De passage à Paris, le navigateur Patrick Deixonne rentre de sa dernière exploration dans la mer des sargasses dans l’Atlantique nord. Malgré une mer agitée, il a pu constater la présence toujours aussi forte de plastique en mer. Il a été frappé par l’abondance des algues en chemin.
Une mine superbe, le visage tanné par le soleil et les embruns, Patrick Deixonne fondateur de l’Expédition 7e continent rentre de son dernier périple avec plus de questions que de certitudes. Du 15 mai au 18 juin, l’explorateur a arpenté l’Atlantique Nord à bord du Guyavoile avec une équipe de scientifiques. La première semaine a été marquée par des rencontres avec les enfants en Martinique, en Guadeloupe, à la Dominique, à Saint-Martin et Saint-Barthélémy.
« Quand les écoliers voient arriver une équipe d’explorateurs, de scientifiques, de marins, ils sont émerveillés. Et nous sentons bien que le message passe », confie Patrick Deixonne à La1ère. Un bon déchet est celui qui n’existe pas. 80 % de ces déchets viennent des continents. Le navigateur n’arrive pas à se résoudre à cette pollution en mer qui s’accumule dans les cinq grands gyres à travers la planète.
Mais ce qui a le plus surpris Patrick Deixonne lors de cette dernière expédition, c’est la présence massive de sargasses en mer, pendant 300 km au large de la Martinique et de la Guadeloupe. « En quittant les Antilles, nous avons vu des nappes, puis des bandes d’algues sargasses. C’est gênant pour la navigation à voile, explique Patrick Deixonne à La1ère. En 25 ans de Guyane au large de laquelle j’ai beaucoup navigué, je n’avais jamais vu ça, souligne le marin. Même les anciens n’en reviennent pas », ajoute-t-il.
Patrick Deixonne aimerait lancer une nouvelle expédition en février 2016 dans l'Atlantique sud, dans ce que certains scientifiques appellent désormais la petite mer des sargasses. Cette expédition couplerait étude de la pollution de plastique en mer et recherche sur les sargasses. L’explorateur espère s’appuyer sur un financement européen de type Interreg. Il a été frapper à la porte de la Région Martinique où il a rencontré Serge Letchimy, le président ainsi que Chantal Maignan, la responsable du dossier sargasses.