A l'approche du 10 mai, La1ère vous emmène sur les traces du passé négrier français. Direction La Rochelle, où la traite des Noirs a été largement pratiquée au 18e siècle. Reportage.
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Dans cette ville portuaire, on imagine sans difficulté l’activité qui régnait au 18e siècle sur les quais. Bois exotiques, mélasse, tissus… Les marchandises étaient déchargées des navires et envahissaient le port. Toute l’économie de la ville a profité de ces échanges commerciaux, mais aussi de la traite négrière, très intense au 18e siècle.
Les petits commerçants rochelais participaient à la traite en fournissant les pacotilles que les officiers échangeaient en Afrique contre des esclaves. Les armateurs, les négociants de la chambre de commerce ou encore les notaires qui actaient les expéditions négrières, tous les corps de métier étaient impliqués dans ce commerce. Aujourd’hui, les vestiges de la traite sont nombreux à La Rochelle. Suivez le guide.
Le quartier du Gabus sur le vieux port abritait un chantier de construction de navires qui regroupait plusieurs corps de métier : tonneliers, voiliers, cordiers… Les grands armateurs rochelais entreposaient sur ces chantiers leur cargaison de trocs qu’ils échangeaient aux rois africains contre des esclaves. Ainsi, les entrepôts stockaient du fer, des couteaux flamands, des fusils, de la poudre ainsi que de l’eau-de-vie. Ils y stockaient également l’avitaillement pour les esclaves : du riz, des fèves de Marans... Quant aux toiles de l’Ouest, elles servaient à l’habillement des esclaves dans les plantations sucrières de Saint-Domingue (Haïti).
Cette rue abrite de nombreux hôtels particuliers reconnaissables à leur architecture. De grandes façades, des cours intérieures, des entrées principales et secondaires pour le personnel. Dans cette rue Réaumur, la préfecture est également installée dans un ancien hôtel particulier.
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Il y a eu jusqu’à seize raffineries à La Rochelle. Lors de fouilles dans d’anciens bâtiments, les vestiges d’une activité sucrière importante ont été découverts : des pots en terre pour conserver des pains à sucre ainsi que de grandes cuves et des fours. En haut d’un immeuble, on peut également apercevoir un crochet qui servait sans doute jadis à monter les marchandises volumineuses grâce à un système de poulie
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Le raffinage du sucre était interdit dans les colonies. Le sucre arrivait brut à La Rochelle ou en mélasse à raffiner. Des cuves de deux mètres servaient à cuire la mélasse dans plusieurs chaudières puis le liquide clarifié était versé dans des moules de terre. La France fournit à l’époque 50 % de la consommation de sucre européenne. L'attrait pour de nouveaux produits importés comme le cacao ou le café augmente également les besoins en sucre et donc la production.
Dans la seconde moitié du 18e, les négociants financent un luxueux hôtel de la Bourse. Dans la cour, on remarque des poupes de navires et des trophées de Levasseur, sculpteur de l’arsenal de Rochefort. Les directeurs de cette chambre du commerce étaient nommés pour deux ans. Parmi eux, Jacques Rasteau, grand armateur rochelais.
Les expéditions du commerce triangulaire commençaient ici avant d’être déclarées au greffe de l’Amirauté. Des contrats d’assurance étaient ensuite souscrits. La chambre de commerce a produit de nombreux documents et des tableaux statistiques, qui permettent de mesurer la place de La Rochelle dans la traite négrière.
Les Rasteau comptent parmi les plus grands planteurs et négriers rochelais. Ils armèrent "L’Amitié", "Les Trois frères", "Le Cerf Volant" et "La Rosalie ". En 1783, "La Rosalie" charge 573 captifs dans ses cales, soit deux esclaves par tonneau.
Dans la nef de l’Eglise Saint-Sauveur, se trouvent deux maquettes de navires marchands de grandes compagnies. Il pourrait s’agir de la compagnie des Indes Occidentales qui avait un comptoir à la Rochelle. Antérieur à 1740, ce navire rappelle que des compagnies d’Etat participèrent à la traite en ayant leur port d’attache à la Rochelle, comme les compagnies de Guinée et du Sénégal.
Ce tableau représente un navire négrier, Le Saphir. On y voit des esclaves noirs levant les bras au ciel en signe d’imploration, sur le pont du bateau. Le Saphir a été immobilisé plus de quatre mois, par manque de vent, entre la côte de Guinée et celle de Saint-Domingue, menaçant de famine l'équipage et les esclaves. Le tableau a été peint vers 1741 par un artiste inconnu.
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Dans cette rue qui abrite aussi un hôtel particulier et une raffinerie, les vestiges du passé se trouvent sous nos pieds. De drôles de pavés ronds et noirs recouvrent le sol. Selon certains historiens, ils proviendraient du fleuve du Saint-Laurent au Québec et auraient été embarqués pour lester les navires. Pour d’autres, ils auraient un lien direct avec la traite et le commerce triangulaire.
Cet hôtel particulier est acheté par le planteur Aimé-Benjamin Fleuriau en 1772. Propriétaire de plantations à Saint-Domingue, il y vit avec sa femme noire libre et leurs huit enfants. Acheté par la ville en 1974, l’hôtel devient en 1982 le Musée du Nouveau Monde et présente des collections dédiées à la traite négrière rochelaise. L’hôtel est situé dans la rue Fleuriau du nom de Louis Benjamin Fleuriau, fils du planteur, conseiller municipal de la ville et député. Il était un bienfaiteur de la ville.
