La Calédonie et le nickel 3/4 : le dossier Vale NC

Le nickel, de l’extraction à la transformation, ne cesse d’animer la vie de la Nouvelle-Calédonie. Cette semaine NC la 1ère vous propose une série de dossiers sur le « métal du diable » et ses acteurs calédoniens. Troisième volet : le dossier de Vale Nouvelle-Calédonie. 

En 2016, des rumeurs de fermeture de Vale NC couraient déjà avec un dernier exercice à 100 milliards de perte. Le nickel est alors au plus bas à moins de 9 000 dollars la tonne. Réduire les coûts et gagner en performance deviennent des leitmotivs. Mais cinq ans plus tard, le passif est de 328 milliards de francs : Vale jette l’éponge.

Entre 2015 et 2019, Vale a perdu 320 milliards. Aucun industriel ne peut soutenir ce type de perte. Ils auraient dû partir depuis cinq ans.

- Edouard Léoni, consultant en droit, finances publiques et nickel

 

Le NHC, marché de l’avenir

Pourtant le marché du NHC, l’alliage produit par Vale pour les batteries de voitures électriques représente l’avenir. « Pour ce marché, la consommation de nickel va augmenter de 120 000 tonnes en 2019 à 1,2 million de tonnes en 2040 », affirme Edouard Léoni. 

Doctrine nickel

La stratégie est certes prometteuse mais la reprise de l’usine fait débat et devient rapidement politique. La doctrine nickel des partis indépendantistes s’est invitée dans les négociations et le consortium Sofinor - Koréa Zinc fait face au montage Prony Ressources - Trafigura. 

Guerre du nickel

Aux avant-postes de la revendication, le comité Usine du Sud = Usine Pays impose un bras de fer. La guerre du nickel descend dans la rue. Pour Dominique Nacci, ancien directeur des relations publiques de la SMSP, « on s’inscrit dans une politique qui oblige la province Nord à pouvoir s’accaparer d’autres ressources minières ou à monter d’autres projets. C’est une véritable fuite en avant. » 

Des milliards et 3 000 emplois

Le projet Prony Ressources - Trafigura est la cible des opposants malgré une large ouverture de l’actionnariat à la Nouvelle-Calédonie. Des milliards sont en jeu ainsi que 3 000 emplois mais le dossier de la reprise de Vale NC échappe totalement à la raison industrielle. 

Le sujet concerne d’abord de l’ingénierie et pas de la politique. Il nous faut un industriel. 

- Edourard Léoni

 

Quel industriel ? 

La participation d’un industriel au montage proposé par le consortium Prony Ressources peut-il être un élément de négociation ? Koréa Zinc, hydro-métallurgiste choisi par les indépendantistes, pourrait-il revenir dans le jeu ? Quid de Trafigura présenté comme un épouvantail ? Autant d’interrogations qui inquiètent jusqu’aux dirigeants de Vale...

Retrouvez le dossier complet de Bernard Lassauce, Laura Shintu, Ondine Moyatéa et Hélène Grimault :