Les hôpitaux de New Delhi sont débordés par le flot de patients atteints de dengue, les autorités de la capitale indienne ayant promis qu'aucun malade ne serait refoulé.
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Des patients ont raconté avoir dû dormir devant l'entrée des urgences faute d'avoir été acceptés par les médecins, incapables de faire face à la plus forte épidémie de dengue dans la capitale depuis cinq ans. La dengue, virus transmis par le moustique et sans traitement ni vaccin connu, suscite une forte appréhension dans le nord de l'Inde lorsqu'elle survient à l'arrivée de la mousson.
11 morts cette année
Au moins 11 personnes sont décédées de la dengue cette année, selon l'agence Press Trust of India. Avec déjà plus de 1.800 cas confirmés, le bilan est déjà supérieur au précédent record de 2010 et la saison humide n'est pas terminée. Le ministre de la Santé de Delhi, Satyendar Jain, a tenu une réunion de crise mardi soir, menaçant de sanctions les hôpitaux qui refuseraient des patients, y compris l'annulation de la licence leur permettant d'opérer.
Des drames qui suscitent l'indignation
"Il y a plus de 1.800 cas de dengue mais on ne peut pas parler d'épidémie", a dit Jain aux journalistes mercredi. "Oui certaines personnes sont paniquées et c'est au gouvernement d'agir. Nous allons ajouter 1.000 à 1.500 lits pour les patients". Les autorités sont pressées d'agir depuis la mort de deux enfants, âgés de six et sept ans, après que leurs parents respectifs eurent été renvoyés de plusieurs hôpitaux, des drames qui ont suscité l'indignation.
Les parents de l'un des garçons se sont suicidés en se jetant du toit de leur immeuble.
Deux patients par lit
A l'hôpital public Dr Ram Manohar Lohia, certains lits accueillaient deux patients, parfois sous perfusion. Venu d'Agra avec son beau-frère malade, Subodh Trivedi, a été dans un premier temps refoulé avant de trouver un brancard vide sur lequel il a placé son beau-frère et est entré dans l'hôpital pour exiger un traitement. "Etant donné son état critique, nous ne pouvions l'emmener ailleurs. Et aux urgences il n'y avait pas de lit ni même d'espace disponible par terre", raconte Subodh à l'AFP
Des médecins épuisés
Un docteur épuisé a raconté que son équipe devait prendre en charge deux fois plus de patients que d'habitude. "Le nombre de cas de dengue se ressent sur le temps et l'attention que nous pouvons accorder aux autres cas sérieux que nous avons", a-t-il dit sous couvert d'anonymat.
Conditions climatiques humides
Les autorités de la capitale, accusées de ne pas avoir réagi rapidement à la flambée de la dengue, estiment que la situation est aggravée par les conditions climatiques humides qui se prolongent. La dengue touche deux millions de personnes chaque année, un nombre multiplié par 30 en 50 ans, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle se manifeste par la fièvre, une forte fatigue, des maux de tête et des douleurs musculaires pendant une semaine.