Annick Girardin soigne son image de ministre tout-terrain [Décryptage]

Depuis son arrivée au ministère des Outre-mer en mai dernier, Annick Girardin impose son style à travers une communication soignée : proche du terrain, des Ultramarins. Dernière exemple en date : une randonnée de 24 heures dans le cirque de Mafate, à La Réunion. 
Quoi de mieux pour une ministre "En Marche" que d'enfiler des chaussures de randonnée ? Annick Girardin, la ministre des Outre-mer, a une nouvelle fois imposé son style de communication lors de sa visite à La Réunion ce week-end en se rendant à pied, durant 24 heures, dans le cirque de Mafate.

D'ordinaire, les cortèges ministériels choisissent plutôt l'hélicoptère pour aller à Mafate. Annick Girardin, elle, a privilégié le sac à dos et les chaussures de randonnée pour se rendre du col des Boeufs à La Nouvelle, le plus grand ilet (village) du cirque. Comme le font les touristes en visite, elle a dormi dans un gîte. Regardez le reportage de Réunion 1ère :
©reunion

 

Ce "style Girardin", proche du terrain, à l'écoute des habitants, s'est imposé depuis son arrivée rue Oudinot. Au début du mois de septembre, lors du passage des ouragans Irma et Maria sur les Antilles, Annick Girardin a chaussé les rangers, en débardeur et pantalon de treillis, pour effectuer un vol de reconnaissance après le passage d'Irma, puis elle est restée aux côtés des Saint-Martinois alors que l'ouragan José menaçait.
©la1ere

 

Cette image d'une ministre sur le terrain avait retenu l'attention de la presse nationale. Le quotidien Libération la qualifiait de ministre "roots" et lui trouvait "des airs de Betty Boop". A son retour de Saint-Martin, elle n'avait pas hésité à "casser les codes" en se rendant sur le plateau de l'émission Quotidien, sur TMC, très regardée par un public jeune, pour répondre notamment aux questions des sinistrés de Saint-Martin.

 

Cette image de ministre proche du terrain et des préoccupations des habitants des Outre-mer ne surprend pas ceux qui connaissent Annick Girardin de longue date : dans son fief électoral, à Saint-Pïerre et Miquelon, elle est connue pour son franc-parler, son tutoiement facile, et pour ne pas pratiquer la langue de bois. Reste qu'au delà du naturel de la ministre, la communication est soigneusement étudiée et rien n'est laissé au hasard. Les vidéos publiées sur  sa page Facebook la montrent le plus possible à l'écoute des populations ultramarines et surtout sur le terrain. Que ce soit aux Saintes après le passage d'Irma, en déplacement à Mayotte ou comme ici en juillet en Nouvelle-Calédonie, lors du survol en hélicoptère du porte-conteneurs Kea-Trader, échoué sur le récif.


Lors de ce même déplacement en Nouvelle-Calédonie, elle s'est également rendue à Lifou, où elle portait une robe-mission.

Images de Malia Noukouan

 

Au delà de la communication

Mais cette communication plutôt efficace et bien huilée ne doit pas faire oublier les dossiers épineux qui attendent encore la ministre des Outre-mer : du référendum à venir en 2018 en Nouvelle-Calédonie, au développement de Mayotte en passant par les suites du long conflit social qui a marqué la Guyane en mars 2017 ou encore les Assises des Outre-mer voulues par Emmanuel Macron et que le gouvernement vient de lancer. Sur l'ensemble de ces dossiers, c'est le fond qui sera observé de très près, plutôt que la forme. La ministre des Outre-mer va maintenant devoir mettre à profit ses premiers pas plutôt réussis au ministère des Outre-mer pour faire avancer tous ces grands chantiers.