Le procès de la musulmane martiniquaise voilée de Trappes doit se dérouler ce mercredi

Deux femmes patientent devant la salle d'audience du palais de justice de Versailles le 22 juillet dernier, lors de la comparution plusieurs jeunes dans le cadre des émeutes de Trappes.
Cassandra Belin, dont le contrôle d'identité le 18 juillet dernier à Trappes avait entrainé trois nuits d'incidents dans la ville, n'est pas certaine de se présenter à l'audience qui doit avoir lieu ce matin devant le tribunal correctionnel de Versailles. 
Ce mercredi matin, le tribunal correctionnel de Versailles doit juger, dans une atmosphère qui s'annonce tendue, la Martiniquaise Cassadra Belin. Cette jeune femme de 20 ans, qui porte le voile musulman, est jugée pour le port d'une tenue dissimulant son visage (loi de 2011) et outrage à l'encontre de trois policiers.

Rappel des faits

Le 18 juillet dernier, à Trappes, les policiers en patrouille demandent ses papiers d'identité à une jeune femme entièrement voilée, Cassandra Belin, 21 ans, originaire de Martinique et convertie à l'islam. La loi interdit théoriquement le port du voile intégral dans la rue, ce qui explique le contrôle d'identité. A partir de là, deux versions s'affrontent. Selon la famille de la jeune femme, les policiers se seraient montrés provocateurs et insultants. Les trois policiers affirment eux que, lors du contrôle, l'époux aurait frappé un fonctionnaire au visage et lui aurait serré la gorge. Mickaël Khiri est placé en garde à vue au commissariat de Trappes. Cet incident provoque rapidement une montée de tension dans la commune des Yvelines, située à 30 kilomètres de Paris. Dés le lendemain soir, 19 juillet, les incidents violents se multiplient aux abords du commissariat du quartier des Merisiers: jets de pierres, poubelles brûlées, abribus détruits. Les policiers répliquent avec des tirs de lacrymogènes et de grenades de dispersions. Les deux nuits suivantes, les heurts se poursuivent, moins violents toutefois, avant un retour au calme.

Présente ou non?

Contacté par le journal Le Figaro, l'avocat de la jeune femme, Philippe Bataille, laisse planer le doute sur la présence de sa cliente à l'audience. "Enlèvera-t-elle son voile? je ne sais pas, mais j'aimerais qu'elle soit là". L'avocat précise tout de même que sa cliente lui a signé une lettre de représentation, au cas ou, par exemple, elle viendrait mais quitterait l'audience en refusant de montrer son visage...
Mais l'avocat affirme également que le procès pourrait être ajourné, car il a l'intention de déposer une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) dés le début de l'audience. Son objectif est de demander au conseil constitutionnel d'examiner la loi de 2011 sur le port du voile intégral. 


Au delà de ce cas particulier...

L'affaire de Trappes est un cas particulier, mais pour tenter d'aller plus loin, la1ere.fr s'est intéressée il y a quelques semaines aux antillais convertis à l'islam. Un dossier à découvrir ici.