Un Réunionnais élu maire de Carbon-Blanc en Gironde

Alain Turby, 34 ans, natif de Saint-André, a été élu dés le premier tour à Carbon-Blanc, une commune de Gironde de 6 900 habitants. Il se présentait sur une liste sans étiquette. Il sera officiellement élu maire ce vendredi. Sa famille fait le déplacement de La Réunion pour l'évènement !
Jean-Jacques Lebreton, maire de Saint-Meslin du Bosc, petit village de Normandie, n'est plus le seul maire Réunionnais dans l'hexagone !
Alain Turby, âgé de 34 ans, a en effet été élu dés le premier tour des municipales à Carbon-Blanc, commune située à quelques kilomètres au nord de Bordeaux. 

Une enfance Réunionnaise

Né à Saint-Denis de La Réunion, Alain Turby grandit à Saint-André, chemin Lagourgue, avec un père passionné de politique, fervent partisan de Jean-Paul Virapoullé. A l'âge de 15 ans, Alain Turby part poursuivre sa scolarité au lycée Lislet Geoffroy à Saint-Denis. En 1997, son bac en poche, il quitte La Réunion pour la région de Bordeaux. Après des études dans une école de commerce, il obtient un DESS création d'entreprises. Il est aujourd'hui directeur des programmes informatiques et enseignant dans une école de commerce. 

Première tentative en politique

Après avoir été adhérent du Modem, Alain Turby est aujourd'hui sans appartenance politique. C'est d'ailleurs à la tête d'une liste sans étiquette qu'il vient d'être élu.
"J'ai été catalogué à droite parce que je me présentais face à un candidat socialiste. Mais c'est faux. On fait croire aux électeurs que lorsqu'on ne veut ni la droite, ni la gauche, il ne reste que les extrêmes. Mais non ! Il n'y a pas que cette alternative. La compétence doit se positionner au dessus de l'étiquette politique", explique Alain Turby.
Il raconte avoir fait énormément de porte à porte pendant la campagne, pour aller réellement à la rencontre des habitants : "Moi je ne parle pas de politique, je parle aux gens de leur quotidien".  
Il est également très présent sur internet avec son site de campagne et les réseaux sociaux. Il n'a pas non plus négligé de faire campagne via des vidéos postées sur Youtube :

"Le changement c'est urgent"

Son slogan pendant cette campagne des Municipales est un détournement de celui de François Hollande en 2012 : "Le changement c'est urgent". Il a fait campagne contre la "dynastie Madrelle". La commune de Carbon-Blanc a eu pour maire, de 1976 à 2001, l'actuel président socialiste du conseil général de Gironde, Philippe Madrelle. Son successeur à la mairie, Franck Maurras, a démissionné de ses fonctions en septembre 2013 après une affaire de malversations professionnelles: il aurait détourné plusieurs milliers d'Euros des caisses d'une association qu'il avait créé. Même si cette affaire n'avait aucun lien direct avec ses fonctions de maire, elle a créé une onde de choc. En octobre 2013, pour lui succéder à la mairie, c'est le fils de Philippe Madrelle, Nicolas Madrelle qui a été élu. C'est ce dernier qui a donc été battu au premier tour dimanche dernier, recueillant seulement 34,3% des voix, contre 51,3% au Réunionnais Alain Turby. La presse locale analyse la défaite de Nicolas Madrelle comme un choc pour la gauche de Gironde et une
conséquence de l'affaire de détournement de fonds présumé du maire précédent.  

Allusions racistes ?

Selon Alain Turby, pendant la campagne, son adversaire socialiste a fait des allusions douteuses à ses origines réunionnaises, le qualifiant "d'homme venu de nulle part".  Peu importe, il est fier de l'avoir emporté dés le premier tour. Sa famille, installée à Saint-Benoît, est-elle aussi très heureuse. La mère et les frères d'Alain Turby feront d'ailleurs le voyage de La Réunion pour assister vendredi prochain au premier conseil municipal au cours duquel Alain Turby sera élu maire de Carbon-Blanc. 

"Maire à plein temps"

Le néo-maire réunionnais a-t-il d'autres ambitions politiques pour l'avenir ? Sans vraiment répondre à la question, il explique qu'il s'est engagé à être maire, et uniquement maire, pendant la durée de son mandat : "Carbon-Blanc a besoin d'un maire qui soit maire à plein-temps. Après, on verra dans six ans", lance-t-il .