Le 17e gouvernement échoue à nouveau à élire son président

Une élection sans les trois membres UNI.

Convoqués par le haut-commissaire, mercredi, les membres du 17e gouvernement n'ont pas réussi à désigner leur président. Un quatrième échec faute d'accord entre les indépendantistes. L'élection s'est déroulée en l'absence des trois membres du groupe UNI. 

Et de quatre. Les membres du gouvernement collégial convoqués mercredi 12 mai n'ont pas réussi à élire de président. Trois sièges ont été laissés vides ce matin. Les membres du groupe UNI, Louis Mapou, Yannick Slamet et Adolphe Digoué, ne se sont pas présentés à la convocation du haut-commissaire, s'en expliquant après coup : 


Une absence commentée sur Facebook par Christopher Gygès : l'élu Avenir en confiance écrit que "l'UNI a boycotté la séance".

Dans le détail, Samuel Hnepeune, pour le groupe UC-FLNKS et Nationalistes avec l’Eveil océanien, a obtenu trois voix. Et le président sortant, Thierry Santa, les quatre voix des membres de l'Avenir en confiance mais sans atteindre la majorité nécessaire, soit six voix. Joseph Manauté, membre Calédonie Ensemble, s'est une nouvelle fois abstenu. C'est donc l'exécutif sortant qui continue d'assurer les affaires courantes.

Une impasse institutionnelle qui fait réagir

Pour Yoann Lecourieux, de l'Avenir en confiance, "il est maintenant nécessaire d'arrêter cette mascarade". 

Sans surprise, Gilbert Tyuienon, 1er vice-président de l'Union calédonienne et membre du 17e gouvernement, a annoncé ce matin sur notre antenne radio qu'aucun accord n'avait été trouvé entre le Palika, l'UC, le RDO et l'UPM. "Les discussions se poursuivent, laissons du temps au temps", a-t-il déclaré. Une impasse institutionnelle qui dure depuis maintenant trois mois mais Gilbert Tyuienon veut rassurer les Calédoniens : "le FLNKS prendra ses reponsabilités comme nous l'avons fait il y a quelques années lorsque les loyalistes n'arrivaient pas à s'entendre". 

Pour Laurent Prévost, le haut-commissaire de la République, il est désormais "difficile d'imaginer une nouvelle réunion du 17e gouvernement d'ici le départ pour Paris", pour le rendez-vous fixé par l'Etat du 25 mai au 3 juin.

 

Générations NC pointe "cent jours sans gouvernement"

Ce 12 mai, cela fait pile cent jours que l'exécutif a chuté. Selon Générations NC, "les indépendantistes (…) sont tout simplement incapables de prendre les rênes du gouvernement". Le parti évoquant dans le même communiqué l’assemblée de province Sud qui avait lieu juste à côté : "en votant contre le vœu d'un référendum binaire en 2021 - alors qu'ils ne laissent aucun espoir à un référendum de projet, [les indépendantistes] continuent d’enfoncer le pays dans une crise politique, économique et sociale qu'ils n'arrivent même pas à endiguer eux-mêmes."


 

L’Usoenc dénonce une situation "inadmissible" 

Dans un communiqué, l’Usoenc "déplore l’incapacité de nos dirigeants à élire un président pour ce dix-septième gouvernement". L’union syndicale estime que "cette situation est inadmissible de la part de nos élus car le pays se trouve actuellement dans une profonde crise économique et sociale". 
"Nous osons espérer que nos dirigeants éliront d’abord un président avant de se rendre en Métropole par décence pour leurs fonctions et pour les Calédoniens", écrit l’Usoenc en ajoutant : "Votre attitude aura des répercussions lors du vote du troisième référendum". 

 

Le communiqué officiel du gouvernement:


Et le reportage télé, de Martin Charmasson et Christian Favennec :