Une semaine et demi après le début du démontage, la tour des juges n'apparaît plus dans le paysage du village de Teahupoo. Un moment attendu par les habitants, qui se demandaient quand elle allait être démontée... Cette tour avait suscité la controverse, notamment au niveau de son impact sur l'environnement et plus encore, lorsqu'une barge transportant les officiels sur les lieux, avait brisé plusieurs morceaux de corail.
Cindy Otcenasek et son association Vai Ara o Teahupoo s'étaient levées contre la construction de cette tour. Une pétition contre la nouvelle tour avait obtenu plus de 250 000 signatures et le soutien de grands noms du surf. Finalement, la polémique devenue internationale, s'est éteinte petit à petit, notamment après la victoire de Vahine Fierro à la Shiseido Tahiti Pro en mai, puis celle de Kauli Vaast, devenu champion olympique devant les juges de cette tour, en août dernier.
30 millions Fcpf minimum pour le montage et le démontage
L'édifice a vu le jour dans une version plus petite, pour un coût total de 4,6 millions d'euros (soit plus de cinq cents millions de francs Pacifique), incluant les frais de montage et de démontage estimés à environ trente millions Fcfp.
Cette tour doit servir pour les compétitions annuelles de la World Surf League. "[Elle] pourra même être utilisée sur d'autres spots, dans l'eau, sur terre ou en montagne, mais il faudra des fondations. Les câbles ont été positionnés dans un coffret hermétique non visible, sous l'eau, et on les laisse en place", a confié James Cowan, directeur de l'IJSPF, l'Institut de la Jeunesse et des Sports de Polynésie française à l'AFP.
Moetai Brotherson envisageait même de l'utiliser pour les championnats à Taapuna ou Rangiroa. Mais il faudra débourser à chaque fois la somme de trente millions Fcfp pour le montage et le démontage.
Néanmoins, les autres organisations n'ont pas autant de moyens que Paris 2024... Ces frais fragilisent l'organisation de la Tahiti Pro, une étape majeure du circuit mondial de surf, qui ne peut être jugée depuis la plage. "La WSL ne voudra jamais payer ce prix-là" pour l'utiliser, livre Moana David, un surfeur réputé de Teahupo'o qui avait supervisé le montage de la tour, à l'AFP.
Sollicité par nos confrères, le ministère des Sports local n'a pas souhaité réagir.