La serpentine de Kouaoua a brûlé cette nuit

La serpentine de Kouaoua, image d'archives.
Le convoyeur de la SLN à Kouaoua a été encore détérioré par le feu, dans la nuit de lundi à mardi, sur une centaine de mètres. Mercredi dernier, déjà, deux incendies avaient été allumés.
Le convoyeur de la SLN qui transporte le minerai des montagnes de Kouaoua jusqu’au littoral a subi un énième incendie dans la nuit de lundi à mardi. Le feu a détruit une centaine de mètres du tapis, au niveau de la plaine. On apprend par la même occasion que deux autres ont été allumés sur la serpentine mercredi dernier, dans la même zone. Ils se sont déclarés très tôt le matin, et chacun a endommagé une trentaine de mètres du convoyeur. 
  

Encore en train d'être réparée

Ce qui ressemble à des actes de sabotage continue, donc, alors que les mécaniciens des installations fixes au sein de la SLN sont toujours en train de réparer les précédents dégâts. L’industriel espérait relancer l’activité de la serpentine début janvier. C’est peine perdue. Il déplore ce nouvel acte malveillant sur un «outil associé à la vie de la mine depuis soixante ans», et que l’on retrouve sur d’autres sites.
 
Personnels SLN de Kouaoua, le vendredi 23 novembre, à la reprise du travail.

Convoyeur contre camions

Le Nickel n’en finit pas de s’interroger sur les motifs de ces incendies à répétition, évoquant un lien possible avec des informations qui circuleraient sur internet au sujet de sa rentabilité. Sur les réseaux sociaux, certains avanceraient que l’utilisation de camions pour transporter le minerai serait plus économique. Information erronée, insiste la SLN, la serpentine permet de rendre économique la valorisation de minerai à basse teneur, et par conséquence, d’augmenter la durée de vie de la mine.
 

Une vingtaine de feux

Au centre minier de Kouaoua, l'activité a repris depuis le 23 novembre, après la longue coupure sur fond de blocage. Mais les employés et les sous-traitants sont éprouvés par ces exactions. Depuis juillet 2017, la serpentine a essuyé plus d'une vingtaine d'incendies, qui ont donné lieu à plusieurs interpellations et condamnation.
 
Vue sur mine à Kouaoua, 23 novembre 2018.
  

«Guérilla»

Le 22 novembre, la patronne d'Eramet, maison-mère de la SLN, a qualifié les dégradations infligées à l'outil industriel d'«actes totalement irresponsables», d'«attitude criminelle» et même de «guérilla» - une quinzaine d'engins miniers et la partie haute du convoyeur avaient alors subi des feux en une même nuit. Des grillages ont été installés par endroits. Une surveillance technique et humaine est en place, avec des rondes. Sans garantir la sécurité complète des onze kilomètres de serpentine.