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Les petits commerçants rochelais participaient à la traite en fournissant les pacotilles que les officiers échangeaient en Afrique contre des esclaves. Les armateurs, les négociants de la chambre de commerce ou encore les notaires qui actaient les expéditions négrières, tous les corps de métier étaient impliqués dans ce commerce. Aujourd’hui, les vestiges de la traite sont nombreux à La Rochelle. Suivez le guide.
Les chantiers de constructions navales
Le quartier du Gabus sur le vieux port abritait un chantier de construction de navires qui regroupait plusieurs corps de métier : tonneliers, voiliers, cordiers… Les grands armateurs rochelais entreposaient sur ces chantiers leur cargaison de trocs qu’ils échangeaient aux rois africains contre des esclaves. Ainsi, les entrepôts stockaient du fer, des couteaux flamands, des fusils, de la poudre ainsi que de l’eau-de-vie. Ils y stockaient également l’avitaillement pour les esclaves : du riz, des fèves de Marans... Quant aux toiles de l’Ouest, elles servaient à l’habillement des esclaves dans les plantations sucrières de Saint-Domingue (Haïti).
Réaumur, la rue des hôtels particuliers
Cette rue abrite de nombreux hôtels particuliers reconnaissables à leur architecture. De grandes façades, des cours intérieures, des entrées principales et secondaires pour le personnel. Dans cette rue Réaumur, la préfecture est également installée dans un ancien hôtel particulier.
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Les raffineries de sucre
Il y a eu jusqu’à seize raffineries à La Rochelle. Lors de fouilles dans d’anciens bâtiments, les vestiges d’une activité sucrière importante ont été découverts : des pots en terre pour conserver des pains à sucre ainsi que de grandes cuves et des fours. En haut d’un immeuble, on peut également apercevoir un crochet qui servait sans doute jadis à monter les marchandises volumineuses grâce à un système de poulie
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Le raffinage du sucre était interdit dans les colonies. Le sucre arrivait brut à La Rochelle ou en mélasse à raffiner. Des cuves de deux mètres servaient à cuire la mélasse dans plusieurs chaudières puis le liquide clarifié était versé dans des moules de terre. La France fournit à l’époque 50 % de la consommation de sucre européenne. L'attrait pour de nouveaux produits importés comme le cacao ou le café augmente également les besoins en sucre et donc la production.
La Chambre de commerce
Dans la seconde moitié du 18e, les négociants financent un luxueux hôtel de la Bourse. Dans la cour, on remarque des poupes de navires et des trophées de Levasseur, sculpteur de l’arsenal de Rochefort. Les directeurs de cette chambre du commerce étaient nommés pour deux ans. Parmi eux, Jacques Rasteau, grand armateur rochelais.
Les expéditions du commerce triangulaire commençaient ici avant d’être déclarées au greffe de l’Amirauté. Des contrats d’assurance étaient ensuite souscrits. La chambre de commerce a produit de nombreux documents et des tableaux statistiques, qui permettent de mesurer la place de La Rochelle dans la traite négrière.
Le square Rasteau
Les Rasteau comptent parmi les plus grands planteurs et négriers rochelais. Ils armèrent "L’Amitié", "Les Trois frères", "Le Cerf Volant" et "La Rosalie ". En 1783, "La Rosalie" charge 573 captifs dans ses cales, soit deux esclaves par tonneau.
Des maquettes de navires marchands
Dans la nef de l’Eglise Saint-Sauveur, se trouvent deux maquettes de navires marchands de grandes compagnies. Il pourrait s’agir de la compagnie des Indes Occidentales qui avait un comptoir à la Rochelle. Antérieur à 1740, ce navire rappelle que des compagnies d’Etat participèrent à la traite en ayant leur port d’attache à la Rochelle, comme les compagnies de Guinée et du Sénégal.
Un ex-voto dans la cathédrale Saint-Louis
Ce tableau représente un navire négrier, Le Saphir. On y voit des esclaves noirs levant les bras au ciel en signe d’imploration, sur le pont du bateau. Le Saphir a été immobilisé plus de quatre mois, par manque de vent, entre la côte de Guinée et celle de Saint-Domingue, menaçant de famine l'équipage et les esclaves. Le tableau a été peint vers 1741 par un artiste inconnu.
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Rue de l’Escale
Dans cette rue qui abrite aussi un hôtel particulier et une raffinerie, les vestiges du passé se trouvent sous nos pieds. De drôles de pavés ronds et noirs recouvrent le sol. Selon certains historiens, ils proviendraient du fleuve du Saint-Laurent au Québec et auraient été embarqués pour lester les navires. Pour d’autres, ils auraient un lien direct avec la traite et le commerce triangulaire.
L’hôtel Fleuriau et le Musée du Nouveau Monde
Cet hôtel particulier est acheté par le planteur Aimé-Benjamin Fleuriau en 1772. Propriétaire de plantations à Saint-Domingue, il y vit avec sa femme noire libre et leurs huit enfants. Acheté par la ville en 1974, l’hôtel devient en 1982 le Musée du Nouveau Monde et présente des collections dédiées à la traite négrière rochelaise. L’hôtel est situé dans la rue Fleuriau du nom de Louis Benjamin Fleuriau, fils du planteur, conseiller municipal de la ville et député. Il était un bienfaiteur de la ville.
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