilibres actuels et des positions qui semblent éligibles.

 Sans oublier l'actualité judiciaire qui a fait irruption dans la campagne. Philippe Gomès, la tête de liste Calédonie ensemble, a été mis en examen début avril pour prise illégale d'intérêt. Une enquête portant sur des soupçons d'emplois fictifs vise plusieurs cadres du même parti.    

ABSENCE
A noter l'absence de Gaël Yanno. L'actuel président du Congrès ne figure sur aucune liste. Mais à quelques jours du vote, il a appelé à voter Calédonie ensemble. 
Sonia Lagarde, qui n'est pas non plus candidate, avait fait de même un peu plus tôt. La maire de Nouméa et ex-élue Calédonie ensemble soutient la liste d'une autre Sonia, celle de L'Avenir en confiance. 

Six listes dans le Nord

FICHE D'IDENTITE
La plus étendue des trois provinces regroupe seize communes et la partie Nord de Poya. Elle comptait 50 487 habitants au dernier recensement. Son budget 2019 se monte à 37 milliards. 
L'assemblée provinciale, basée à Koné, est composée de 22 élus dont quinze siègent au Congrès. Administrée depuis sa création par une majorité indépendantiste, voilà deux décennies qu'elle a pour président Paul Néaoutyine, 67 ans (Union nationale pour l'indépendance). 
39 913 électeurs peuvent participer au scrutin, ce qui place la barre des 5% à un peu moins de 2 000 voix.

Le résumé d'Erik Dufour.

LES LISTES

Six listes dans le Nord, c'est à peu près autant qu'en 2014. Les voici, par ordre de présence sur les panneaux d'affichage:


1. UNI Nord (tête de liste, Paul Néaoutyine)
2. Agissons pour le Nord (Alcide Ponga)
3. Une province pour tous, Calédoniens ensemble, pour un avenir du pays dans la paix aux couleurs de la France (Gérard Poadja)
4. Parti travailliste "Osons le changement" (Rock Doui)
5. Mouvement néo-indépendantiste et souverainiste Nord (Axelle Normandon)
6. UC-FLNKS (Daniel Goa)
 
Notre débat télévisé du 25 avril entre les candidats du Nord est à retrouver ici.

A l'occasion du débat télévisé entre les candidats du Nord, le 25 avril à Koné.

UNE NOUVELLE FIGURE
• La validation des listes a offert peu de surprises. Celle de l'UNI est de nouveau tirée par Paul Néaoutyine, par ailleurs maire de Poindimié depuis trente ans. La liste UC-FLNKS est menée par le président de l'Union calédonienne (et porte-parole du Front) Daniel Goa.
Les deux principales composantes du FLNKS font la course chacune sous sa bannière. Elles ont toutefois promis une bataille à fleurets mouchetés.  
Le Parti travailliste, lui, part avec Rock Doui, élu provincial durant la mandature 2009-2014. 

• Pas d'unité non plus chez les non indépendantistes, qui s'alignent en deux listes. Il y a celle menée par le sénateur Calédonie ensemble Gérard Poadja, élu à la province Nord en 2009 et 2014. Et il y a celle tirée par Alcide Ponga, maire de Kouaoua et membre du Rassemblement-LR.

• La nouvelle figure dans la compétition du Nord, c'est celle d'Alexandra Normandon: la seule femme tête de liste dans cette province représente le MNIS, Mouvement néo-indépendantiste et souverainiste. 

Huit listes aux îles

L'hôtel de la province îles se situe à Lifou.

FICHE D'IDENTITE
Cette circonscription présente quatre îles, trois communes et un statut foncier de réserve mélanésienne intégrale. La petite province des îles, qui a cette année un budget de 18 milliards, pesait 18 297 habitants au dernier recensement.
Elle compte bien davantage d'électeurs pour ce scrutin, du fait de l'importante «diaspora» loyaltienne sur la Grande terre: ils sont 21 206, ce qui place la barre des 5% à un millier de voix. 
L'assemblée provinciale réunit à Lifou ses quatorze élus, dont sept siègent également au Congrès. Elle aussi est dominée depuis sa création par une majorité indépendantiste, au point de ne compter aucun loyaliste parmi les élus sortants. 

Le résumé d'Erik Dufour. 

