L'entrée en production de la grande usine du nord propriété de la SMSP et du géant GLENGORE XSTRATA constitue le principal défi de la SLN. La Société Le Nickel peut-elle faire face à cette concurrence nouvelle? Pierre Gugliermina le directeur général de la SLN est interrogé par Alain Jeannin.
•
La Société Le Nickel, plus communément appelée SLN, est implantée en Nouvelle-Calédonie depuis… 1880. Elle est à l'origine du développement minier et industriel du territoire - Elle a fait la richesse de Nouméa. La SLN fournit du nickel à l'industrie mondiale de l'acier inoxydable. La Nouvelle-Calédonie, véritable mine à ciel ouvert, est l'un des principaux producteurs mondiaux. La SLN est le premier employeur privé du territoire, elle associe un savoir faire et une main d'œuvre hautement qualifiée. Longtemps en situation de monopole, la SLN, filiale du groupe français ERAMET, évolue dans un contexte de forte concurrence mondiale, dans un environnement dominé par de grandes compagnies multinationales anglo-saxonnes. L'entrée en production de la grande usine du nord propriété de la SMSP et du géant anglo suisse GLENGORE XSTRATA constitue le principal défi de la SLN. Il lui faut continuer de produire un nickel parmi les plus purs mais dans une situation de concurrence nouvelle.
La SLN peut-elle affronter ce puissant concurrent et son usine flambant neuve ? De passage à Paris, Pierre Gugliermina le directeur général de la SLN est interrogé par Alain Jeannin à la sortie du journal Info-Midi sur France Ô auquel il a participé le mardi 14 mai.
- La SLN et son usine de Doniambo passent d'une situation de monopole dans la production de nickel à une situation de concurrence, comment comptent-t-elles s'adapter ?
Pierre Gugliermina D.G de la SLN - En Nouvelle-Calédonie, La SLN a un projet pour les 100 ans qui viennent. Notre plan stratégique est basé sur notre ressource minière et sur une évolution des technologies. Nous développons l'hydrométallurgie, ainsi que sur le savoir-faire des hommes. Concernant l'hydrometallurgie pour la production du nickel, nous avons un projet innovant avec la province-sud et le groupe Vale. C'est l'avenir. Maintenant, nous avons de nouveaux compétiteurs et il faut prendre les choses positivement. Pour la Nouvelle-Calédonie, la présence de deux nouvelles usines au côté de l'usine historique de Doniambo c'est l'assurance d'un développement économique global, du nord au sud. Nous allons avoir des compétences humaines plus nombreuses encore, là où elles pouvaient faire défaut. Cette nouvelle donne est donc positive y compris pour la SLN.
- L'installation du géant des négoces et matières premières Glencore-Xstrata associé à la SMPS calédonienne dans l'usine du nord est néanmoins un défi pour la SLN. Comment allez vous le relever ?
Pierre Gugliermina D.G de la SLN -La première chose est de continuer à satisfaire nos clients, le nickel produit par la SLN est l'un des plus purs au monde, c'est un atout essentiel. Nous accompagnons nos clients, les industriels de l'inox dans leur développement, c'est la "french touch", le "plus" qualitatif qu'apporte la SLN. Nous avons également toujours à l'esprit la notion de compétitivité économique car nous sommes dans un milieu (celui du marché des matières premières) qui est cyclique. Nous venons de terminer avec succès une phase d'augmentation de productivité. Nous allons résolument augmenter notre capacité à produire du nickel à Doniambo, la SLN va étonner. Pour cela, nous devons disposer d'une nouvelle centrale à charbon ultra moderne et écologique car l'énergie représente 35 % des coûts actuels de production de la SLN. Autrement dit, la pérennité de l'usine de Doniambo et ses emplois passe par cette nouvelle centrale qui va nous permettre une importante réduction des coûts de production. C'est un gage de compétitivité essentiel.
