Les Chinois devraient construire 30 usines de nickel en Indonésie

L'embargo de l'Indonésie sur ses exportations de minerais est confirmé. Aux Philippines, à l'approche du super-typhon Hagupit, les ports sont fermés, ils n'exportent plus de nickel. Conséquence immédiate, les cours du métal sont en forte hausse à Londres (LME). 

La nationalisation de son nickel par l'Indonésie fonctionne

La cour constitutionnelle de l'Indonésie a confirmé l'interdiction décidée par les autorités politiques sur les exportations de minerais de nickel. La plainte déposée par les compagnies multinationales a été rejetée. Cette décision est définitive, la révision des articles de la loi minière de 2009, qui a formé la base juridique de l'interdiction n'aura pas lieu. Au grand désarroi du lobby minier, seule les usines implantées en Indonésie seront approvisionnées. Le plus grand producteur de minerais de nickel au monde est donc en passe de gagner son bras de fer. Son embargo a toujours pour objectif d'inciter à construire des usines de traitement du nickel en Indonésie, afin de produire sur place le précieux métal.

L'Indonésie et ses 30 futures usines de nickel

Le gouvernement indonésien indique que des investisseurs chinois, gros consommateurs de nickel pour leur production d'acier inoxydable, ont décidé d'investir plus de 18 milliards de dollars dans la construction de 30 usines de nickel qui entreraient en production, au plus tard en 2018. Le principal projet concerne la construction d'une grande fonderie métallurgique sur l'île de Sulawesi par le groupe chinois Tsingshan et son associé indonésien Bintangdelapan-Nickel. Le site industriel se situera à mi chemin des ports chinois et de la Nouvelle-Calédonie. Ce projet, encore lointain, constitue néanmoins une illustration de la menace qui pèse sur les usines calédoniennes. Les coûts de production du métal indonésien seront sans doute très bas, d'où le plan de modernisation adopté par l'usine du groupe français Eramet-Le Nickel (SLN) en Nouvelle-Calédonie.

Les ports philippins fermés, typhon et mousson interdisent les exportations de minerais

Il pleut des cordes sur les Philippines. Le pays qui tente de compenser l'embargo indonésien par une hausse de ses propres exportations de minerais, on ne se fait pas de cadeaux dans le monde des producteurs de minerais, ne peut plus le faire. Les mines de nickel sont trempées par les pluies, le minerai, gorgée d'eau n'est plus exportable. Le typhon Hagupit qui menace Manille, le centre de l'Indonésie et l'île de Mindanao a contribué, avec la décision indonésienne, à une brusque flambée des cours mondiaux du nickel sur le London Metal Exchange (LME).
Dernier élément et non des moindres, conséquence directe de la décision indonésienne et de la situation climatique aux Philippines, la Chine annonce que ses stocks de minerais de nickel sont en baisse. Pékin a décidé d'augmenter le prix d'achat de ses matières premières, à commencer par celui de la fonte de nickel. Au LME, les cours du métal terminent logiquement la semaine en hausse. 17 056 dollars par tonne de nickel, soit une progression de 5,45 % pour la seule journée de vendredi. C'est autant de gagner pour le métal produit en Nouvelle-Calédonie.