Le convoyeur chargé de transporter le minerai depuis les sites miniers de la SLN jusqu’au littoral de Kououa a une nouvelle fois brûlé, sur environ 200 mètres, hier soir. Alors même que la serpentine ne fonctionne pas en ce moment, pour cause de centre fermé jusqu'à nouvel ordre.
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Encore une atteinte à «Serpentine», comme on l’appelle souvent. Le tapis roulant qui ondule sur quelque onze kilomètre entre la montagne et la mer a brûlé vers 21 heures, mercredi soir, à Kouaoua. L’incendie criminel, le onzième de l’année, a détruit environ 200 mètres. Un brasier dont les images filmées, forcément impressionnantes, se sont diffusées à grande vitesse.
Mais l’industriel dit s’inquiéter pour la survie de son activité. A plus long terme, les répercussions pourraient même peser sur la future centrale à gaz, dont le dimensionnement a été pensé pour répondre aux besoins énergétiques de l’usine.
A l'arrêt
Ce nouvel acte vient tendre un peu plus la situation à Kouaoua. Il intervient alors que le célèbre convoyeur de la SLN ne transporte pas de minerai. Et pour cause: depuis la mi-août, Le Nickel a fermé son centre minier dans cette commune. La société a invoqué pour cela des questions de sécurité, liées aux dégradations à répétition de la serpentine, et au mouvement de mécontentement soulevé par de jeunes habitants des tribus.Protestation
Rappelons qu'à partir du 6 août, les accès vers les mines Méa et Kiel ont été bloqués pour protester contre l'exploitation de nouveaux gisements. Un conflit qui reste d'actualité. Les mois précédents avaient été émaillés d'incidents: la serpentine a brûlé à plusieurs reprises, entraînant des courses contre la montre pour la réparer et des coûts importants. En juin, un homme de 31 ans a été condamné pour avoir causé l'un des incendies.Salariés redéployés
Depuis la fermeture du centre, le convoyeur a encore été incendié trois fois. A ce stade, la SLN a redéployé vers d'autres centres la majeure partie de ses salariés autrefois affectés à Kouaoua. Les autres ont été mis en congé, dans l’attente d’un éventuel chômage partiel. Cette fermeture affecte également les nombreux sous-traitants, mais aussi les commerces et services de la commune.Production fragilisée
Le conflit fragilise sérieusement la production de la SLN. Sans Kouaoua, l’usine perd un cinquième de son approvisionnement en minerai, qui plus est un minerai à la teneur particulière. Pour l’heure, la mise à l’arrêt d’un des fours de Doniambo n’est pas d’actualité, assure la société.Mais l’industriel dit s’inquiéter pour la survie de son activité. A plus long terme, les répercussions pourraient même peser sur la future centrale à gaz, dont le dimensionnement a été pensé pour répondre aux besoins énergétiques de l’usine.