Il déroule son second mandat à la tête de Kouaoua. Mène le groupe provincial Agissons pour le Nord. Siège au boulevard Vauban avec l’Avenir en confiance. Et préside par intérim le Rassemblement-Les Républicains depuis près de six mois.
Un congrès "d'ici la fin de l'année"
Invité du JT dimanche 28 mai, Alcide Ponga était questionné par Valentin Deleforterie sur la date d’un éventuel congrès, pour que son parti se dote d’une présidence pérenne. Annoncé pour mai dernier, il n’a pas encore eu lieu. Sa réponse ? “Nous avons été bousculés par le calendrier institutionnel, vis-à-vis des réunions demandées par le gouvernement (…) On va travailler sur toutes ces questions importantes, qui concernent la Nouvelle-Calédonie et les Calédoniens. Mais je pense que d’ici la fin de l’année, arrivera l’heure où le Rassemblement organisera son congrès et asseoira sa nouvelle équipe pour piloter le mouvement.”
La candidature de Pierre Frogier, "une chance"
Un mouvement qui compte deux prétendants déclarés pour les sénatoriales du 24 septembre, et qui en soutient un - Pierre Frogier, face à Georges Naturel. Tout en répétant que “l’heure n’est pas à la division”, Alcide Ponga défend la “chance” que représente à ses yeux la candidature de Pierre Frogier, à l’aune des échéances institutionnelles. “Il faut avoir un réseau pour pouvoir passer des messages et continuer à porter la voix de la Calédonie et des Calédoniens.”
Même si le sénateur sortant n’est pas l’élu le plus assidu, au sein de la chambre haute ? “Il ne faut pas regarder les statistiques de la sorte, rétorque l'invité. En tout cas, ce n’est pas comme ça qu’on [les] regarde. Pierre Frogier, ça a été un maire. Un président de province. Un président du Congrès. Le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Il a été député. Il a été sénateur. Et il a signé les accords. Ça, c’est important, dans la période dans laquelle la Nouvelle-Calédonie se trouve.”
Pas pour des primaires
Il écarte aussi la pertinence de primaires, au sein du Rassemblement. “Je ne suis pas vraiment pour (…) Les primaires ont toujours laissé des traces amères. Je pense que l’intelligence de pouvoir discuter, de mettre les choses à table, pourrait nous donner de meilleures solutions.”
Je suis pour le renouvellement, mais le renouvellement organisé et accompagné. La jeunesse doit tenir compte de ce que les anciens nous apportent.
Alcide Ponga, président par intérim du Rassemblement-LR
"Il y aura un travail en commun"
Quant à la possibilité d’une liste commune au sein des non-indépendantistes, où la candidature de Sonia Backès semble notamment se profiler… “Les discussions sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie nous obligent à travailler ensemble. Et quand nous sommes revenus [de Paris], nous avons fait une tournée auprès de nos militants, qui nous ont demandé de travailler ensemble. Il y aura un travail en commun, pour pouvoir aborder cette élection-là, et aller plus loin.“
"On écoutera le ministre"
Plus loin, ce sont les négociations pour doter la Calédonie d’un nouveau statut. Etape suivante, le retour de Gérald Darmanin, à compter du 1er juin. “On est partis avec une feuille de route validée par le conseil politique élargi du Rassemblement et nous avons posé des choses (…) Il y a eu des discussions. Le ministre revient, avec des éléments, j’ose l’espérer. On l’écoutera. On restera vigilants. Et on essaiera de défendre notre position vis-à-vis de tout le dénouement de l’Accord de Nouméa. Il ne faut pas qu’on oublie qu’il y a eu ces trois référendums. Il vient également avec le bilan de l’Accord de Nouméa, le bilan de l’audit sur la décolonisation. Ce sont des sujets importants à traiter, à discuter.“
"On débattra"
Il y a quelques jours, Gérald Darmanin se demandait, à New York, "comment on pourra déclencher [le] droit à l'autodétermination à l'échelle d'une ou deux générations". Alcide Ponga réagit. “Quand nous sommes allés à Paris la dernière fois, il nous a dit : 'Il ne faut pas faire l’économie de la réflexion intellectuelle, parce que c’est un sujet cher aux indépendantistes'. Ça ne nous est pas cher à nous, parce que nous avons voté trois fois et on ne demande pas forcément à ce qu’il y ait un process. Mais on comprend bien qu’il posera quelque chose sur la table (…) On débattra avec lui, et les indépendantistes, je l’espère, pour pouvoir avancer et trouver une solution."
Voyez aussi la synthèse de Bernard Lassauce et Claude Lindor sur les éventuelles trilatérales :