Au lendemain de la deuxième mobilisation contre la réforme du Ruamm, et alors que de nombreux blocages sont en cours à Nouméa et en brousse, la Fédé dénonce "un sabotage politico-patronal". Pour son Secrétaire général, "plus de cinquante réunions ont eu lieu sur le projet de texte déposé par l’Eveil Océanien. Mais il n’y a eu aucune proposition de l’interpatronale au travers des groupes de travail. Les chambres consulaires ont quitté la table des discussions car elles souhaitaient adosser leur projet de réforme fiscale à celle du Ruamm, ce que nous avons refusé. Pour nous, il y a urgence à trouver une solution".
"Le texte est perfectible mais il a le mérite d’exister"
L’interpatronale, qui selon Steeves Teriitehau, "fait de la désinformation" préférant la voie politique. "Certains groupes politiques qui n’étaient pas dans les groupes de travail n’hésitent pas à dire aujourd’hui que les entreprises vont mourir. Or, l’échelonnement du taux unique de cotisation pour les travailleurs indépendants a été proposé par les organisations syndicales de salariés uniquement".
Pour la Fédé, favorable au projet de financement du Ruamm, même si "le texte est perfectible, il a le mérite d’exister car depuis 2012 rien n’a été fait. Aujourd’hui, l’Eveil océanien a le courage de le faire. Il faut donc saisir cette opportunité pour sauver le Ruamm". Des amendements, selon lui, pourraient être envisagés. "Nous sommes prêts à se remettre autour de la table mais le texte ne doit pas être retiré".
A quand la revalorisation du point d’indice ?
Interrogé sur la revendication de l’intersyndicale au sujet de la revalorisation du point d’indice dans la fonction publique, Steeves Teriitehau indique que le gouvernement n’a toujours pas formalisé par écrit sa proposition. Celle d’augmenter le point d’indice de 1% à compter du mois de juillet à conditions. Le gouvernement envisage entre autres une réduction de la masse salariale, "c’est déjà le cas depuis trois pour l’ensemble des collectivités. Nous sommes donc prêts à discuter" explique-t-il. En revanche, pour la mise en place du jour de carence, l’intersyndicale déplore que "ce dispositif soit entré dans le débat dans un contexte d’inflation. C’est inconcevable et intolérable". Steeves Teriitehau qui n’exclut pas une nouvelle mobilisation dans les prochains jours, face "au mutisme et au manque de considération du gouvernement". L'intersyndicale doit se réunir ce vendredi.
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