Au lendemain de la publication du courrier de trois élus de l'archipel adressé au Premier ministre, les réseaux sociaux de Saint-Pierre et Miquelon ne dérougissent pas. Le sénateur Stéphane Artano, et les maires des deux communes Karine Claireaux et Danièle Gaspard demandent à Edouard Philippe la suppression des vols directs Paris - Saint-Pierre programmés pour cet été 2020.
Maintenir ou supprimer les vols directs ?
Les élus invoquent la nécessité de protéger l'archipel du risque de propagation du coronavirus, ainsi que la difficulté logistique de placer en quatorzaine stricte la centaine de passagers qui doivent atterrir chaque semaine à l'aéroport Saint-Pierre Pointe-Blanche.
La demande fait largement débat au sein des internautes. La page facebook du Sénateur enregistre plus de trois cents commentaires en moins de 24h. Voici un tour d’horizon des positions et des avis exprimés.
"La santé avant tout"
Il y a d'abord ceux pour qui l'annulation des douze vols directs programmés tombe sous le sens, en regard de la situation sanitaire.
Trop de passagers
De nombreux internautes s'interrogent : avec la capacité hôtelière réduite de l'archipel, comment imposer une quatorzaine à l'isolement à la centaine de voyageurs qui débarqueraient chaque semaine ?
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Alors, avant même toute décision, certains se font déjà une raison.
Oui aux vols directs
A contrario, il y a aussi les défenseurs de cette rotation estivale, qui comptent bien l'utiliser.
Plusieurs internautes s'inquiètent également des conséquences d'un archipel "vide" sur le commerce et les animations d'été.
D'autres proposent de maintenir les vols, mais en testant obligatoirement les passagers à Paris.
La question du retour des étudiants
Une interrogation revient régulièrement dans les échanges : ne faudrait-il pas maintenir certaines des rotations directes, ce qui permettrait le retour des étudiants locaux encore actuellement sur leurs campus métropolitains ?
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Transall ?
Dans l'hypothèse d'une annulation des vols directs, les idées fusent pour rapatrier les étudiants de métropole, comme l'utilisation d'un avion militaire.
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Risque de relâchement ?
Reste pourtant posée la question de la quatorzaine stricte à l'arrivée à Saint-Pierre. Certains pointent le risque que ferait peser un hypothétique relâchement des étudiants. Qui répondent.
14 jours d'hôtel à Paris ?
Une solution peut-être : des internautes préconisent pour les étudiants d'effectuer leur quatorzaine en métropole, avant qu'ils n'embarquent dans le vol direct.
Croisière sanitaire...
Et puis, il y a la solution inspirée de la procédure actuellement mise en oeuvre par l'archipel de Wallis et Futuna, qui impose une quatorzaine sur un paquebot au large. Certains imaginent l'éventuel retour des étudiants via un navire transatlantique, ce qui permettrait de faire d'une pierre deux coups : plus besoin ni d'avion direct, ni d'hébergement de quatorzaine à l'arrivée.
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