Suite de nos portraits d'ultramarins engagés dans la campagne des municipales 2014. Rencontre aujourd'hui avec le Martiniquais Jacques Cestor, maire de Brignoles (Var) de 1980 à 1995. Le canton a basculé FN en octobre dernier. Jacques Cestor souhaite se présenter aux municipales sur la liste UMP.
"Sale négro, moi, je ne l'ai jamais entendu. On ne m'a jamais considéré comme noir", affirme calmement Jacques Cestor, 78 ans. Acte de naissance à l'appui, l'ancien maire de Brignoles explique que ses deux parents sont Martiniquais. Son père est né à Fort de France, sa mère au Morne Vert. Mais lui, c'est à Marseille qu'il a grandi.
"Il doit bien y avoir cinq ou six Antillais dans la ville, poursuit-il, mais on n'organise pas de rassemblement. Moi j'ai toujours voulu m'intégrer." D'ailleurs, il baragouine mieux le provençal que la langue créole. "Quand je faisais mon service militaire en Corse, les Antillais venaient toujours vers moi et me parlaient en créole. Oh pétard ! Je ne comprenais rien !"
Il a beau avoir quitté la mairie il y a près de vingt ans, Jacques Cestor avoue être un peu nostalgique. Dans sa maison de village, il accumule tous ses souvenirs. Les vieilles affiches de campagne sont roulées dans un placard aux côtés des drapeaux de la ville et d'une collection de breloques, dont la très honorifique médaille de la Confrérie du fromage de chèvre de Provence.
Aux prochaines municipales, il se verrait bien sur la liste de la candidate UMP, Josette Pons. "Oh, pas en première place. Mais j'aimerais bien être à la culture", confie-t-il. Son projet ? Faire construire une grande salle de théâtre à Brignoles.
A voir ci-dessous, sa vie racontée en santons, ses cadeaux de départ en retraite :
"Ce n'est pas pour me vanter, mais depuis que je suis parti, c'est un peu la chienlit !" lance Jacques Cestor. Référence aux dernières élections cantonales. De contestation en annulation, les Brignolais ont été appelés à voter trois fois en trois ans. Jusqu'au 13 octobre dernier, date à laquelle le candidat frontiste, Laurent Lopez, a obtenu 53,9% des voix au deuxième tour contre une candidate UMP.
Un jour que Jacques Cestor a "mal vécu", selon ses propres mots. Il ne comprend pas ce qui a poussé les habitants à voter FN, eux qui l'avaient élu conseiller général pendant 19 ans. "Je suis mal placé pour parler de racisme... Mais je pense que la présence plus importante de Nord-Africains et de Roumains inquiète les Brignolais. Mais le problème, ce n'est pas la couleur, c'est le nombre..." Selon l'ancien maire martiniquais, les habitants ont voulu "essayer autre chose" en votant Front National. "Les gens en ont marre de la crise, de payer des impôts, alors ils ont fait un pari : voter FN."
Le conseiller général frontiste, Laurent Lopez, se présente également aux municipales. Jacques Cestor ne lui a jamais adressé la parole mais ne le porte pas dans son coeur : "Lui ? C'est un parachuté, il s'est installé à Brignoles il y a six mois..." Parce qu'il est confiant et fier de sa ville, Jacques Cestor a bon espoir qu'en mars prochain, le FN n'arrive qu'en troisième position, derrière les listes de l'UMP et du PS.