L'actuelle centrale arrive en fin de vie, nous nous sommes posés la question de l'environnement et des besoins de la population. Cette centrale répond aux normes les plus exigeantes de l'union européenne, les contraintes sont draconiennes mais nous les acceptons. Il n'y a pas d'alternative, on ne peut pas faire tourner l'usine de Doniambo sans énergie, sauf à imaginer d'ici cinq ans la fermeture de Doniambo. Qui peut l'envisager ? Ce serait dramatique pour le territoire. En résumé, cette nouvelle centrale à charbon va nous permettre un grand bond de compétitivité tout en nous permettant de diviser par 15 le niveau de pollution. Ainsi, nous allons aussi améliorer la traitement des cendres, des scories pour en faire du ciment et des sous couches routières, la SLN se veut innovante et audacieuse. Cet investissement de 750 millions d'euros est énorme, la centrale à charbon qui va aussi produire de l'électricité pour la population aura les mêmes normes environnementales que celle qui vient d'entrer en production à Rotterdam. Or, que je sache, les Pays-Bas qui sont particulièrement soucieux de la défense de l'environnement ont eux aussi choisi le charbon !
- On reparle de l'usine du Nord ? Avez-vous les reins assez solides pour affronter ce géant qui vient de naître, Glencore-Xstrata associé à la SMSP pour l'usine du nord ? Il pèse 62 milliards d'euros et la SLN c'est-à-dire ERAMET un peu plus de 3 milliards d'euros. Pourtant vous semblez confiant.
Pierre Gugliermina DG de la SLN - Le futur pour la SLN passe par la modernisation continue de l'usine de Doniambo et par le développement de l'hydrométallurgie avec deux partenaires, la province-sud de Nouvelle-Calédonie et le groupe brésilien Vale. Glencore est un grand groupe mais, croyez moi, la SLN et ERAMET disposent d'un savoir faire et de compétences qui nous permettent de rester très optimistes. Maintenant, l'inconscient de n'importe quel industriel c'est d'assurer son avenir; que nos concurrents aient des rêves maléfiques c'est leur affaire mais nous saurons répondre. Nous aussi, nous nous efforçons d'être les meilleurs et le SLN 25, le nickel produit par l'usine de Doniambo, est le meilleur au monde pour produire un acier inoxydable de très haute qualité. Nous avons des clients fidèles et ils ont des raisons objectives de nous choisir. Le juge de paix c'est d'être rentable, c'est la raison pour laquelle j'ai beaucoup insisté sur la centrale à charbon ultra-moderne que nous souhaitons construire. C'est l'avenir de la SLN, de son usine et de ses mines, celui de milliers d'emplois calédoniens et français qui est en jeu. Ce n'est pas du chantage, juste la réalité d'un monde où la SLN doit disposer d'outils performants, comme les centrales à charbon, dont disposent ces concurrents, y compris en Nouvelle-Calédonie.
La SLN peut-elle affronter ce puissant concurrent et son usine flambant neuve ? De passage à Paris, Pierre Gugliermina le directeur général de la SLN est interrogé par Alain Jeannin à la sortie du journal Info-Midi sur France Ô auquel il a participé le mardi 14 mai.
- La SLN et son usine de Doniambo passent d'une situation de monopole dans la production de nickel à une situation de concurrence, comment comptent-t-elles s'adapter ?
Pierre Gugliermina D.G de la SLN - En Nouvelle-Calédonie, La SLN a un projet pour les 100 ans qui viennent. Notre plan stratégique est basé sur notre ressource minière et sur une évolution des technologies. Nous développons l'hydrométallurgie, ainsi que sur le savoir-faire des hommes. Concernant l'hydrometallurgie pour la production du nickel, nous avons un projet innovant avec la province-sud et le groupe Vale. C'est l'avenir. Maintenant, nous avons de nouveaux compétiteurs et il faut prendre les choses positivement. Pour la Nouvelle-Calédonie, la présence de deux nouvelles usines au côté de l'usine historique de Doniambo c'est l'assurance d'un développement économique global, du nord au sud. Nous allons avoir des compétences humaines plus nombreuses encore, là où elles pouvaient faire défaut. Cette nouvelle donne est donc positive y compris pour la SLN.
