À la bourse des métaux de Londres, le nickel se rapproche inéluctablement des 11 000 dollars par tonne. Le rebond des prix a pour origine la fébrilité et la réactivité des négociants londoniens à la situation aux Philippines. Un rebond qui profite notamment à la SLN et à Eramet.
Les faits - Principal exportateur de minerai de nickel vers la Chine, depuis la mise en place de l’embargo indonésien en janvier 2014, le secteur minier philippin fait l’objet d’une vaste purge décidée par le gouvernement du pays. La fermeture de mines, pour des raisons environnementales, diminue l’offre mondiale. En conséquence, les cours mondiaux du nickel repartent à la hausse.
Objectif 12.000 dollars pour le nickel
Les prix du nickel montent en flèche constatent ce mardi les analystes du Metal Bulletin, le quotidien de référence de la bourse des métaux de Londres. La raison ? Rodrigo Duarte, le Président des Philippines, a sommé les opérateurs miniers internationaux de respecter les règles environnementales ou d’arrêter leur production. Selon le MB, le Président philippin est déterminé : « Nous renoncerons aux recettes du nickel si cela signifie protéger l’environnement contre les multinationales ».
Londres scrute les décisions de Manille
Cette mise en garde adressée au secteur des compagnies internationales du nickel s’est accompagnée d’une mesure immédiate. La fermeture de sept sites miniers dans l’archipel. À Londres, le prix du nickel au LME a fortement réagi à cette annonce qui réduit l’offre mondiale et concrétise la politique restrictive menée par le premier exportateur mondial de minerai. Mardi, en milieu d’après-midi, la tonne de métal progressait de 1 % à 10.830 dollars par tonne, en hausse de 150 dollars depuis son niveau d’ouverture.
C'est bon pour Nouméa
Pour Jean-François Lambert, expert des matières premières et investisseur à la City de Londres, « les Philippines vont contribuer à sauver la SLN calédonienne, car les restrictions de production déjà décidées par Manille ou celles à venir font grimper les cours du nickel ». Une opinion partagée par David Wilson, le directeur de la stratégie matières premières de la banque américaine CITI à Londres : « le LME attend de savoir s’ils vont s’attaquer aux grands sites miniers qui sont les plus pollueurs. Si c’est le cas, le nickel va encore grimper ce qui sera très positif pour la Nouvelle-Calédonie ».