Tehuritani est le premier jeune porte-drapeau des anciens combattants polynésiens à participer aux festivités du 14 juillet à Paris. Avec sa mère et ses deux sœurs, il revient pour la première fois dans une capitale qu’il a quitté à la mort de son père, officier des commandos de marine.
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« On découvre Paris plus qu’on ne le reconnaît » admet Tehuritani, fier Tahitien de presque dix-sept ans. Sa grande sœur Tiare est plus à l’aise : elle a vécu en région parisienne jusqu’à ses onze ans, jusqu’à ce que son père militaire décède en opération en ex-Yougoslavie en 1999. Sur un coin de table, leur petite sœur dessine des avions de chasse sous l’œil bienveillant de sa mère Viviane.
Samedi, Tehuritani défilera avec les associations d’anciens combattants. Tiare l’accompagnera. Sa mère et sa jeune sœur espèrent le voir à la télévision. Arrivés mercredi, ils sont partis tous les quatre « en reconnaissance », de l’arche de La Défense aux Champs Elysées. Pour ces trois pupilles de la nation, l’armée fait partie de la famille et de leur quotidien : « L’armée est dans nos gènes, explique le garçon. C’est une façon d’être, de savoir ce qu’on veut ». Sa sœur ajoute : « C’est aussi une façon de travailler, d’avoir de la rigueur et une maîtrise de soi ».
Leur grand-père paternel a fait partie du célèbre bataillon du Pacifique (voir l’article), et leur grand-père maternel a fait l’Indochine et l’Algérie. Des guerres coloniales dont ils ne rougissent pas : « Nous sommes Français sans équivoque, et si nous participons aux cérémonies d’anciens combattants, c’est pour porter les valeurs de l’armée, de la République et honorer les ancêtres ». Ils ne parlent pas le Tahitien car ils ont grandit en France en suivant les affectations de leur père et que leur grand-mère qui aurait pu la leur transmettre est restée marquée par sa jeunesse, lorsque le tahitien était prohibé à l’école. Si la culture polynésienne leur échappe un peu, ils sont fiers de représenter leur archipel à Paris. Pour leur mère Viviane : « La Polynésie a toute sa place en France et mes enfants participent à ce rapprochement ».
Pourtant, si ce devoir leur apparaît comme une évidence, ni Tehuritani, ni Tiare n’envisage de carrière militaire. Seule Orama la rêveuse hésite entre une carrière dans l’art où dans l’armée, si elle y trouve une fonction où elle puisse exercer sa créativité débordante. La perspective de remonter les Champs-Elysées en uniforme pour raviver la flamme de l’Arc de Triomphe « stresse » un peu le garçon : « Il faut surtout faire attention à ne rien faire qui puisse être perçu comme un manque de respect envers les anciens. Le drapeau que je porte est le plus lourd car il comporte beaucoup de broderies ». Il ne sait pas encore ce qu’il fera de sa vie, mais en tant que fils et petit fils de militaire, il sait que samedi, il ne flanchera pas. Tiare, qui a ouvert la voie à ses frères et sœurs, envisage une carrière dans le droit, mais elle tient à son rôle de porte-drapeau « en hommage aux anciens combattants, aux victimes de guerre, aux veuves, aux pupilles de la nation et à mon père que j’aime et qui me manque. »
Samedi, Tehuritani défilera avec les associations d’anciens combattants. Tiare l’accompagnera. Sa mère et sa jeune sœur espèrent le voir à la télévision. Arrivés mercredi, ils sont partis tous les quatre « en reconnaissance », de l’arche de La Défense aux Champs Elysées. Pour ces trois pupilles de la nation, l’armée fait partie de la famille et de leur quotidien : « L’armée est dans nos gènes, explique le garçon. C’est une façon d’être, de savoir ce qu’on veut ». Sa sœur ajoute : « C’est aussi une façon de travailler, d’avoir de la rigueur et une maîtrise de soi ».
Leur grand-père paternel a fait partie du célèbre bataillon du Pacifique (voir l’article), et leur grand-père maternel a fait l’Indochine et l’Algérie. Des guerres coloniales dont ils ne rougissent pas : « Nous sommes Français sans équivoque, et si nous participons aux cérémonies d’anciens combattants, c’est pour porter les valeurs de l’armée, de la République et honorer les ancêtres ». Ils ne parlent pas le Tahitien car ils ont grandit en France en suivant les affectations de leur père et que leur grand-mère qui aurait pu la leur transmettre est restée marquée par sa jeunesse, lorsque le tahitien était prohibé à l’école. Si la culture polynésienne leur échappe un peu, ils sont fiers de représenter leur archipel à Paris. Pour leur mère Viviane : « La Polynésie a toute sa place en France et mes enfants participent à ce rapprochement ».
Pourtant, si ce devoir leur apparaît comme une évidence, ni Tehuritani, ni Tiare n’envisage de carrière militaire. Seule Orama la rêveuse hésite entre une carrière dans l’art où dans l’armée, si elle y trouve une fonction où elle puisse exercer sa créativité débordante. La perspective de remonter les Champs-Elysées en uniforme pour raviver la flamme de l’Arc de Triomphe « stresse » un peu le garçon : « Il faut surtout faire attention à ne rien faire qui puisse être perçu comme un manque de respect envers les anciens. Le drapeau que je porte est le plus lourd car il comporte beaucoup de broderies ». Il ne sait pas encore ce qu’il fera de sa vie, mais en tant que fils et petit fils de militaire, il sait que samedi, il ne flanchera pas. Tiare, qui a ouvert la voie à ses frères et sœurs, envisage une carrière dans le droit, mais elle tient à son rôle de porte-drapeau « en hommage aux anciens combattants, aux victimes de guerre, aux veuves, aux pupilles de la nation et à mon père que j’aime et qui me manque. »