Covid-19 en Nouvelle-Calédonie : un mois de crise sanitaire en 13 dates

Dépistage en drive, sans descendre de la voiture, à l'ancien CHT, à Nouméa, au début de la crise sanitaire en septembre 2021.
C'était le 6 septembre, la Nouvelle-Calédonie détectait ses premiers cas de variant Delta et entrait de plain-pied dans la crise Covid. Voilà un mois que la population vit au rythme de l'épidémie, entre points sanitaires, annonces de décès et couvre-feu. Coup d'œil dans le rétro.

Après avoir connu deux confinements, en mars 2020, puis en mars 2021, mais en ayant à chaque fois retrouvé un statut Covid-free, la Nouvelle-Calédonie est cette fois touchée de plein fouet par l'épidémie. On vous fait un récaputilatif, en dates, de ce mois hors du commun.

 

  • 6 septembre : les trois premiers cas identifiés

C’est un coup de tonnerre dans le ciel d’un archipel resté à l’écart de la crise sanitaire pendant presqu’un an et demi. La rumeur circulait depuis quelques heures et la confirmation tombe en début d’après-midi, le lundi 6 septembre. Le gouvernement annonce la détection de trois personnes Covid + en dehors de la quarantaine. Elles n’avaient pas de lien entre elles, et pas voyagé récemment. Tout s’emballe alors, le président du gouvernement, Louis Mapou, et le haut-commissaire, Patrice Faure, annoncent un retour du confinement dès le lendemain, le 7 septembre.

 

  • 7 septembre : le début du confinement et la ruée sur la vaccination

C’est un vent de panique qui souffle ce 7 septembre sur la Nouvelle-Calédonie. Les attestations dérogatoires de déplacement font leur retour, la population se masque et les magasins sont pris d’assaut pour renouveler les stocks.

Dans les transports, il reste encore quelques heures pour retourner chez soi. Les bus Raï, les avions d’Aircal et le Betico tournent à plein avant un arrêt complet à minuit.

En parallèle, la peur mobilise les foules. Au lendemain de l’annonce des premiers cas autochtones, le public cherche à se faire vacciner. Ko We Kara se transforme rapidement en vaccinodrome géant permanent, même chose pour la salle d’honneur de l’hôtel de ville de Nouméa. Ce sont jusqu’à 5 000 injections par jour qui sont réalisées, alors que l’obligation vaccinale avait été votée la semaine précédant le début de la crise. Au moment de l’arrivée du variant Delta, moins du tiers des Calédoniens étaient totalement vaccinés.

 

  • 10 septembre : l’annonce du premier décès

L’annonce était redoutée et elle intervient quelques jours après celle des premiers cas. Une personne en maison de retraite trouve la mort des suites du virus à Dumbéa, en ce 10 septembre. Première d’une liste qui s’allongera au fil des jours. Le 23 septembre, ce sont 16 morts qui sont déclarés en 24 heures, un pic, et la barre des 100 décès est dépassée le 28. Plus de neuf morts sur dix sont des personnes qui ne se sont pas vaccinées.

 

  • 12 septembre : la fin du sas sanitaire

Beaucoup attendaient cela comme une bonne nouvelle, mais la décision n’aura pas fait sauter de joie, dans un contexte lourd. Alors que les hôpitaux sont saturés, les hôtels sont réquisitionnés pour accueillir les malades dont l’état ne nécessite pas un passage en unité Covid, mais qui méritent une surveillance.

Les personnes à l’isolement après un retour au pays sont donc envoyées chez elles pour finir leur quarantaine. Le sas sanitaire à l'hôtel, après avoir protégé la Nouvelle-Calédonie de l’entrée du virus durant 18 mois, n’a plus de raison d’être, et prend fin à ce moment.

 

  • 13 septembre : un confinement plus strict

Alors que 300 nouveaux cas sont confirmés en 24 heures, le bilan explose et pousse le gouvernement à durcir le confinement. La liste des commerces autorisés à accueillir du public est restreinte. Magasins d’informatique, de télécommunication, d’équipement automobile et autre tabac-presse ferment leurs portes, ou se mettent à la vente à emporter.

 

  • 14 septembre : l’instauration d’un couvre-feu

Après une semaine de confinement, les autorités estiment que le dispositif n’est toujours pas suffisant. Les cas positifs s’entassent et les hôpitaux débordent. Un nouveau tour de vis dans le protocole sanitaire est décidé par le gouvernement et le haut-commissariat avec la mise en place d’un couvre-feu, de 21 heures à 5 heures.

