Ebola : Madagascar fait partie des pays à risque, selon des chercheurs britanniques

Des chercheurs de l'Université d'Oxford viennent d'établir une nouvelle carte des risques de transmission du virus Ebola. Madagascar fait partie des pays où plusieurs facteurs environnementaux sont propices à la propagation du virus. L'objectif des chercheurs est de prévenir une nouvelle épidémie.
L’épidémie Ebola est effrayante. Il s’agit de la plus importante contagion depuis 40 ans. Elle a déjà tué 2000 personnes, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) arrêté au 5 septembre. Selon des chercheurs de l’Université d’Oxford, cette épidémie pourrait s’avérer encore plus meurtrière. Selon eux, plus de 22 millions de personnes vivent dans des régions africaines où existe un risque de transmission du virus Ebola de l'animal à l'homme, soit une zone nettement plus étendue que celle attendue.
 
Le virus Ebola

Madagascar, pays à risque

Les chercheurs de l'Université d'Oxford ont identifié une vingtaine de pays à risques dont Madagascar, l’île continent proche de La Réunion et de Mayotte. Pour cela, ils ont étudié les facteurs environnementaux (tels que la température, la végétation ou la distribution des chauve-souris) présents lors des flambées animales déjà observées dans le passé dans sept pays (Congo, République démocratique du Congo, Gabon, Guinée, Côte d'Ivoire, Sud-Soudan et Ouganda). Ils en ont déduit qu'une transmission de l'animal à l'homme était également possible dans quinze autres pays présentant des conditions très similaires : Angola, Burundi, Cameroun, République centrafricaine, Ethiopie, Ghana, Libéria, Madagascar, Malawi, Mozambique, Nigeria, Rwanda, Sierra Leone, Tanzanie et Togo.
 
Des secours préparent l'enterrement d'une victime du virus ebola au Libéria en juillet 2014

Transmission du virus de l’animal à l’homme

L'épidémie actuelle est apparue en Guinée d'où elle s'est propagée aujourd'hui vers le Liberia, la Sierra Leone et le Nigeria. Les chercheurs qui publient cette carte dans le journal eLife, relèvent qu'à ce jour, il n'y a eu qu'une trentaine de cas confirmés de transmission du virus de l'animal à l'homme, en général par le biais de contacts étroits comme la chasse ou manipulation d'animaux infectés.
 

Transmission entre hommes  

Le virus, qui compte cinq types différents, s'introduit dans l'homme après un contact avec des animaux infectés. Il se propage ensuite par transmission interhumaine, à la suite de contacts étroits avec du sang, des sécrétions ou des liquides biologiques de personnes infectées.
 
A Monrovia, au Libéria, un volontaire protégé par une combinaison aide un malade porteur du virus Ebola

Zone à risque plus vaste

En Afrique, l'infection a été constatée après la manipulation de chimpanzés, de gorilles, de singes, d'antilopes des bois et de porcs-épics, mais aussi de chauves-souris, qui passent pour être le "réservoir naturel" probable du virus Ebola. Selon Nick Golding, l'un des chercheurs, la zone à risque est donc "plus vaste que ce qui avait été envisagé précédemment".
 

Surveiller les chauves-souris   

Pour les chercheurs, il est important de renforcer la surveillance des animaux et plus particulièrement des chauves-souris dans les pays à haut-risque pour qu'ils puissent se préparer à contenir rapidement toute nouvelle flambée chez l'homme.

Tout savoir sur Ebola

Le point avec cette infographie du journal Le Monde (15 août 2014):