Incinérateur de déchets dangereux à Numbo : les opposants interpellent les ministres

Des habitants de Ducos sont à nouveau mobilisés contre l'incinérateur de déchets dangereux, installé à Numbo.
Une vingtaine d'habitants de la presqu'île de Ducos sont mobilisés depuis 5 heures, ce samedi matin, au rond-point de Papeete. En ce week-end de visites ministérielles, ils espèrent une réaction de l’Etat sur un dossier qui les inquiète plus que jamais : l’incinérateur de déchets dangereux, dont l'activité a démarré à Numbo.

Pour le collectif des habitants de la presqu'île de Ducos, la décision de construire un incinérateur de déchets dangereux à Numbo a été prise "au détriment de la santé de la population”. Ils ont voulu le répéter aux ministres en visite sur le territoire.

Alors, ce samedi matin, ils se sont une fois de plus mobilisés. Au rond-point de Papeete, situé à quelques dizaines de mètres de la SLN. “Dans ce quartier, on ramasse déjà avec la SLN", dénonce Elia Sioné, membre du collectif.

L'activité a démarré

En 2022, 43 dépassements du seuil d'information et de recommandation au dioxyde de soufre ont été comptabilisés par Scal'Air, l’association de surveillance de la qualité de l’air agréée par le gouvernement. Quant à l’incinérateur, il doit traiter déchets hospitaliers, industriels et de laboratoire, aujourd’hui exportés. Son activité a démarré il y a maintenant plusieurs semaines. 

Le procédé choisi : une décontamination par stérilisation en cuve. "Dans un projet industriel, il n'y a pas de risque zéro de pollution. Mais ce que je peux garantir, c’est que ce dossier a été instruit selon les règles en matière d’autorisation d'Installations classées protection de l'environnement (ICPE)", assurait Philippe Blaise, vice-président de la province Sud, en mars 2022, lors des premières manifestations d'opposition.

Une première réunion du comité local d'information le 6 décembre

Quelques mois plus tard, en novembre, dans le but d'apaiser les tensions et les inquiétudes, un comité local d'information et de suivi était créé par la province. Composé d'habitants, d'associations, de représentants des pouvoirs publics, "il va se réunir pour la première fois le 6 décembre", annonce Philippe Blaise ce samedi. "On voulait pouvoir présenter les résultats des premières mesures d'émanation relevées par capteurs, vérifier si elles respectent les normes européennes", indique-t-il. "Pour cela, il fallait au moins trois mois de fonctionnement." Il a également été demandé à Promed, l'exploitant, d'organiser des visites de l'installation avant ce rendez-vous. 

On veut des contreparties, l'assurance de ne pas être empoisonné.

Elia Sioné, membre du collectif des habitants de Ducos

On veut des contreparties pour ne pas être empoisonné”, des assurances que toutes les précautions seront prises pour protéger au mieux les habitants, explique ce samedi Elia Sioné. Dans le projet validé en 2022 par les autorités, Promed ne prévoyait pas d’utiliser la meilleure technique disponible, celle qui permet de limiter au maximum les rejets, soulignait l’enquête publique. Qu'en est-il aujourd'hui ? Des réponses seront peut-être apportée ce 6 décembre. 

Demande de rencontre avec les représentants de l'Etat

Elia Sioné assure que lors d’une précédente visite ministérielle, les habitants avaient rencontré la délégation accompagnant Jean-François Carenco, alors ministre délégué chargé des Outre-mer. “Ils avaient dit qu’ils demanderaient des contreparties.” Des recommandations ont-elles été données ? Le promoteur les a-t-il prises en compte ?   

Les habitants aimeraient pouvoir poser toutes ces questions aux représentants de l’Etat au cours de leur séjour. Ils en ont fait la demande. Restée sans réponse à ce jour.