Dans le Pacifique, l’Australie veut se "ré-engager" face aux ambitions de la Chine

Carte de l'Océanie
L'Australie et la Chine poursuivent leur lutte d’influence dans les îles d’Océanie. Le nouveau Premier ministre australien, Anthony Albanese, entend reprendre la main.

Les nations du Pacifique ont accueilli "très positivement" le "ré-engagement" de Canberra dans la région, a affirmé le nouveau Premier ministre australien, au moment où Pékin mène une offensive de charme auprès de ces pays.
Cette déclaration d'Anthony Albanese, diffusée dimanche sur Sky News, intervient au moment où le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi est aux îles Fidji pour rencontrer le dirigeant de cet archipel et des ministres des Affaires étrangères du Pacifique.

Un accord qui inquiète

Wang Yi est arrivé jeudi dans la région afin de discuter d'un vaste accord et d'un plan quinquennal destinés à renforcer la coopération en matière économique et de sécurité avec ces nations.
Ces projets, qui ont fuité et dont l'AFP a obtenu une copie, ont été présentés à une dizaine de nations du Pacifique. Ils suscitent l'inquiétude du camp occidental, et tout particulièrement des Etats-Unis et de l'Australie, qui redoutent que Pékin étende son influence dans la région, sur un plan économique et sécuritaire.

Anthony Albanese veut reprendre la main

Anthony Albanese a reproché au précédent gouvernement australien d'avoir échoué dans la région, notamment pour son manque d'engagement et pour avoir réduit ses aides.
"Pour nos voisins du Pacifique, la question du changement climatique est une problème de sécurité nationale", a-t-il dit.
Il a souligné que son gouvernement entendait s'engager davantage en matière de lutte contre le changement climatique mais également accroître son aide et présenter un plan pour créer une école de formation à la défense dans le Pacifique.
Durant la récente campagne électorale pour les législatives, le parti travailliste de Anthony Albanese avait précisé que cette école comprendrait des forces de Papouasie-Nouvelle-Guinée, des Fidji, des Tonga, du Timor Oriental, du Vanuatu et des Îles Salomon.
Cela a été accueilli "très positivement", selon lui.

La tournée chinoise dans le Pacifique

L'Australie et la Chine sont engagées dans une intense lutte d'influence dans le Pacifique.
La signature en avril par Pékin d'un pacte de sécurité avec les îles Salomon a suscité un choc en Australie qui y voit un moyen pour Pékin d'installer une présence militaire dans la région.
Le ministre chinois a rencontré dimanche le secrétaire général du Forum des îles du Pacifique, Henry Puna pour qui la reprise économique après la pandémie de Covid et une "action urgente et ambitieuse en matière de changement climatique" doivent être au centre des discussions.
"Nous saluons les engagements de la Chine en matière de changement climatique", a déclaré Henry Puna.
"La Chine souhaite davantage de coopération tripartite avec d'autres pays, en particulier des pays qui ont traditionnellement une influence dans la région", a déclaré pour sa part Wang Yi, lors de cette rencontre.
"C'est un voyage de paix, d'amitié et de coopération", a-t-il affirmé, selon un communiqué diffusé par le ministère chinois des Affaires étrangères.
Dans le cadre de sa tournée dans le Pacifique, Wang Yi s'est rendu aux Kiribati, où il a signé dix protocoles d'accord portant sur le changement climatique, la coopération économique et d'autres questions mais aucun en matière de sécurité.
Il s'est également rendu aux îles Samoa, où il a conclu samedi un accord bilatéral en vue d'une "plus grande collaboration".
Dans le cadre de cette tournée, il doit également se rendre aux Tonga, au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.