Des représentants des îles Kiribati viennent plaider leur cause à la COP21

Rae Bainteiti, Tinaai Teava et Maria Tiimon, représentants des Kiribati à la COP21
Dans la république des Kiribati, voisine de la Polynésie, les 100 000 habitants ont l’impression que le changement climatique les mène au désastre. Ils réclament à  la COP21 de Paris que la hausse de la température moyenne du globe soit contenue à 1,5° d’ici à la fin du siècle. 
Kiribati, cet archipel vaste comme l’Inde, mais rempli d’océan est voisin de la Polynésie française. Cette république indépendante depuis 1979 se compose de 33 îles, dont 23 sont habitées. Il s’agit principalement d’atolls dont la hauteur ne dépasse pas les deux mètres. L’île principale, Tarawa qui abrite la moitié de la population des Kiribati est longue de 45 kilomètres et large de 3000 mètres au maximum. Cette île est grignotée par la mer. A certains endroits, elle ne fait que 10 mètres de large. Dans cette île, à certains endroits, la densité de la population est équivalent à celle de Hong-Kong ou de Singapour.
 
Route principale de Tarawa, île capitale des Kiribati

Rae Bainteiti, Tinaai Teaua et Maria Tiimon sont originaires des Kiribati. Ils sont venus à la COP21 pour dire à quel point leur archipel est menacée par le changement climatique. La1ère les a rencontrés et leur donne la parole.
 
Rae Baiteiti, 25 ans volontaire de l’ONG Kiribati Action Network
« C’est la première fois que je viens à une conférence Climat, raconte Rae Baiteiti. Je viens ici pour dire qu’il faut absolument contenir la hausse de la température à 1,5° d’ici à la fin du siècle si nous voulons continuer à vivre sur nos atolls. Chez nous, l’eau salée s’infiltre dans nos sols. Il devient de plus en plus difficile de cultiver la terre. En février dernier, lors de la grande marée, des énormes vagues ont envahi Tarawa. Pendant trois jours, ma maison qui se trouve à 150 mètres de la plage a été inondée, tout comme l’hôpital ». 
 
Rae Baiteiti à la COP21

« Ma grand-mère possède une voiture et toute la famille en profite, raconte Rae Baiteiti. C’est une voiture en collocation, car nous sommes 4 frères et deux sœurs ! Mes parents travaillent aux îles Fidji, poursuit le jeune homme. Avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils vivaient à Banaba, une île des Kiribati que la Grande-Bretagne s’est approprié pour produire du phosphate. Tous les habitants ont été envoyés aux Fidji sur l’île de Rabi après la guerre. C’est là que j’ai grandi, mais quand je suis arrivée à Kiribati à l’âge de 15 ans, la terre de mes ancêtres, j’étais heureux. C’est pourquoi je veux lutter pour notre future aux Kiribati ».
 
Tinaai Teaua, 23 ans
« Je travaille dans le domaine de la santé à Tarawa, explique Tinaai Teava et je vois bien que les enfants ont de plus en plus de problèmes de peau, des diarrhées. Tout cela vient de l’eau qui n’est pas saine. Beaucoup de gens commencent à être équipés de cuves pour récupérer l’eau de pluie. Et puis nous avons tous les deux jours de l’eau traitée que nous stockons dans les jerricans. Ceux qui boivent l’eau puisée dans les nappes phréatiques ont des problèmes de santé. Ce n’est plus possible aujourd’hui ».  

Tinaai Teaua à la COP21
 
« J’adore mon pays, poursuit Tinaai Teaua. Chez nous, les gens chantent tout le temps. C’est un lieu unique au monde. Nous n’avons presque pas de touristes, seulement quelques journalistes qui viennent faire des reportages ».
 
Maria Tiimon Chi-fang du Edmund Rice Center en Australie
 
« J’habite en Australie depuis 9 ans, raconte Maria Tiimon Chi-Fang à La1ère. Je suis un peu devenue la voix des Kiribati dans ce grand pays. Après la COP21, je vais me rendre à Berlin et à Hambourg pour parler de notre situation aux Allemands. Quand j’étais petite, je vivais à Beru. Je me souviens que nous allions souvent pique-niquer sur un ilot proche de Beru. Aujourd’hui, cet endroit a tout simplement disparu. Dans mon île, des cimetières se trouvent sous l’eau ». 

Maria Tiimon Chi-Fang, la voix des Kiribati en Australie à la COP21