Une trentaine de personnes sont sorties de quatorzaine stricte ce mercredi 22 avril. Tests de dépistage du coronavirus, angoisse de l'attente du résultat et retour à la "vie normale"... Marie Daoudal, journaliste à SPM la 1ère raconte les derniers jours d'une expérience peu banale.
J’ai laissé ma valise ouverte jusqu’au dernier moment. On ne sait jamais, je pourrais être obligée de rester plus longtemps à l’hôtel Robert, où je passe ma quatorzaine. Les résultats du test pourraient revenir positifs. Ou m’être transmis plus tard que prévu.
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Ces deux derniers jours, j’ai vécu dans l’incertitude. Lundi 20 avril, j’ai en effet subi un test de dépistage de la Covid-19. Cet examen médical est obligatoire pour presque tous les nouveaux arrivants à Saint-Pierre et Miquelon. Il est administré après une période de quatorzaine stricte, elle aussi requise pour tous les voyageurs qui débarquent dans l’archipel. Seules les personnes dont les résultats sont négatifs ont ensuite le droit de sortir et de se confiner normalement.
Pour moi, tout s’est bien passé. J’ai été prévenue à l’avance par l’administration territoriale de santé (ATS) que je me devais me rendre à l’hôpital lundi, munie du masque que l'on m'avait fourni à mon arrivée, de mes papiers d’identité et d’une attestation dérogatoire de déplacement.
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Le secrétariat médical du centre hospitalier m’a ensuite appelée plusieurs fois pendant le week-end : "Tenez-vous prête à 9 h 30. Comme vous n’êtes pas véhiculée, quelqu’un de la mairie viendra vous chercher à l’hôtel Robert." "Bonjour, votre test ne se tiendra pas à 9 h 30, mais à 9 h." "Ne tenez pas compte de ce qui vous a été dit précédemment, ce sera 8 h 30." Une trentaine de personnes devaient être testées le même jour et leur venue devait être aussi échelonnée que possible.
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À 8 h 30, je suis sortie de l’hôtel et le véhicule de la mairie était bien là. "Attendez avant d’entrer dans la voiture", m’a prévenu l’agent chargé de m’emmener à l’hôpital. "Je vais vous ouvrir la portière, il faut que vous touchiez le moins de choses possibles." Il est allé chercher un autre occupant de l’hôtel, également en fin de quatorzaine, et nous nous sommes installés sur les sièges recouverts de bâches en plastique transparent. Nous avions tous trois le visage protégé par un masque.
Arrivés devant l’hôpital, une dame équipée d’un masque, de gants, de lunettes de protection et d’une charlotte nous a accueillis. L’agent de la mairie a ouvert la portière de la voiture et elle a procédé à l’examen (un test PCR) sans que nous ne sortions de la voiture. Cela a été rapide : une sorte de long coton-tige - un écouvillon, pour reprendre le terme médical - nous a été profondément enfoncé dans chaque narine, avant d’être soigneusement rangé dans un tube de plastique. L’homme qui a subi le test juste après moi a toussé. Ce n’était pas douloureux, mais très désagréable.
Nous sommes repartis aussitôt à l’hôtel. Sur le chemin, j’ai pu admirer – enfin ! – les petites maisons colorées de Saint-Pierre, les bateaux rangés sur la côte enneigée et la mer. "On aura les résultats quand ?" a demandé mon compagnon de test à notre chauffeur. "Il faut généralement attendre entre 24 et 48 heures, le temps qu’on envoie les échantillons à Halifax" a répondu ce dernier. "En principe, ce sera mercredi. Vous arrivez au bout."
De retour dans ma chambre, un collègue et ami m’a envoyé un message pour savoir si tout s'était bien déroulé. J’ai passé les jours suivants à attendre avec impatience ma sortie de quatorzaine.
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Le mercredi matin, j’ai finalement reçu un coup de téléphone de l’ATS. Je pensais qu’ils allaient me donner les résultats du test. Grosse déception. "Nous ne les avons pas encore, mais nous vous préviendrons dès que nous les recevrons de l’hôpital. Vous devrez ensuite attendre la notification de votre sortie de quatorzaine. On vous l’enverra par mail." Mon interlocuteur m’a assuré qu’il me préviendrait le plus rapidement possible. "Vous allez bientôt pouvoir visiter l’archipel."
À 15 h, j’ai aperçu des gens sur le balcon qui sortaient avec de grosses valises. J'ai vérifié mes mails : rien. J'ai commencé à angoisser : et si j’avais le virus ? Je ne toussais pas, n’avais pas de fièvre, de nausée ou de maux de tête. Mais cela ne veut rien dire. Le seul cas avéré de Covid-19 dans l’archipel est asymptomatique, ce qui signifie que la personne atteinte du virus ne présente aucun symptôme de la maladie.
La réception de l’hôtel a alors appelé ma chambre. "Vous n’êtes pas partie ? L’ATS m’a contactée, il n’y a que des tests négatifs." Soulagement. Ma boîte mail avait fait des siennes, j'étais bien autorisée à sortir. L'ATS continuera seulement à prendre de mes nouvelles tous les deux jours par téléphone jusqu'à mon 29ème jour dans l'archipel. J'ai enfin pu fermer ma valise et découvrir les joies du confinement "classique" à Saint-Pierre et Miquelon.