 

  • 17 septembre : le confinement prolongé

Avec près de 3 000 cas positifs en une dizaine de jours et 14 morts, le gouvernement prend la décision de prolonger de deux semaines le confinement. "Il ne faut pas relâcher nos efforts [...] pour recouvrir progressivement une vie sociale qui permettrait à la Calédonie de se relancer à partir du 4 octobre", déclare à l’époque le président Louis Mapou. "Ce combat, c'est le combat pour la vie. Il demande beaucoup de sacrifices."

Des sacrifices qui vont durer encore un peu plus. Le 1er octobre, alors que le nombre de cas journaliers baisse, mais que la pression sur les hôpitaux continue, le confinement est prolongé à nouveau de deux semaines. Mais avec la possibilité d’un assouplissement au 11 octobre, en fonction de l’évolution de la situation.

Ce combat, c'est le combat pour la vie. Il demande beaucoup de sacrifices.

Louis Mapou, président
du gouvernement

 

  • 20 septembre : le vaccin obligatoire pour arriver en Nouvelle-Calédonie

Après le vote du Congrès sur l’obligation vaccinale en Nouvelle-Calédonie, c’est l’Etat qui complète le dispositif ,avec un décret qui oblige tous les voyageurs à destination de la Tontouta d’apporter la preuve d’une couverture vaccinale. Sur place, la loi se précise avec l’annonce de la liste des professions concernées par l’obligation vaccinale au 31 octobre. Il s’agit du monde médical, du secteur des transports, de l’aéroportuaire ou des médias. Le reste de la population a jusqu’au 31 décembre pour se mettre en règle avant une amende de 175 000 francs.

 

  • 21 septembre : l’arrivée des premiers renforts

Une bouffée d’oxygène pour les équipes médicales locales. Demandée par le gouvernement, acceptée par l’État, de l’aide arrive avec près de 70 bénévoles de la solidarité nationale. Ils seront rejoints quelques jours plus tard par 109 membres de la réserve sanitaire nationale. Médecins, aides-soignants, infirmiers, laborantin, ils sont déployés dans les unités Covid, les centres médico-sociaux et les hospitels, dans le Grand Nouméa, en Brousse et dans les îles.

 

  • 22 septembre : Le coup de gueule de Vaimu'a Muliava

Alors que les centres de vaccination connaissent une baisse de fréquentation, mais que le nombre de décès et d'hospitalisations ne cesse de grimper, Vaimu'a Muliava, membre du gouvernement, livre un vibrant plaidoyer en faveur de la vaccination, lors du point sanitaire quotidien. "Le dix-septième gouvernement demande à chacun d’entre vous, mon pays, notre pays, de faire notre part du travail : allons nous vacciner ! Allons prêter main forte au médecin qui s'essouffle, à l'infirmière qui ne dort plus, à l'aide-soignante qui est fatiguée, qui soigne la personne le matin et cinq heures plus tard lui dit au revoir. Ce n'est pas normal !"

Pt presse gouv. 22/09 - Intervention de Vaïmu'a Muliava

 

  • 25 septembre : la manifestation anti-vax

Alors que la population subit un confirment strict, quelques milliers de personnes se réunissent à Nouméa contre la vaccination, l’obligation vaccinale ou le passe sanitaire. Un attelage hétéroclite de personnes au sein d'une manifestation autorisée par le haut-commissariat. Pour Patrice Faure, il n’y a alors pas de base légale pour un refus. Sur place, le port du masque est respecté, mais pas la distanciation physique. Un point utilisé par le haut-commissaire pour interdire la même manifestation une semaine plus tard.

 

  • 28 septembre : la barre des 100 morts dépassée

C’est une barre symbolique qui est atteinte le 28 septembre avec l’annonce de sept nouveaux morts. Le total dépasse désormais les cent décès en trois semaines de crise sanitaire. La population, elle, a du mal à pleurer ses défunts au milieux des règles très strictes qui encadrent les funérailles. Pas de veillée et seulement dix personnes autorisées aux enterrements. À Nouméa, la morgue est débordée. 

©nouvellecaledonie

 

  • 4 octobre : le retour à l’école annoncé

Premier assouplissement attendu dans un confinement qui dure, il concerne les plus jeunes des Calédoniens. Un calendrier de reprise scolaire est annoncé par le gouvernement. Il prévoit un retour à l’école dès le mardi 12 octobre, d’abord dans les collèges et lycées. Pour le primaire, le rendez-vous est pris dès le 18 octobre.