L'Outre-mer échappe à la vague bleu marine

Marine Le Pen, présidente du Front national
Un peu partout dans l'Hexagone, les médias soulignent la forte poussée du FN. Mais dans les Outre-mer, le parti de Marine Le Pen peine à s'implanter. Les espoirs du parti sont déçus. Seule une candidate se retrouve au second tour, à Mayotte.
Et le Front national, il en est où? C'est une des, sinon la, grandes questions de ce premier tour des élections municipales.
A Hénin Beaumont Steeve Briois, le candidat Front National -  qui a pour co-listière Marine Le Pen - a été élu dès le premier tour. A Béziers dans l'Hérault, c'est le candidat Robert Ménard qui arrive en tête avec 45% des voix, très loin devant son concurrent UMP. Le parti de Marine Le Pen arrive également en pôle position en Avignon, Fréjus ou encore  Perpignan.
 
 

Sept candidats au total, une seule au 2e tour

Outre-mer, le nombre de candidats Front national était restreint. Ils étaient cinq en lice à La Réunion, une à Mayotte et un en Nouvelle-Calédonie. Seule la candidate de M'tzamboro à Mayotte, Faoulati Sandi, a réussi à passer au premier tour.
Elle a obtenu 12,21% et se retrouve donc en ballotage, loin derrière les candidats UMP (33,3%) et MdM (Mouvement des Mahorais) qui obtient quant à lui 30,15% des suffrages.
 
 
Les candidats en ballotage à M'tzamboro à Mayotte.

 
 

Echec en Nouvelle-Calédonie…

Ailleurs, les scores sont particulièrement mauvais. En Nouvelle-Calédonie, Marine Le Pen avait obtenu 11,66% des voix en 2012. Dans la commune de Païta, son score s'élevait même à 12,51% des suffrages.
 
De quoi susciter l'espoir sans doute de Bianca Hénin,  candidate du Front national calédonien, et seule membre du parti à figurer en tête de liste pour une élection municipale.
Résultat: elle n'a obtenu que 5,63% des voix et se positionne avant dernière, dans un scrutin largement dominé par le maire sortant Harold Martin et le candidat de Calédonie Ensemble Frédéric de Greslan.
Bianca Hénin réalise un score au dessous de celui qu'elle avait obtenu en 2008, année ou elle avait recueilli 8,3% des voix.
 
 

Bianca Hénin


… et la débandade à la Réunion

 
C'est à la Réunion que les candidats du parti d'extrême-droite étaient les plus nombreux: ils étaient cinq à se répartir les communes de Saint-Denis, Saint-Benoît, Saint-Louis, Le Tampon et Saint-Pierre.
 
Pas un n'a dépassé les 3%. A Saint-Denis, Joseph Grondin a recueilli 2,70% des voix, au Tampon: Jean Hugues Lebian 1,93%, à Saint-Pierre : Martine Loiseau 2,4% . Et c'est à Saint-Louis que le FN réalise son plus mauvais score: le candidat Michel Zaragoza culmine à 0,95% des suffrages.
 
On est donc très loin des ambitions du parti qui souhaitait "confirmer l'ancrage local du Front national à la Réunion", selon les dires de son secrétaire général adjoint Nicolas Bay. En 2012, Marine Le Pen avait franchi la barre des 10% sur l'île.
 
 
 

Peu d'affinités pour le FN dans les Outre-mer

Sans remonter jusqu'aux années 80, et aux tentatives avortées d'atterrissage de Jean-Marie Le Pen à bord d'un avion qui n'a jamais réussi à fouler le sol des Antilles; de manière générale les Outre-mer sont réputés particulièrement hostiles au Front national.
 
En 2002, alors que Le Pen père créait la surprise en se hissant au second tour, il enregistrait dans le même temps des scores calamiteux dans les départements d'Outre-mer. 2,9% en Guadeloupe, 3,8% à la Réunion, 5% en Guyane et 1,75% en Martinique.
Cinq ans plus tard, à l'exception de la Réunion ou elle crée la surprise, les scores de Marine Le Pen hors hexagone étaient également bien en dessous des scores nationaux.
 
Marine Le Pen en visite à la Réunion en 2012



Cette année, seule Mayotte aura donc un candidat Front national au deuxième tour. Une percée qui peut s'expliquer par le rejet de l'immigration venue des Comores voisines. Mais le Front national, en s'opposant à la départementalisation de Mayotte, (choisie par référendum à 95% par les habitants) a sans conteste perdu des points auprès des Mahorais.