La direction de la SLN décrit six mois d'échanges "argumentés avec la Direction de l'industrie, des mines et de l'énergie de la Nouvelle-Calédonie". Ils n'ont "pas permis la délivrance des autorisations d'exploitation nécessaires à la poursuite des activités minières sur le site minier de Poum", annonce l'entreprise dans un communiqué de presse publié ce jeudi après-midi.
Conséquence : réduite depuis mars, l'activité d'extraction cessera le 14 août. Neuf emplois seront maintenus pour assurer la mise en sécurité du site et la mise en conformité réglementaire environnementale. Les 86 autres salariés seront placés en congés rémunérés pour trois mois, le temps, notamment, de rechercher des solutions de reclassement sur les sites de la SLN ou ailleurs.
Un accompagnement "au-delà des obligations légales"
"La SLN mettra en œuvre des mesures sociales très favorables, au-delà de ses obligations légales. Le plan d'accompagnement social prévoit en particulier un congé de reclassement allant jusqu'à 6 mois, avec maintien de la rémunération à hauteur de 75% du salaire, un accompagnement personnalisé pour le retour à l'emploi, une aide à la reconversion, à la formation ou à la création d'entreprise." La direction, qui a rencontré l'ensemble des salariés, promet également des aides à la mobilité dans le cadre du reclassement.
Elle indique par ailleurs poursuivre les rencontres avec les sous-traitants du site minier de Poum dont l'activité s'est, de fait, elle aussi arrêtée.
Je reste opposé à l'exportation de minerai brut, et a fortiori de la part des métallurgistes, ici la SLN s'agissant de Poum.
Paul Néaoutyine, président de la province Nord
Quelques minutes avant la SLN, le président de la province Nord, Paul Néaoutyine, envoyait lui aussi un communiqué de presse. En réaction aux affrontements survenus le 3 août à l'entrée des hauts-fourneaux de Doniambo. Des salariés et sous-traitants de la Société de navigation et roulage de Poum (Sonarep) étaient descendus à Nouméa pour demander à la SLN une promesse de maintien de l'activité dans le Nord. Derrière, il était question des autorisations d'exploitation. Celles que le SLN regrette de ne pas avoir obtenues de la province Nord.
Paul Néaoutyine "assume". Il reste "opposé à l'exportation de minerai brut, et a fortiori de la part des métallurgistes, ici la SLN s'agissant de Poum".
"La SLN a elle-même contribué à ce drame"
Il réaffirme que la SLN, "avec l'appui de la Sonarep et de la commune de Poum, a décidé seule de déployer dès 2019, son nouveau modèle d'exploitation et ouvert des chantiers sur le massif de Poum sachant pertinemment qu'elle ne disposait pas de toutes les autorisations administratives requises". Il évoque l'exportation de 2,6 millions de tonnes de minerai humide entre avril 2019 et décembre 2022. Pour lui, la SLN "a elle-même contribué à ce drame en s'abstenant de s'acquitter de ses obligations réglementaires, notamment entre 2020 et 2021".
Il annonce avoir convoqué le comité local d'information de Poum, "ce afin de bien remettre les choses et chacun à sa place". Des centaines d'emplois sont en jeu. Et avec eux, l'équilibre des comptes sociaux, déjà dans le rouge.