François Hollande impressionné par l'usine du Nord, la réalisation industrielle des Kanaks

Usine du Nord
Le Président de la République considère légitime la revendication calédonienne sur la SLN.
Les eaux bleues de la baie de Vavouto ne sont plus agitées par les grands navires qui apportaient les éléments de construction de l'usine du nord. Derrière la colline qui la protège des éventuels tsunamis, la grande usine de nickel est entrée en production.

La « doctrine nickel » d'André Dang est désormais une référence

Ils sont majoritaires. Les Kanaks de la province nord et leur négociateur André Dang ont imposé leurs conditions. Propriété à 51 % de la SMSP et à 49% de la multinationale anglo-suisse Glencore qui assure la commercialisation du nickel, KNS a ouvert la première ligne de production de la fonderie en novembre 2012 et a démarré la production de métal début 2013.

Répondant en soirée aux questions de Charlotte Risch et Dave Wahéo-Hnasson de Calédonie 1re François Hollande a salué l'accord majoritaire entre les Calédoniens de la SMSP et leur partenaire minoritaire la multinationale Glencore : "La meilleure preuve c'est qu'en étant majoritaire dans cette société ça n'a pas empêché des investisseurs privés de mettre 7 milliards de dollars dans cette usine ".

Une réalisation qui permet, toujours selon François Hollande, de considérer légitime "cette proposition, cette revendication " sur l'usine historique de Doniambo, celle du groupe français Eramet. La SLN pourrait donc devenir majoritairement calédonienne.

Le « grand boss » de la multinationale du négoce a fait le déplacement

Au côté du Président de la République, Ivan Glasenberg le PDG de Glencore venu de Zoug en Suisse, inaugurait ce lundi le projet métallurgique de ferronickel du Koniambo dans la Province du Nord de la Nouvelle-Calédonie. Les concepteurs du grand projet, Paul Néaoutyine, président de la Province Nord de la Nouvelle-Calédonie et André Dang, président de Société minière du Sud Pacifique (SMSP) le bras économique des indépendantistes de la Province Nord, accompagnaient Peter Hancock, président de l'entité commune KNS ( Koniambo Nickel ) et Vincent Bouvier, haut-commissaire de Nouvelle-Calédonie

Avec l'usine du Nord, le pays Kanak rattrape son retard

La construction de l'Usine du Nord par le partenariat SMSP et Xstrata Nickel a démarré en 2007 et représente un investissement de 5 milliards d'euros financés successivement par Falconbridge puis Xstrata et enfin Glencore. 

Infrastructure de pointe, haute technologie de fusion, forte teneur en minerai du massif du Koniambo, port en eau profonde l'usine du Nord, idéalement située et intégrée, relance l'industrie calédonienne du nickel. Le site industriel offre 950 emplois directs et des milliers d'emplois indirects. La société vise un fonctionnement à pleine capacité de 60.000 tonnes de ferronickel par an. Un métal particulièrement riche, à haute teneur, le « KNS 33 » comme le chiffre l'indique contient près de 33 % de nickel.
 
L'usine du Nord


Glencore précise que la construction du projet industriel (usine, port, mine) a créé en Province Nord autour de Koné près de 3 000 emplois directs et 1500 emplois indirects. Quatre-vingt cinq pour cent des contrats et commandes ont été placés auprès de prestataires calédoniens dont une moitié dans la région avoisinante de Voh-Koné-Pouembout, appelée zone VKP. Glencore estime à 1,9 milliard d'euros les bénéfices directs pour la Nouvelle-Calédonie, de la phase de construction.

L'usine du Nor​d, la couteuse vitrine de Glencore.

Critiquée, dénoncée par des ONG suisses pour ses méthodes jugées brutales et ses pratiques contestées en Afrique, la multinationale a fait de l'usine du Nord sa vitrine de respectabilité. Elle souligne l'attention apportée à la construction et aux opérations calédoniennes, aux conditions de travail, et affirme que plus de 10 ans ont été consacrés à l'étude d'impact environnemental avant le démarrage de la construction. 
 
Glencore liste aussi les initiatives visant à protéger la diversité environnementale de la zone VKP (Voh, Koné Pouembout), depuis la replantation des palétuviers arrachés pour aménager le port de Vavouto, jusqu'à la transplantation de 1200 colonies de corail et la surveillance de la qualité de l'air, partagée avec le Comité pour l'environnement de Koniambo, les communautés locales et les ONG locales. 

L'usine du Nord, est donc aussi une grande opération de communication pour la multinationale. Il est vrai qu'elle a eu du mal à digérer le prix que lui ont fait payer André Dang et Paul Néaoutyine pour cette réalisation industrielle : 7 milliards d'euros. Le prix du ticket d'entrée en Nouvelle-Calédonie, pour l'accès au nickel du Koniambo et pour déstabiliser son concurrent français Eramet-SLN. C'est chose faite.