- L'installation du géant des négoces et matières premières Glencore-Xstrata associé à la SMPS calédonienne dans l'usine du nord est néanmoins un défi pour la SLN. Comment allez vous le relever ?
Pierre Gugliermina D.G de la SLN -La première chose est de continuer à satisfaire nos clients, le nickel produit par la SLN est l'un des plus purs au monde, c'est un atout essentiel. Nous accompagnons nos clients, les industriels de l'inox dans leur développement, c'est la "french touch", le "plus" qualitatif qu'apporte la SLN. Nous avons également toujours à l'esprit la notion de compétitivité économique car nous sommes dans un milieu (celui du marché des matières premières) qui est cyclique. Nous venons de terminer avec succès une phase d'augmentation de productivité. Nous allons résolument augmenter notre capacité à produire du nickel à Doniambo, la SLN va étonner. Pour cela, nous devons disposer d'une nouvelle centrale à charbon ultra moderne et écologique car l'énergie représente 35 % des coûts actuels de production de la SLN. Autrement dit, la pérennité de l'usine de Doniambo et ses emplois passe par cette nouvelle centrale qui va nous permettre une importante réduction des coûts de production. C'est un gage de compétitivité essentiel.
L'actuelle centrale arrive en fin de vie, nous nous sommes posés la question de l'environnement et des besoins de la population. Cette centrale répond aux normes les plus exigeantes de l'union européenne, les contraintes sont draconiennes mais nous les acceptons. Il n'y a pas d'alternative, on ne peut pas faire tourner l'usine de Doniambo sans énergie, sauf à imaginer d'ici cinq ans la fermeture de Doniambo. Qui peut l'envisager ? Ce serait dramatique pour le territoire. En résumé, cette nouvelle centrale à charbon va nous permettre un grand bond de compétitivité tout en nous permettant de diviser par 15 le niveau de pollution. Ainsi, nous allons aussi améliorer la traitement des cendres, des scories pour en faire du ciment et des sous couches routières, la SLN se veut innovante et audacieuse. Cet investissement de 750 millions d'euros est énorme, la centrale à charbon qui va aussi produire de l'électricité pour la population aura les mêmes normes environnementales que celle qui vient d'entrer en production à Rotterdam. Or, que je sache, les Pays-Bas qui sont particulièrement soucieux de la défense de l'environnement ont eux aussi choisi le charbon !
- On reparle de l'usine du Nord ? Avez-vous les reins assez solides pour affronter ce géant qui vient de naître, Glencore-Xstrata associé à la SMSP pour l'usine du nord ? Il pèse 62 milliards d'euros et la SLN c'est-à-dire ERAMET un peu plus de 3 milliards d'euros. Pourtant vous semblez confiant.
Pierre Gugliermina DG de la SLN - Le futur pour la SLN passe par la modernisation continue de l'usine de Doniambo et par le développement de l'hydrométallurgie avec deux partenaires, la province-sud de Nouvelle-Calédonie et le groupe brésilien Vale. Glencore est un grand groupe mais, croyez moi, la SLN et ERAMET disposent d'un savoir faire et de compétences qui nous permettent de rester très optimistes. Maintenant, l'inconscient de n'importe quel industriel c'est d'assurer son avenir; que nos concurrents aient des rêves maléfiques c'est leur affaire mais nous saurons répondre. Nous aussi, nous nous efforçons d'être les meilleurs et le SLN 25, le nickel produit par l'usine de Doniambo, est le meilleur au monde pour produire un acier inoxydable de très haute qualité. Nous avons des clients fidèles et ils ont des raisons objectives de nous choisir. Le juge de paix c'est d'être rentable, c'est la raison pour laquelle j'ai beaucoup insisté sur la centrale à charbon ultra-moderne que nous souhaitons construire. C'est l'avenir de la SLN, de son usine et de ses mines, celui de milliers d'emplois calédoniens et français qui est en jeu. Ce n'est pas du chantage, juste la réalité d'un monde où la SLN doit disposer d'outils performants, comme les centrales à charbon, dont disposent ces concurrents, y compris en Nouvelle-Calédonie.