Nickel : les Philippines repoussent leur embargo aux calendes grecques…

Ouvriers philippins dans une mine de nickel.
Riches en ressources minières, les Philippines ont envisagé la semaine dernière un embargo sur les exportations de nickel. Avant d'annoncer mardi soir que cette option prendrait beaucoup de temps. Le risque de pénurie est écarté. Les cours du nickel ont reculé dès mercredi.
Dans un premier temps, les cours du nickel ont  progressé de 2 % portés par l'annonce d'un possible embargo philippin sur les exportations de nickel. Puis ils ont décroché de 4 % mercredi et de 7 % au total sur l'ensemble de la semaine.


Plusieurs millions d'euros de pertes

Il aura suffi d'une déclaration d'un responsable politique à Manille pour inverser la tendance. Cette volte-face des Philippines, annoncée mardi soir, a eu des conséquences dès le lendemain à l’ouverture de la bourse des matières premières de Londres ( L.M.E ). Tous les producteurs mondiaux de nickel, dont ceux de la Nouvelle-Calédonie, ont perdu quelques millions d'euros. Ainsi va le cours du métal, fortement dépendant de la spéculation.


Le temps de la négociation

Soumis à de fortes pressions, le sénateur Philippin Paolo Benigno Aquino, auteur de la proposition de modification de la loi minière, a fini par admettre qu'un embargo philippin sur les exportations de nickel déstabiliserait le marché et provoquerait une flambée des prix. Et de poursuivre : " La proposition d'interdiction sur les exportations de nickel, si elle est adoptée, ne pourra prendre effet avant 7 ans ". Autant dire une éternité…

Les Philippines ont donc renoncé à affronter les compagnies minières internationales. Elles ne rejoindront pas l'Indonésie en instaurant un embargo sur le nickel. Manille a privilégié une option rassurante et lointaine lui permettant de continuer à exporter son minerai vers la Chine. Une stratégie qui évite d'affronter les compagnies minières, détentrices de droits d'exploitation, et qui laisse du temps à la négociation. 

Le cours en net recul

Conséquence directe de ce renoncement à agir, le cours du nickel au L.M.E, après avoir atteint un plus haut lundi à 19 680 dollars la tonne, a terminé la semaine en recul à 18 455 dollars la tonne. Le risque d'une pénurie brutale de métal est écarté. 
Dernière conséquence, le cours  du producteur français ERAMET, déterminé par la valeur de sa filiale calédonienne S.L.N, a suivi le sillage du nickel à la bourse des métaux de Londres      ( L.M.E ) en perdant près de 5 % sur la semaine