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Ces deux derniers jours, j’ai vécu dans l’incertitude. Lundi 20 avril, j’ai en effet subi un test de dépistage de la Covid-19. Cet examen médical est obligatoire pour presque tous les nouveaux arrivants à Saint-Pierre et Miquelon. Il est administré après une période de quatorzaine stricte, elle aussi requise pour tous les voyageurs qui débarquent dans l’archipel. Seules les personnes dont les résultats sont négatifs ont ensuite le droit de sortir et de se confiner normalement.
Un examen médical dans la voiture
Pour moi, tout s’est bien passé. J’ai été prévenue à l’avance par l’administration territoriale de santé (ATS) que je me devais me rendre à l’hôpital lundi, munie du masque que l'on m'avait fourni à mon arrivée, de mes papiers d’identité et d’une attestation dérogatoire de déplacement.
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Le secrétariat médical du centre hospitalier m’a ensuite appelée plusieurs fois pendant le week-end : "Tenez-vous prête à 9 h 30. Comme vous n’êtes pas véhiculée, quelqu’un de la mairie viendra vous chercher à l’hôtel Robert." "Bonjour, votre test ne se tiendra pas à 9 h 30, mais à 9 h." "Ne tenez pas compte de ce qui vous a été dit précédemment, ce sera 8 h 30." Une trentaine de personnes devaient être testées le même jour et leur venue devait être aussi échelonnée que possible.
À lire aussi > La ministre Annick Girardin favorable à un déconfinement "organisé" à Saint-Pierre et Miquelon
À 8 h 30, je suis sortie de l’hôtel et le véhicule de la mairie était bien là. "Attendez avant d’entrer dans la voiture", m’a prévenu l’agent chargé de m’emmener à l’hôpital. "Je vais vous ouvrir la portière, il faut que vous touchiez le moins de choses possibles." Il est allé chercher un autre occupant de l’hôtel, également en fin de quatorzaine, et nous nous sommes installés sur les sièges recouverts de bâches en plastique transparent. Nous avions tous trois le visage protégé par un masque.
Arrivés devant l’hôpital, une dame équipée d’un masque, de gants, de lunettes de protection et d’une charlotte nous a accueillis. L’agent de la mairie a ouvert la portière de la voiture et elle a procédé à l’examen (un test PCR) sans que nous ne sortions de la voiture. Cela a été rapide : une sorte de long coton-tige - un écouvillon, pour reprendre le terme médical - nous a été profondément enfoncé dans chaque narine, avant d’être soigneusement rangé dans un tube de plastique. L’homme qui a subi le test juste après moi a toussé. Ce n’était pas douloureux, mais très désagréable.
"Ces tests sont parfois douloureux. Dans mon cas, ils étaient juste très désagréables."
Fausse frayeur
Nous sommes repartis aussitôt à l’hôtel. Sur le chemin, j’ai pu admirer – enfin ! – les petites maisons colorées de Saint-Pierre, les bateaux rangés sur la côte enneigée et la mer. "On aura les résultats quand ?" a demandé mon compagnon de test à notre chauffeur. "Il faut généralement attendre entre 24 et 48 heures, le temps qu’on envoie les échantillons à Halifax" a répondu ce dernier. "En principe, ce sera mercredi. Vous arrivez au bout."
De retour dans ma chambre, un collègue et ami m’a envoyé un message pour savoir si tout s'était bien déroulé. J’ai passé les jours suivants à attendre avec impatience ma sortie de quatorzaine.
À lire aussi > "En quatorzaine stricte à l'hôtel, je vis à Saint-Pierre et Miquelon depuis neuf jours et je ne sais pas à quoi ressemble l'archipel"
Le mercredi matin, j’ai finalement reçu un coup de téléphone de l’ATS. Je pensais qu’ils allaient me donner les résultats du test. Grosse déception. "Nous ne les avons pas encore, mais nous vous préviendrons dès que nous les recevrons de l’hôpital. Vous devrez ensuite attendre la notification de votre sortie de quatorzaine. On vous l’enverra par mail." Mon interlocuteur m’a assuré qu’il me préviendrait le plus rapidement possible. "Vous allez bientôt pouvoir visiter l’archipel."
"J'ai eu une grosse frayeur : et si mes tests étaient positifs ?"
À 15 h, j’ai aperçu des gens sur le balcon qui sortaient avec de grosses valises. J'ai vérifié mes mails : rien. J'ai commencé à angoisser : et si j’avais le virus ? Je ne toussais pas, n’avais pas de fièvre, de nausée ou de maux de tête. Mais cela ne veut rien dire. Le seul cas avéré de Covid-19 dans l’archipel est asymptomatique, ce qui signifie que la personne atteinte du virus ne présente aucun symptôme de la maladie.
La réception de l’hôtel a alors appelé ma chambre. "Vous n’êtes pas partie ? L’ATS m’a contactée, il n’y a que des tests négatifs." Soulagement. Ma boîte mail avait fait des siennes, j'étais bien autorisée à sortir. L'ATS continuera seulement à prendre de mes nouvelles tous les deux jours par téléphone jusqu'à mon 29ème jour dans l'archipel. J'ai enfin pu fermer ma valise et découvrir les joies du confinement "classique" à Saint-Pierre et Miquelon.