Du pain sur la planche. Alors que Louis Mapou a été élu président du 17e gouvernement de Nouvelle-Calédonie, jeudi 8 juillet, l’agenda de l'exécutif est déjà bien chargé. Entre la crise du Covid-19, l’équilibre budgétaire, le déficit de la Cafat, la réforme fiscale... Les dossiers brûlants s'accumulent sur le bureau de l'élu indépendantiste. Tour d'horizon.
La dette inquiétante du Ruamm
Parmi les urgences notables, on retrouve : la dette du Ruamm qui se conjugue en dizaines de milliards de francs CFP. La dernière aide, une subvention de l'État de 5 milliards, permettra tout juste de passer ce trimestre. Une "rustine" insuffisante pour palier au déficit.
Il faut déjà trouver 8 milliards pour finir l’année, mais il en faudra encore 14 pour le 1er janvier. Il est grand temps de faire des réformes de fond.
Un budget dans le rouge
Il en va de même du budget de la Nouvelle-Calédonie. En déficit chronique, sa mise sous tutelle n'a fait que reporter les décisions nécessaires à un retour à l’équilibre. Selon Calédonie ensemble, cela passerait par des réformes fiscales toujours longues à mettre en œuvre.
On a un budget arrêté par l’Etat, on a la capacité à modifier ce budget et à travailler sur l’augmentation des recettes. Parce que si nous n’avons pas d’augmentation de recettes pour sauver le Ruamm ou le budget de la Nouvelle-Calédonie, ce seront les Calédoniens qui en paieront le prix.
Des entreprises sans visibilité
Première victime de cette situation, le monde économique. Entre la réduction de 50% des investissements publics, les conséquences de la crise sanitaire et l’incertitude institutionnelle, les entreprises ont peu de perspectives.
Le BTP a vraiment besoin de visibilité, ce sont des investissements qui se font sur du moyen/long-terme.
"C’est un budget qui est voté avec deux fois moins d’investissement que l’année passée alors que les frais d’investissements sont maintenus. Cela nous alerte", explique Mimsy Daly, présidente du Medef NC.
Mais, selon le président de la CPME, Yann Lucien, il y a d'autres priorités. "On préférerait qu’ils commencent à payer leurs factures. C’est ce qui va relancer l'économie. Une entreprise qui a de la liquidité peut payer ses dettes, elle fera une économie circulaire, souligne-t-il. Dans ce sens, l’économie va circuler dans toutes les entreprises et maintenir l’emploi. Et donc donner du souffle."
Même si beaucoup ont le regard fixé sur le 3e référendum fixé au 12 décembre, certains dossiers apparaissent plus urgents.
Un reportage de Bernard Lassauce et Claude Lindor :