En juillet dernier, la ville de Trappes avait été le théâtre de trois soirées d'affrontements entre habitants et policiers. A l'origine de ces tensions, le contrôle d'identité mouvementé d'une jeune musulmane, orginaire de Martinique, portant le voile intégrale. Son mari est jugé aujourd'hui.
C'est devant le tribunal correctionnel de Versailles que va comparaître ce vendredi Mickaël Khiri, 21 ans. Il est accusé de "rebellion" et "outrage" à trois policiers qui se sont portés parties civiles.
Rappel des faits
Le 18 juillet dernier, à Trappes, les policiers en patrouille demandent ses papiers d'identité à une jeune femme entièrement voilée,
Cassandra Belin, 21 ans, originaire de Martinique et convertie à l'islam. La loi interdit théoriquement le port du voile intégral dans la rue, ce qui explique le contrôle d'identité. A partir de là,
deux versions s'affrontent. Selon la famille de la jeune femme, les policiers se seraient montrés provocateurs et insultants. Les trois policiers affirment eux que, lors du contrôle, l'époux aurait frappé un fonctionnaire au visage et lui aurait serré la gorge. Mickaël Khiri est placé en garde à vue au commissariat de Trappes. Cet incident provoque rapidement une montée de tension dans la commune des Yvelines, située à 30 kilomètres de Paris. Dés le lendemain soir, 19 juillet, les incidents violents se multiplient aux abords du commissariat du quartier des Merisiers: jets de pierres, poubelles brûlées, abribus détruits. Les policiers répliquent avec des tirs de lacrymogènes et de grenades de dispersions. Les deux nuits suivantes, les heurts se poursuivent, moins violents toutefois, avant un retour au calme.
Qui est le prévenu?
Mickaël Khiri a 21 ans, il est, comme son épouse, converti à l'islam depuis l'âge de 16 ans. Selon son avocat, Wenceslas Ference, c'est un "
homme calme et non violent", "inconnu des services de polices". L'avocat affirme que la jeune femme "
a toujours accepté, lors des précédents contrôles d'identité, de montrer son visage aux policiers et de coopérer". A l'inverse, dés le début de l'affaire, le procureur de Versailles, Vincent Lesclous, a toujours soutenu la version des trois policiers, selon laquelle le prévenu a tenté d'étrangler un policier.