Barrière anti-requins à la baie des Citrons : pour ou contre, les avis sont partagés

Réactions d'habitants alors qu'un filet anti-requins est en train d'être installée à la baie des Citrons.
Avec un peu de retard, les travaux sont en cours à Nouméa, baie des Citrons, pour poser un filet anti-requins. Il fera 758 mètres de long et 280 mètres de large. Il doit délimiter au total un plan d’eau de 10 hectares protégés pour la baignade. Un projet qui divise, même au sein de la population.

Les bruits des travaux vont faire partie du paysage pendant plusieurs semaines, à la baie des Citrons. Le temps de la pose du filet anti-requins, 758 mètres de longs, et 280 mètres de large, pour 10 hectares d’espace de baignade encadrés.

Un dispositif qui rassure certains baigneurs. "Ça protégera des requins toute la population calédonienne et les touristes en été et ça permet de nager assez loin, qu'il y ait de la place pour tout le monde", estime ce nageur. "C'est une bonne chose pour nous, les habitués de la mer chaque matin. Par contre les effets secondaires, on n'en sait rien encore. On attend le jour J pour constater, tester et voir par la suite ce que ça va donner", modère cette femme.

92 millions de francs

Coût total du projet, 92 millions de francs CFP. Dont 61 millions financés par l’Etat. Une initiative qui divise. Même au sein des habitués de la zone. "Ça me laisse rêveur, est-ce que ça va être efficace ? On verra. Les requins, ils sont chez eux, c'est nous les envahisseurs."

Quels effets sur la faune ?

Les "Mamies" de la baie des Citrons, qui étudient sa biodiversité, sont contre le projet dans sa forme actuelle. Elles regrettent de ne pas avoir été entendues par la mairie.  

De son côté, EPLP assure que le commissaire enquêteur saisi, a émis un avis défavorable au projet. Assurant que les "effets permanents sur la faune sont peu décrits et difficilement mesurables".

À lire aussi >>> VIDÉO. A quoi ressemble le premier filet anti-requins en Nouvelle-Calédonie ?

Gérard Léger vient souvent nager avec son masque et son tuba pour observer les fonds marins. Il s'inquiète des conséquences. J’aimerais autant qu’il n’y ait pas de filet. Ça fait quinze ans que je viens me baigner ici et je n’ai jamais eu de soucis. C'est très joli, il y a une faune magnifique, tous les poissons de Nouvelle-Calédonie se trouvent ici. Je crains que ce soit moins intéressant avec la barrière. 

Ils vont grandir avec ça. Avec l’idée qu’aller à la mer, c’est se mettre en danger.

Hélène Waengene

Un premier filet temporaire a été posé. Il délimite une petite zone de baignade. La barrière “nous donnera plus de surface pour se baigner mais ça ne change rien, c’est toujours anxiogène”, constate Hélène Waengene, venue avec ses enfants. Elle pense à eux. "C’est dommage, ils vont grandir avec ça. Avec l’idée qu’aller à la mer, c’est se mettre en danger. 

Du positif mais...

S’il n’y a pas d’autres solutions, que ça permet de profiter du lagon et de la baignade, je pense que c’est plutôt une bonne chose”, estime de son côté Anita Belières. "C’est positif pour le tourisme, les commerçants, l’économie”, ajoute Julie. Mais son avis est partagé. Elle craint pour “les animaux marins, la biodiversité.” Ainsi que pour les finances de la maire. “Ça a un énorme coût pour la ville. Est-ce qu’en cas de problème ce sera réparé ? Y aura-t-il les fonds pour le faire ?

Le reportage vidéo de Natacha Lassauce-Cognard et Luigi Wahmereugo-Palmieri :

©nouvellecaledonie

Deux barrières vont également être installées à l'Anse-Vata. Pour Sonia Lagarde, maire, c’est le seul moyen de sécuriser la baignade et une partie des activités nautiques après les trois attaques survenues au niveau du château Royal, les 29 janvier, 4 février et 19 février 2023. La dernière a été mortelleLa baignade est depuis interdite sur l’ensemble des plages de Nouméa, ainsi qu’à l’île aux Canards et à l’îlot Maître.