Grève des pilotes et fermeture d’aérodromes : les rotations d’Aircal perturbées

L'aérodrome de Wanaham, à Lifou, le lundi 14 février.
La rentrée scolaire en Nouvelle-Calédonie a essuyé une série de perturbations, dont plusieurs concernent la desserte aérienne intérieure : grève des pilotes à Aircal, et fermeture d'aérodromes.

Dans la série "les obstacles à la rentrée scolaire", il y a ces entraves au transport aérien domestique. Après les perturbations causées par le cyclone Dovi, en plus des effectifs souffrant de Covid-19, Air Calédonie subit depuis ce week-end une grève. Le mouvement a été déclenché par des pilotes UT CFE-CGC. Conséquence : plusieurs vols annulés dimanche, et dans leur totalité ce lundi.

Les pilotes grévistes évoquent un "usage détourné du chômage partiel"

"Les pilotes d’Air Calédonie sont au contact des usagers quotidiennement, assurant ainsi un service public", ont-ils fait savoir lundi matin dans un communiqué. "Ils regrettent que les usagers soient pris en otage du fait du rapport de force instauré par la direction." Et d’insister : "Le cœur de notre mouvement est l’usage détourné du chômage partiel envers le personnel de l’entreprise. Les pilotes sont force de proposition dans les négociations pour le plan de sauvegarde de l’entreprise."

"Irresponsable et scandaleux", pour la direction

Son PDG était l’invité du journal radio de midi sur NC la 1ère. Samuel Hnepeune n’a pas caché son exaspération. "Je considère que ce mouvement de la part des pilotes de la compagnie est juste irresponsable et totalement scandaleux. Il n’y a aucune raison qui justifie qu’il puisse y avoir un mouvement", a-t-il martelé. 

"Ça fait trois mois qu’on discute. Dix réunions qu’on organise. Et on est revenus quasiment exactement à la première proposition initiale de la direction", assure-t-il. "J’en appelle à la responsabilité de l’ensemble des partenaires sociaux pour venir autour de la table. On a un document à signer qui est quasiment prêt. Il y a certainement quelques ajustements. Mais est-ce que ça justifiait un tel mouvement dans une telle période et qui pénalise beaucoup de personnes ?"

Samuel Hnepeune interrogé par Stéphanie Chenais :

©nouvellecaledonie

S'ajoute le bras de fer tests et pass sanitaire

Ce n’est pas fini. Rappelons que l’aérodrome de Wanaham, à Lifou, est à nouveau fermé sur décision coutumière, jusqu’à nouvel ordre. Même dynamique annoncée à Maré, à partir de ce mardi, concernant l’aérodrome de La Roche. Ces décisions s’inscrivent dans un bras de fer entre coutumiers et gouvernement concernant la gratuité, ou pas, du dépistage anti-Covid et la question du pass sanitaire.

Dans ce contexte, la demande s’est rabattue sur la mer. Un voyage supplémentaire du Betico a été programmé à destination des Loyauté. Il aura lieu mercredi 16 février, dans les sens Nouméa-Maré-Lifou-Nouméa. Plus d’informations sur le site www.betico.nc ou dans les agences commerciales

Dans un communiqué publié ce lundi, le Rassemblement-LR estime que "la liberté de circuler [est] mise à mal par les chefs coutumiers". Son vice-président en charge des Loyauté, Martin Hamu, pose cette question : "Sur quelles bases légales les chefs coutumiers, fussent-ils grand chef, s’appuient-ils pour prendre des décisions complémentaires voire contraires à celles des pouvoirs publics (…) ?" En évoquant la "colère" dans la population et un "silence écrasant" des autorités.