Plus de 4 200 véhicules par jour à travers Saint-Louis. C'est la dernière estimation de circulation fournie par la gendarmerie, et elle date du vendredi 1er novembre. Des traversées en journée, puisqu'entre 18 heures et 6 heures du matin, le trafic motorisé reste impossible sur la RP1 dans ce tronçon d'à peine quatre kilomètres.
Les voitures reprennent la route
Au jeudi 24 octobre, c'est-à-dire huit jours avant, c'était environ 3 600 - sachant que les verrous de Saint-Michel et La Coulée étaient ouverts quatre heures de moins qu'aujourd'hui. Même si beaucoup de conducteurs ont sans doute été comptés deux fois (aller et retour), ces chiffres tendent à montrer que les automobilistes reprennent peu à peu la route. Malgré les contraintes et les appréhensions, ils trouvent un intérêt pratique à utiliser le seul axe qui dessert la partie Sud du Mont-Dore et Yaté. On le voit aussi à travers la réapparition de bouchons, ou parce que les parkings utilisés par les usagers des navettes maritimes se sont vidés.
Moins d'embarquements
Une partie des nombreux habitants qui étaient obligés d'aller au travail par la mer ont recommencé à passer par la voie terrestre. Les agents qui encadrent le système en sont témoins. Au plus fort des besoins, le nombre de passagers transportés a atteint 3 800 personnes. Mais depuis la réouverture progressive de la RP1 début octobre, en convoi de gendarmerie, la fréquentation baisse.
Encore de la demande et plusieurs prestataires
C'est le constat dressé au wharf des Dauphins par Jean-Philippe Chabal, agent provincial et référent du dispositif côté Vallon-Dore : "Aujourd’hui, on a 600 à 800 personnes par jour qui prennent les navettes", estime-t-il. La voilure a été réduite, mais le dispositif est maintenu par la province Sud. "Pour cette semaine, décrit le référent, on a une rotation avec le Mary D, une rotation avec le Coral palms et des rotations avec le MV boat. En parallèle, on a des renforts le matin, jusqu'à 8 heures, avec à peu près neuf taxi-boats, pour Boulari. Pour les scolaires et le personnel prioritaire."
Les réticents au volant
Au recensement de 2019, 60 % des Mondoriens qui avaient un emploi exerçaient sur une autre commune. Mais parmi les habitants qui doivent se déplacer loin pour gagner leur pain, beaucoup disent ne pas vouloir, ou ne plus vouloir, prendre le volant. Ces six derniers mois, et encore récemment, l'image déjà écornée de Saint-Louis a été gravement assombrie par les affrontements qui ont conduit à plusieurs décès, les incendies, les car-jackings, les caillassages… "Je préfère prendre le bateau", reconnaît cette habitante de la partie Sud. Je me sens plus en sécurité que de traverser sur la route."