"Je demande au président de la province Nord de reconsidérer sa position afin de permettre ces exportations" de minerai brut, écrit le député Nicolas Metzdorf dans un communiqué de presse publié ce jeudi après-midi. Pour lui, "le rapport de l’inspection générale des finances est clair et indique que l’augmentation de l’exportation de minerai brut est indispensable. (...) Cela nécessite de revoir la doctrine nickel et d'autoriser l’export de minerai brut à partir des réserves géographiques et d'augmenter les tonnages à l’export. On ne saurait pour des raisons dogmatiques laisser plus longtemps les salariés et sous traitants du massif de Poum dans la difficulté", poursuit-il. Réagissant à la fermeture du site SLN de Poum et aux propos du président de la province Nord, Paul Néaoutyine.
Je ne suis pas d'accord pour que l'Etat se réapproprie, à ses desseins, une compétence déjà transférée et que les élus calédoniens en profitent pour détricoter le code minier.
Paul Néaoutyine, président de la province Nord
Ce dernier "reste opposé à l'exportation de minerai brut, et a fortiori de la part des métallurgistes, ici la SLN s'agissant de Poum". "Ce n'est pas le rapport de l'IGF ni les déclarations du président de la République qui changeront les choses", insiste-t-il dans son communiqué. Taclant "(s)es collègues élus loyalistes, siégeant au Congrès, qui se sont réjouis des déclarations du Président Macron." Aux yeux du président de la province Nord, membre du Palika, "ce n'est pas à la doctrine nickel à laquelle a fait allusion le président de la République mais au code minier, le code minier de la Nouvelle-Calédonie adopté à l'unanimité par le Congrès en 2009 et qui encadre les exportations de minerais bruts." Code dont il refuse le détricotage.
La doctrine nickel
Pour rappel, la doctrine nickel édictée en 2015 a trois objectifs. Maîtriser la ressource. Arrêter l'exportation de minerai brut, sauf vers les usines calédoniennes offshore, pour le transformer au maximum localement. Et parvenir à une participation calédonienne majoritaire dans le capital de la SLN.
Dans son discours place des Cocotiers, le 26 juillet, Emmanuel Macron a bien évoqué la doctrine nickel : "Pour être compétitif, il faut bouger la doctrine nickel parce que s’il y a zéro export, il y a peu de chances d'être compétitif. Et il faut un peu bouger les équilibres de production." En les orientant vers le marché des batteries, a ensuite développé l'inspection générale des finances dans son rapport.
Une solution pourrait être de lever l’interdiction d’exporter le minerai brut situé en réserve géographique métallurgique.
Rapport de l'inspection générale des finances
Cette dernière évoque "une révision du cadre juridique du contrôle des exportations de minerai brut". Elle propose bien "de lever l’interdiction d’exporter le minerai brut situé en réserve géographique métallurgique et de remplacer le régime d’autorisation d’exportation par un régime de déclaration" mais à deux conditions, destinées à protéger le marché local de transformation. Il s'agit "d'une solution" possible, précisent par ailleurs les experts.