Les emplois d'avenir très peu utilisés dans les Outre-mer

Pôle emploi propose son dispositif de POE (Préparation Opérationnelle à l’Emploi), préalable à l'embauche.
Selon le journal Le Monde, qui s'est procuré un état des lieux de l'utilisation des emplois d'avenir à la fin avril, le dispositif mis en place par François Hollande ne décolle pas dans les Outre-mer. La Réunion est même la région de France qui en a utilisé le moins!
Les emplois d'avenir, c'était l'arme anti-chômage brandie par François Hollande durant la campagne présidentielle. Au début de cette année 2013, le dispositif été mis effectivement en place. Le gouvernement a fixé un cap: que 100.000 contrats soient signés d'ici fin 2013. Et des objectifs ont été assignés à chaque département. 

Peuvent mieux faire!

Mais les statistiques du ministère du Travail révélées par le journal Le Monde (article sur abonnement) dans son édition du jour, montrent qu'à la fin du mois d'avril, après quatre mois d'application, les départements sous-consommaient très largement ces emplois d'avenir. La Réunion est même le département le moins consommateur: seuls 4,2% des emplois d'avenir alloués théoriquement ont été effectivement signés. Un chiffre étonnant lorsqu'on le compare au taux de chômage particulièrement élevé dans l'île: 60% des jeunes actifs sont sans emploi (source: Insee 2011).
Le résultat est à peine plus élevé dans les autres départements d'Outre-mer:

  • Réunion: 210 emplois d'avenir signés pour un objectif annuel de 5.000, soit 4,2%
  • Guadeloupe: 130 emplois d'avenir signés pour un objectif annuel de 1.500, soit 8,6%
  • Martinique: 302 emplois d'avenir signés pour un objectif annuel de 1.500, soit 20%
  • Guyane: 61 emplois d'avenir signés pour un objectif annuel de 650, soit 9,3%
  • Mayotte: 34 emplois d'avenir signés pour un objectif annuel de 325, soit 10,4%

Les zones urbaines sensibles à la traîne

Les données publiées par Le Monde montrent que ce sont les zones urbaines sensibles qui consomment le moins d'emplois d'avenir, alors que ce sont ces zones qui connaissent généralement les taux de chômage les plus élevés. Au bilan, après six mois, seuls 18% des emplois d'avenir prévus pour 2013 ont été signés. 

Assouplir les contrats?

A l'origine, ces emplois d'avenir sont des contrats aidés de trois ans, réservés en priorité aux moins de 25 ans sous-diplômés, c'est à dire n'ayant pas le baccalauréat. L'Etat participe à hauteur de 75% lorsque les contrats concernent le secteur public (collectivités locales, associations) et finance 35% lorsque le contrat concerne le secteur privé. Mais, constatant le lent démarrage du dispositif, les missions locales auraient reçu des consignes leurs recommandant d'être plus souples dans l'attribution des emplois d'avenir, notamment en ce qui concerne la durée des contrats.