Ecoutez ses réponses, nous lui avons demandé entre autres quel était le lieu qui symbolisait le mieux l'Outre-mer:
Plus Varois que Martiniquais
La Martinique, il y a passé quinze jours de vacances dans les années 1980, rien de plus. "La chaleur... Les grillons... Le rhum... Je me suis senti complètement dépaysé" raconte-t-il. "Je me sens beaucoup plus Varois que Martiniquais", affirme-t-il avec un accent méridional à couper au couteau. "Aimé Césaire, tout ça... Je n'ai jamais vraiment accroché.""Il doit bien y avoir cinq ou six Antillais dans la ville, poursuit-il, mais on n'organise pas de rassemblement. Moi j'ai toujours voulu m'intégrer." D'ailleurs, il baragouine mieux le provençal que la langue créole. "Quand je faisais mon service militaire en Corse, les Antillais venaient toujours vers moi et me parlaient en créole. Oh pétard ! Je ne comprenais rien !"
Maire un jour, maire toujours
Maire de Brignoles sans étiquette de 1980 à 1995, conseiller général de 1979 à 1998 et ancien prof de Physique-Chimie d'un lycée brignolais où il a fait toute sa carrière, Jacques Cestor est une figure locale. Dans le centre-ville de sa commune de 17.000 âmes, il ne fait pas trois pas sans discuter le bout de gras avec des passants qui l'interpellent. Comme quand il était maire, il leur prête une oreille attentive. "Les habitants, il faut les écouter. C'est pour ça que je suis resté quinze ans, j'ai toujours écouté les gens."Il a beau avoir quitté la mairie il y a près de vingt ans, Jacques Cestor avoue être un peu nostalgique. Dans sa maison de village, il accumule tous ses souvenirs. Les vieilles affiches de campagne sont roulées dans un placard aux côtés des drapeaux de la ville et d'une collection de breloques, dont la très honorifique médaille de la Confrérie du fromage de chèvre de Provence.
Aux prochaines municipales, il se verrait bien sur la liste de la candidate UMP, Josette Pons. "Oh, pas en première place. Mais j'aimerais bien être à la culture", confie-t-il. Son projet ? Faire construire une grande salle de théâtre à Brignoles.
A voir ci-dessous, sa vie racontée en santons, ses cadeaux de départ en retraite :
Faire gagner l'UMP contre le FN
"Ce n'est pas pour me vanter, mais depuis que je suis parti, c'est un peu la chienlit !" lance Jacques Cestor. Référence aux dernières élections cantonales. De contestation en annulation, les Brignolais ont été appelés à voter trois fois en trois ans. Jusqu'au 13 octobre dernier, date à laquelle le candidat frontiste, Laurent Lopez, a obtenu 53,9% des voix au deuxième tour contre une candidate UMP.Un jour que Jacques Cestor a "mal vécu", selon ses propres mots. Il ne comprend pas ce qui a poussé les habitants à voter FN, eux qui l'avaient élu conseiller général pendant 19 ans. "Je suis mal placé pour parler de racisme... Mais je pense que la présence plus importante de Nord-Africains et de Roumains inquiète les Brignolais. Mais le problème, ce n'est pas la couleur, c'est le nombre..." Selon l'ancien maire martiniquais, les habitants ont voulu "essayer autre chose" en votant Front National. "Les gens en ont marre de la crise, de payer des impôts, alors ils ont fait un pari : voter FN."
Le conseiller général frontiste, Laurent Lopez, se présente également aux municipales. Jacques Cestor ne lui a jamais adressé la parole mais ne le porte pas dans son coeur : "Lui ? C'est un parachuté, il s'est installé à Brignoles il y a six mois..." Parce qu'il est confiant et fier de sa ville, Jacques Cestor a bon espoir qu'en mars prochain, le FN n'arrive qu'en troisième position, derrière les listes de l'UMP et du PS.
Le questionnaire de la1ere
Comme les autres candidats aux municipales rencontrés par la1ère, Jacques Cestor répond à notre questionnaire qui permet de mieux le connaître. On y apprend que selon lui, c'est le département du Var qui représente le mieux la France et que son modèle en politique est Charles de Gaulle.Ecoutez ses réponses, nous lui avons demandé entre autres quel était le lieu qui symbolisait le mieux l'Outre-mer:
Les réponses de Jacques Cestor au questionnaire de La1ere