Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, a déposé une plainte contre Christiane Taubira, l’accusant d’être juge et partie dans l’affaire des sondages de l’Elysée, ce qu’a fermement contesté la Chancellerie.
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M. Buisson est sous le coup d’une plainte contre X de l’association de lutte contre la corruption Anticor sur les conditions de passation de sondages commandés par l’Elysée de 2007 à 2012.
La ministre de la Justice "a menti en disant qu’elle n’était plus membre de cette association (...), elle est juge et partie", a dénoncé sur Europe 1 M. Buisson. "Nous apporterons la preuve de ce mensonge. Nous sommes devant un scandale sans précédent dans l’histoire de la Justice française qui en a pourtant vu de toutes les couleurs", a poursuivi M. Buisson."C’est la raison pour laquelle William Goldnadel, mon avocat (...), va porter plainte ce matin pour prise illégale d’intérêt, Mme Taubira ayant un intérêt moral et politique à voir s’ouvrir une instruction où elle prétend être à la fois juge, partie et bénéficiaire", a-t-il ajouté. M. Buisson a rappelé que Mme Taubira avait "indiqué dans un communiqué toute l’aversion que je lui inspirais et toute la sympathie qu’elle avait pour la partie civile".
Christiane Taubira est "membre du comité de parrainage d’Anticor mais n’a jamais été membre de l’association", a indiqué à l’AFP Pierre Rancé, porte-parole du ministère de la justice. "Elle ne prend aucune décision, n’a aucune influence sur son fonctionnement", a-t-il souligné, affirmant qu’elle ne pouvait "en aucun cas être juge et partie" dans cette affaire.
Mme Taubira "est entrée au comité de parrainage d’Anticor il y a une bonne demi-douzaine d’années" mais "n’a jamais été elle-même adhérente de notre association", a de son côté affirmé Anticor dans un communiqué.
"Elle aurait pu, en tant que membre de notre comité de parrainage non adhérente, assister aux quelques conseils d’administration annuels d’Anticor sans droit de vote, mais elle ne l’a jamais fait", ajoute l’association.