Polynésie : durcissement des grèves à Air Tahiti

Un appareil d'Air Tahiti en Polynésie.
Les grèves se durcissent au sein de la compagnie Air Tahiti. De nouveaux préavis ont été déposés vendredi, ont annoncé plusieurs syndicats. 
La compagnie a annulé la plupart des 65 vols en moyenne qu'elle assure quotidiennement pour environ 1.900 passagers. Elle a pu néanmoins reprogrammer des vols pour aller chercher les passagers d'île en île, et assure que 75 à 80% d'entre eux ont finalement pu être acheminés ces derniers jours.
        
Certains employés sont en grève depuis le 12 mai et le mouvement a pris de l'ampleur cette semaine, avec l'appel à la grève de plusieurs syndicats de PNC et de pilotes. Ils assurent que plus de 80% des hôtesses et stewards suivent le mouvement, un chiffre confirmé par la direction. D'autres préavis ont été déposés pour la semaine prochaine. Les syndicats appellent aussi à la grève dans les sociétés prestataires de la compagnie (ravitaillement en carburant, plateaux-repas).
        

Revendications nombreuses

Air Tahiti assure les vols inter-îles en Polynésie française. Le mouvement social ne touche pas Air Tahiti Nui, une compagnie distincte, qui assure des vols longs courrier depuis la Polynésie française. Les revendications sont nombreuses et beaucoup sont propres à chaque catégorie de personnels. Les syndicats insistent sur leur refus du plan social en cours, et sur les "pressions" et le "harcèlement" que subissent selon eux les salariés.
        
"Très peu de vols ont pu être assurés", a reconnu auprès de l'AFP le service communication de la compagnie. Air Tahiti réajuste chaque jour tout son programme, et organise des vols-charters qui vont chercher les passagers dans les nombreuses îles desservies par la compagnie. Air Tahiti a même affrété un ferry pour desservir Huahine et Raiatea, deux îles peu éloignées de Tahiti. Mais cette solution n'est pas envisageable pour les cinq archipels de Polynésie française, répartis sur une surface grande comme l'Europe dans le sud de l'océan Pacifique.
        

Les hôteliers inquiets 

Les hôteliers se sont inquiétés de l'impact de cette grève sur leur activité, tout comme le président de la Polynésie française Edouard Fritch : "Si ce conflit devait perdurer, le secteur économique du tourisme et les emplois qu'il génère se trouveraient à nouveau mis en difficulté" a-t-il déclaré dans un communiqué, appelant à la reprise des négociations.
        
Le tourisme est le premier secteur économique de la Polynésie française, mais peine à redécoller après quinze années de crise. Selon sa direction, Air Tahiti perd 250.000 euros par jour, si l'on ajoute les recettes non perçues aux frais d'hébergement pour les passagers bloqués.