Manuel Valls, nouveau Premier ministre, travaille à la formation de son gouvernement. Quel avenir pour le ministre des Outre-mer Victorin Lurel, la ministre de la justice Christiane Taubira et la ministre déléguée à la réussite éducative George Pau-Langevin ?
Lundi soir, dans son allocution solennelle au cours de laquelle il a annoncé la nomination de Manuel Valls au poste de Premier ministre en remplacement de Jean-Marc Ayrault, le chef de l'Etat a dressé le portrait du futur gouvernement : "une équipe resserrée, cohérente et soudée. Un gouvernement de combat".
Dans ces conditions, les places seront chères au gouvernement. Les actuels ministres originaires des Outre-mer vont-ils rester à leur poste ?
Revue de détails.
De manière plus politique, Christiane Taubira représente l'aile gauche de la majorité présidentielle, tandis que Manuel Valls est nettement plus social-démocrate. Il n'est pas sûr que la Guyanaise adhère à l'idée d'un virage à droite de la politique gouvernementale. Mais Christiane Taubira, notamment parce qu'elle a porté la grande réforme de société du gouvernement, la loi sur le mariage pour tous, est devenue une véritable icône, un symbole pour de nombreux électeurs de gauche. Dans ces conditions, sa présence dans le gouvernement Valls apaiserait les critiques de l'aile gauche de la majorité. Mais à la tête de quelle ministère ?
En octobre 2013, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur s'est rendu aux Antilles pour évoquer la criminalité record en Guadeloupe et l'insécurité. Il n'était pas accompagné par Victorin Lurel, alors en déplacement à Mayotte. A l'époque, ces deux agendas croisés avaient suscité quelques interrogations. Mais les cabinets ministériels des deux ministres ont toujours travaillé en bonne intelligence depuis 2012.
Seul bémol, il y a quelques semaines, le journal Le Monde (édition abonnés) indiquait que s'il restait au ministère de l'Intérieur, Manuel Valls souhaitait un périmètre élargi, en prenant la tutelle sur les Outre-mer. La volonté affichée par François Hollande d'un gouvernement resserré pourrait plaider en faveur de cette nouvelle architecture gouvernementale. Dans ces conditions, si les Outre-mer n'étaient plus un portefeuille ministériel plein, mais un simple Secrétariat d'Etat pour soulager un ministre de l'Intérieur de tutelle, on imagine mal Victorin Lurel accepter un tel poste. Mais transformer le ministère en simple Secrétariat d'Etat serait un mauvais signe adressé aux Outre-mer. Il n'est pas certain que François Hollande prenne ce risque politique.
Lundi soir sur Twitter, George Pau-Langevin a, quoi qu'il en soit, eu l'élégance de saluer le désormais ex-Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
Dans ces conditions, les places seront chères au gouvernement. Les actuels ministres originaires des Outre-mer vont-ils rester à leur poste ?
Revue de détails.
Manuel Valls et Christiane Taubira : "je t'aime, moi non plus"
Traditionnellement , les rapports entre les ministres de la justice et de l'Intérieur sont toujours tendus. C'est le lot de tous les gouvernements, de droite comme de gauche. Depuis mai 2012 et leur arrivée au pouvoir, Manuel Valls et Christiane Taubira n'ont pas échappé à la règle. Ils ont connu des épisodes de tension, notamment à propos de la réforme pénale défendue par la ministre de la justice et jugée trop laxiste par son collègue de l'Intérieur. Manuel Valls avait adressé pendant l'été 2013 une note à François Hollande dans laquelle il critiquait le projet de Christiane Taubira en réclamant l'arbitrage du chef de l'Etat. La tension était telle, qu'il avait fallu mettre en scène la réconciliation entre les deux ministres, même si parfois, la complicité n'est pas forcément feinte.De manière plus politique, Christiane Taubira représente l'aile gauche de la majorité présidentielle, tandis que Manuel Valls est nettement plus social-démocrate. Il n'est pas sûr que la Guyanaise adhère à l'idée d'un virage à droite de la politique gouvernementale. Mais Christiane Taubira, notamment parce qu'elle a porté la grande réforme de société du gouvernement, la loi sur le mariage pour tous, est devenue une véritable icône, un symbole pour de nombreux électeurs de gauche. Dans ces conditions, sa présence dans le gouvernement Valls apaiserait les critiques de l'aile gauche de la majorité. Mais à la tête de quelle ministère ?
Victorin Lurel "Valls-o-compatible"
Victorin Lurel et Manuel Valls se connaissent depuis 2002. Ils se sont rencontrés sur les bancs de l'Assemblée nationale, le premier était député de Guadeloupe, le second de l'Essonne Leur entente est plutôt bonne : tous deux sont sur une ligne sociale-démocrate assumée et ont des visions partagées, notamment sur les questions de sécurité.En octobre 2013, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur s'est rendu aux Antilles pour évoquer la criminalité record en Guadeloupe et l'insécurité. Il n'était pas accompagné par Victorin Lurel, alors en déplacement à Mayotte. A l'époque, ces deux agendas croisés avaient suscité quelques interrogations. Mais les cabinets ministériels des deux ministres ont toujours travaillé en bonne intelligence depuis 2012.
Seul bémol, il y a quelques semaines, le journal Le Monde (édition abonnés) indiquait que s'il restait au ministère de l'Intérieur, Manuel Valls souhaitait un périmètre élargi, en prenant la tutelle sur les Outre-mer. La volonté affichée par François Hollande d'un gouvernement resserré pourrait plaider en faveur de cette nouvelle architecture gouvernementale. Dans ces conditions, si les Outre-mer n'étaient plus un portefeuille ministériel plein, mais un simple Secrétariat d'Etat pour soulager un ministre de l'Intérieur de tutelle, on imagine mal Victorin Lurel accepter un tel poste. Mais transformer le ministère en simple Secrétariat d'Etat serait un mauvais signe adressé aux Outre-mer. Il n'est pas certain que François Hollande prenne ce risque politique.
George Pau-Langevin et le "gouvernement de combat"
Difficile de dire quels sont les rapports entre le ministre de l'Intérieur et la ministre déléguée à la réussite éducative, originaire de Guadeloupe. Ce qui est certain c'est que dans le gouvernement "resserré, de combat" promis lundi soir par François Hollande, les places seront rares. L'actuelle équipe compte 38 membres (20 ministres et 18 ministres délégués). Un "gouvernement resserré" implique nécessairement une baisse très significative de cette équipe gouvernementale. Le "ministère déléguée à la réussite éducative" aura-t-il sa place dans cet ensemble ? Rien n'est moins sûr.Lundi soir sur Twitter, George Pau-Langevin a, quoi qu'il en soit, eu l'élégance de saluer le désormais ex-Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
Je suis très fière d'avoir travaillé avec @jeanmarcayrault. Je le remercie pour sa confiance et pour son engagement.
— George Pau-Langevin (@Pau_Langevin) March 31, 2014