Archives d’Outre-mer : 11 juin 2001 – Traversée de l’Atlantique à la rame en 57 jours pour Emmanuel Coindre

En 2014, Emmanuel Coindre arrivant au Port-Ouest de la Réunion après 57 jours de traversée. Un périple de 7000 kilomètres depuis son départ de Carnarvon's port en Australie.
Après deux mois de pagaie, Emmanuel Coindre bat le record de la traversée de l’Atlantique nord à la rame. Parti des Canaries, il rejoint la Guadeloupe en 57 jours battant ainsi le précèdent record de 10 jours. Les Archives d’Outre-mer reviennent sur cet exploit, véritable aventure humaine.

Son nom n’a pas la résonnance d’un Gérard d’Aboville ou d’une Maud Fontenoy, mais ce que réalise Emmanuel Coindre en 2001 est un véritable exploit. Cette aventure humaine et sportive marque son époque car elle reste hors du commun. Parti de l’Archipel des Canaries le 15 avril 2001, ce moniteur de voile alors âgé de 28 ans est originaire de Pornichet en Loire Atlantique. Il vient tout juste d’inscrire son nom au palmarès des rameurs océaniques en solitaire. A bord de son bateau baptisé « ville de Dinard », ce navigateur des temps modernes a souvent été pénalisé par des conditions météorologiques capricieuses. Durant sa traversée, il fait face à des rafales de vent exceptionnelles, et de puissantes vagues. Le 12 juin 2001, il passe la ligne d’arrivée, après avoir parcouru près de 4500 kilomètres en autonomie totale et sans escale. 

Regardez le reportage d'Alex Robin, diffusé dans le journal de RFO Guadeloupe, le 11 juin 2001 : 

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Je suis très attaché à cette relation avec les éléments. La mer est ma source d’énergie, d’inspiration. Tous les moments sont magiques et importants au large

Emmanuel Coindre

L’Homme de tous les records

Depuis cet exploit en 2001, ce conquérant des mers  collectionne les records. Emmanuel Coindre devient le premier homme à réussir trois traversées de l’Atlantique par la voie nord. En février 2004, il réitère cette même traversée en pulvérisant son précédent record pour l’établir à 42 jours. Un périple semé de dangers, jusqu’au 30ème jour où son embarcation chavire… Le début de l’angoisse pour ses proches et son équipe. Tous resteront sans nouvelle pendant plus de 6 jours. Aucune trace de vie, aucun signal radio…

Regardez le reportage de Sébastien GILLES, diffusé dans le journal de RFO Paris, le 20 février 2004 : 

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Rallier l’Australie à La Réunion à la rame

En 2014, il se fixe un nouveau défi. Après six traversées de l’Atlantique, une traversée du Pacifique, Emmanuel Coindre s’attaque désormais à l’Océan Indien. Un parcours de plus de 7000 kilomètres entre l’Australie et La Réunion, qu’il réalise en seulement 56 jours. Il devient ainsi le premier navigateur à avoir traversé à la rame les trois océans de la planète. Pour réaliser cet exploit, il a dû ramer au rythme de 18 heures par jour, ne dormant que deux à trois heures par nuit. Et cela, dans des conditions météorologiques véritablement hostiles (cyclones, chavirages…).

Emmanuel Coindre célèbre avec les Réunionnais sa traversée à la rame entre l'Australie et la Réunion. Un périple de 7000 kilomètres et d'une durée de 56 jours.

Le 25 janvier 2014, Emmanuel Coindre arrive dans le Port-Ouest de la Réunion après 57 jours en mer. Des spectateurs viennent saluer son exploit. Un périple de 7000 kilomètres à la rame entre l'Australie et la Réunion.

Je suis parti de façon un petit peu audacieuse pendant la période des cyclones. J'avais une mer en opposition en permanence. Donc le bateau, il tape, roule mais il ne surfe pas. C'est un défi 100% réussi ! C'est un grand bonheur. Je suis très content d'arriver à La Réunion.

Emmanuel Coindre

Regardez le reportage d'Annabelle Boyer, diffusé dans le journal de RFO Réunion, le 25 janvier 2014 : 

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Une neuvième traversée possible ?

Aujourd’hui âgé de 47 ans, Emmanuel Coindre a posé pagaies et valises. Et pourtant, l’appel de la mer n’est peut-être pas si loin… Une nouvelle traversée est-elle possible en 2022 ?

J’ai toujours la volonté de continuer cette campagne de records en solitaire, mais il faut faire attention à la traversée de trop. Tant que je ne me suis pas à me dire : "qu’est-ce que je fous là sur l’eau ?”, ça va. J’ai encore l’envie et la passion de naviguer.

Emmanuel Coindre