UN PRESIDENT EN RETRAIT
Son président depuis trois mandatures est Neko Hnepeune, 65 ans. Le natif de Luengoni figure de nouveau sur la liste UC-FLNKS, mais à une septième position pas forcément éligible, et il souhaitait se mettre en retrait. Retour sur sa dernière assemblée de province, dirigée en toute simplicité. 
Le reportage de Philippe Kuntzmann.

LES LISTES
De même qu'aux précédentes provinciales, la campagne est marquée par l'éparpillement, avec finalement huit listes, comme en 2004. Les voici, par ordre de présence sur les panneaux d'affichage:
1. Unitaire Kanaky génération (tête de liste, Davy Bolo)
2. UC-FLNKS (Jacques Lalié)
3. Parti travailliste (Louis Kotra Uregei)
4. Avec nous (Simon Loueckhote)
5. Dynamique autochtone (Omayra Naisseline)
6. Nouvelle vision des îles (Jean-Eric Naxue)
7. Mouvement néo-indépendantiste et souverainiste îles (Germaine Nemia Bishop)
8. Palika îles (Charles Washetine)

Notre débat télévisé du 25 avril entre les candidats des îles est à retrouver ici.

DESUNION GENERALE
• Les indépendantistes sont représentés par six listes. Comme dans le Nord, les deux principales composantes du FLNKS ont chacune la leur. Celle de l'UC s'avère pilotée par Jacques Lalié. Pour le Palika, Charles Washetine est de nouveau à la manœuvre.

• Le MNIS a décidé de partir avec Germaine Nemia Bishop, du Rassemblement autochtone. Le Parti travailliste s'en va seul, avec à sa tête Louis Kotra Uregei, faute d'avoir réussi le pari de l'alliance avec le LKS. Le parti de Libération kanak socialiste a donc également déposé une liste. Elle a été confiée à Omayra Naisseline, belle-fille de feu le fondateur du LKS et grand chef de Guahma, Nidoïsh Naisseline. Sans oublier la candidature surprise d'Unité Kanaky Génération.

• La désunion court jusque chez les non indépendantistes. C'est en deux rangs séparés qu'ils tenteront de décrocher quelques sièges. Simon Loueckhote mène la liste Avec nous, avec le soutien de l'Avenir en confiance. Jean-Eric Naxue dirige Nouvelle vision des îles, pour Calédonie ensemble.

 

Les étapes de la campagne officielle

Préparation du matériel électoral dans une imprimerie de Nouméa.

DU 29 AVRIL A LA VEILLE DU SCRUTIN 
La campagne officielle pour ces provinciales court du 29 avril au samedi 11 mai à minuit. Les réunions publiques, les informations destinées aux électeurs ou les journaux de campagne pouvaient commencé avant. Mais cette période encadre strictement la distribution de la « propagande électorale », l’affichage sur les panneaux devant les bureaux de vote et la campagne audiovisuelle.

Tous les détails dans le guide du candidat, à retrouver ici.

Devant un bureau de vote du Mont-Dore, panneaux électoraux attendant leurs affiches.

LE MATERIEL ELECTORAL
Entre la validation des listes et le début de la campagne officielle, les imprimeurs n’ont eu que quelques jours pour éditer le matériel électoral : les professions de foi, les bulletins de vote et les affiches – imprimés sur du papier certifié éco-responsable.
Le reportage de Sheïma Riahi et  Michel Bouilliez.

LES SPOTS AUDIOVISUELS
La campagne audiovisuelle, qui devra se terminer le vendredi 10 mai à minuit, est encadrée par le CSA
Les spots télévisés correspondant à chaque liste sont ainsi tournés d’après un cahier des charges très précis et de façon à garantir l’équité entre les participants. Ils sont diffusés depuis le mardi 30 avril sur nos antennes, selon un ordre de passage tiré au sort. 
Le reportage de Sheïma Riahi et  Michel Bouiliez.

LA MISE SOUS PLI
Le jeudi 2 mai, mission mise sous pli pour 200 jeunes volontaires rassemblés à la mairie de Nouméa: ils ont trois jours pour glisser la propagande officielle, c'est-à-dire trois millions de feuilles, dans les enveloppes destinées aux électeurs. 
Le reportage de Bernard Lassauce et Nicolas Fasquel.