Que représente le succès calédonien cette année ?
C'est une satisfaction pour toute l'équipe de Nouvelle-Calédonie. Et aussi une satisfaction pour le comité territorial olympique et sportif (CTOS) parce qu'on avait, depuis trois ans, mis de nombreux critères en place. Nous avons été exigeants et cela a été payant, avec un nombre de médailles extrêmement important pour cette équipe de Nouvelle-Calédonie.
À partir de quand avez-vous compris que la Calédonie terminerait ces Jeux en tête du classement des médailles ?
C'est vrai qu’à la fin de la première semaine, quand on arrive à 55 médailles d'or, on se dit, un peu comme à Samoa y a quatre ans, qu’on est vraiment bien partis. Après, la première semaine, c’est le moment où on a des disciplines qui sont extrêmement pourvoyeuses de médailles. On s’est dit qu’il fallait que ça serve de dynamique. C’est ce qu’il s’est passé, même si, sur l'ensemble, on récupère environ les deux tiers des médailles d'or la première semaine.
Comment expliquer un tel écart avec les autres nations ? Certains pays comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée ou Fidji ont semblé moins performants cette année. Est-ce un des facteurs de la réussite calédonienne ?
C'est vrai qu’habituellement, la Papouasie et Fidji sont toujours dans les premiers. Et ce sont des solides adversaires au tableau des médailles. Mais désormais, il y a une redistribution des cartes avec l'Australie qui est présente dans beaucoup de disciplines. À l’inverse, certains pays confirment leurs performances des Jeux de 2019. Je pense notamment à Samoa qui prend maintenant de plus en plus sa place et dans beaucoup de disciplines différentes.
Certaines disciplines, comme le triathlon ou le tennis de table, ont montré un manque de renouvellement. Faut-il s’en inquiéter pour les prochains Jeux, en 2027 ?
On a des disciplines où les athlètes sont de la génération précédente. Pour certaines, il va falloir créer une dynamique pour attirer les jeunes et pour qu'on puisse ensuite arriver à performer.
Un premier bilan avec Mathieu Ruiz Barraud :
Cela passe par quoi concrètement ce renouvellement, dans certaines disciplines ?
Depuis la fin de la première semaine, l'équipe qui est chargée de la performance au sein du CTOS a déjà fait un débriefing avec l’ensemble des entraîneurs. Ce sont des débriefings faits à chaud, une fois la compétition terminée. Ensuite, on va laisser un peu de temps aux encadrants, parce que tout le monde a beaucoup donné pendant les trois dernières années.
On dressera donc un bilan des Jeux à tête reposée. On fera comme après les Jeux de 2015 et de 2019. On va rencontrer chacune des ligues pour faire le point avec elles. L’objectif est de voir exactement quelles sont les recommandations qu'on peut donner et comment mettre en place un accompagnement pour améliorer la performance.
Les prochains Jeux auront lieu à Tahiti. Il faudra s’attendre à une forte concurrence locale pour les Cagous ?
Oui, parce qu’ils seront chez eux et donc ils ont déjà commencé à bien se préparer. On le voit déjà dans certaines disciplines où il y avait une lutte entre Tahiti et la Calédonie, ils sont vraiment au-dessus de nous. Donc c'est sans doute dans ces disciplines-là, qu'il faudra effectuer un travail de développement et de structuration. Il est clair que ces Jeux à Tahiti ne seront pas gagnés d'avance.
Il y a des disciplines, comme le badminton, où ils sont excellents, qui n’avaient pas été retenues aux Jeux cette année. Et à l’inverse, le karaté ne sera pas au programme dans quatre ans.
Donc le travail, ce sera de faire un premier point avec les disciplines qui sont au programme à Tahiti et de voir avec les ligues qu'est-ce qu'on peut faire et quel projet de performance elles peuvent mettre en place.