Calédoniens ailleurs : quel avenir pour le Caillou ? Ils témoignent

Calédoniens ailleurs : quel avenir pour le Caillou ? Ils témoignent
Depuis la venue d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie du 3 au 5 mai, la série « Calédoniens ailleurs » recueille chaque semaine le témoignage de ces Calédoniens vivant hors du Caillou sur ce scrutin et sur l’après-référendum. L’occasion de faire un premier point.
A moins de six mois du référendum d’autodétermination, comment les Calédoniens qui vivent hors du Territoire appréhendent cette échéance? Ceux qui témoignent dans « Calédoniens ailleurs » semblent sereins quant à la tenue de ce scrutin. « Je suis sereine car je pense que quelle que soit l’issue du vote, le pays peut se débrouiller », indique Maëva Tesan, installée au Panama. « Je ne suis pas inquiet du tout. (...) J’espère de tout cœur que la réponse qui sortira sera comme un signal positif pour une construction collégiale », estime Sébastien Lepers.  Certains apportent quelques nuances à cet état d’esprit. « Je suis les deux. Je suis sereine : c’est un devoir de citoyen, et aujourd'hui le peuple peut enfin se positionner par rapport à ça.  Ce sont  plus des interrogations que de l'inquiétude. Si on est indépendant, est ce qu’on va s’en sortir  sans la France ? Comment allons nous nous développer en tant que pays indépendant sachant que les ressources minières ne sont pas inépuisables ? », souligne Enaëlle Coat, responsable d’activité de loisirs à Montpellier. « J’ai un peu peur pour le pays. Quand je rentre, il y a toujours quelque chose qui a changé. Mais je suis sereine sur l’après-référendum », avance Terencia Nyikeine qui croit en « les étudiants et les Calédoniens qui veulent faire bouger les choses, qui veulent faire en sorte que la Nouvelle-Calédonie soit meilleure ».

Les Calédoniens témoignent sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie

Construire ensemble, développer le pays, voilà  les aspirations qu’ont ces « Calédoniens ailleurs ». Tous s’imaginent retourner vivre sur leur Caillou à court, moyen ou long termes et tous veulent s’investir pour le territoire. « Je veux  me rendre disponible. Si mon expérience peut aider à la construction du Territoire, tant mieux. Avec le peu que j’ai, j’aimerais emmener le pays à l’émancipation économique et professionnelle », témoigne Roger Molé, conducteur de bus en région parisienne. « Quoi qu’il arrive je vais rentrer, (…) ma vie est en Nouvelle-Calédonie », déclare Enaëlle Coat. « Je souhaite travailler avec les jeunes, monter des projets avec et pour eux », ajoute la jeune femme qui a une formation d’éducatrice spécialisée.

S’investir auprès des jeunes, former, travailler pour le pays, développer de nouveaux domaines d’activités, tous ces « Calédoniens ailleurs » imaginent comment construire au mieux la Nouvelle-Calédonie de demain. « J’aimerais que l’on se consacre plus au développement durable, notamment dans le tourisme durable », indique Maëva Tesan. Un point de vue partagé par Terencia Nyikeine. « Au niveau de la pollution, il y a des choses à faire dans les quartiers. Il faudrait développer et généraliser le recyclage dans tout le pays », estime l’étudiante. Pour d’autres, l’engagement auprès des populations reste la clé de cette construction. « Le social est la corde sensible. Les politiciens devraient se positionner plus sur ça », estime Enaëlle Coat. « Il faut se concentrer sur le travail des jeunes,  il faut se mettre tous autour d’une table et pouvoir avancer intelligemment », ajoute Roger Molé.

par ambre@lefeivre.info